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Le 16 juin dernier, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence, M. Martin Griffiths, a entériné l’activation du système d’intensification des opérations humanitaires menées sous l’égide des Nations Unies dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) par une mobilisation de tout le système (« Humanitarian System-Wide Scale-Up Activation »). Cette décision est valable jusqu’au 8 septembre.
Le système d’intensification des opérations humanitaires des Nations Unies
L’activation de ce système a déclenché la mise en place d’un ensemble de mesures internes visant à améliorer la réponse humanitaire pour faire face à l'augmentation drastique des besoins dans la région.
Elle vise aussi à garantir que les organisations humanitaires membres du Comité permanent interorganisations (IASC), la plus haute instance de coordination humanitaire du système des Nations Unies, ainsi que leurs partenaires puissent rapidement mobiliser les capacités opérationnelles et les ressources nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires critiques sur le terrain.
Ces mesures sont exceptionnelles et ne peuvent être appliquées que pour une période limitée pouvant aller jusqu'à six mois, exceptionnellement prolongeable de trois mois supplémentaires.
La situation humanitaire en RDC
La RDC est confrontée à une crise humanitaire qui est systématiquement citée parmi celles qui sont les plus oubliées et les plus sous-financées. Fin juin 2023, seuls 28% des 2,25 milliards de dollars requis cette année pour la réponse humanitaire avaient pu être mobilisés. La situation n’a guère été meilleure ces cinq dernières années où cette proportion n’a pas dépassé les 50% en moyenne, laissant ainsi sans assistance des millions des personnes ayant pourtant besoin d’une aide d’urgence.
L’est du pays est particulièrement touché par la violence et les catastrophes naturelles. Depuis le début de l’année, un million de nouvelles personnes ont été forcés de fuir leur domicile en raison de conflits armés et d’atrocités, portant le nombre de personnes déplacées internes à 6,3 millions, soit le chiffre plus élevé en Afrique. Début mai 2023, plus de 500 personnes, parmi lesquelles des déplacés internes, ont perdu la vie dans des glissements de terrain à Kalehe (Sud-Kivu) et plus de 4.000 sont toujours portées disparues à la suite de cette catastrophe. La plupart vivent notamment dans des camps de fortune autour de Goma où elles n’ont pas accès aux soins de santé et manquent d’abris, de nourriture, d’eau potable et de toilettes. En outre, les femmes et les filles sont largement victimes de violences sexuelles, voire même réduites à l’esclavage sexuel pour certaines.
L’aide de la Belgique
L’activation du système d’intensification des opérations humanitaires pour l’est de la RDC a permis la libération de 13 millions de dollars du Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) des Nations Unies. La Belgique figure parmi les premiers donateurs de ce fonds avec une contribution annuelle de 17 millions d’euros.
La Belgique vient par ailleurs de contribuer au Fonds humanitaire pour la RDC à hauteur de 8,5 millions d’euros, devenant ainsi son second contributeur. Ceci permettra d’allouer 30 millions de dollars à l’est de la RDC dans le contexte de l’intensification des opérations humanitaires de l’ONU sur place.
La Belgique prépare également le financement de différents projets et programmes humanitaires pour un total de 8,5 millions d’euros pour l’année 2023.
Enfin, en maintenant et en dépassant son engagement pris lors de l’accord conclu en 2016 entre les plus grands donateurs et agences humanitaires (dit le « Grand Bargain ») visant à répondre aux besoins humanitaires en octroyant 60% de son financement de manière flexible, la Belgique permet à ses partenaires humanitaires de réagir rapidement aux crises soudaines et d'allouer des fonds aux crises moins visibles telles que celle en RDC.
L’ensemble de ces mesures confirme le caractère prioritaire que revêt la RDC dans le cadre de la politique d’aide humanitaire de notre pays. C’est en ce sens également que la Belgique continue à porter une attention particulière au renforcement du système humanitaire et qu’elle se félicite de la décision des Nations Unies d’activer le système d’intensification des opérations humanitaires afin de mieux diriger et coordonner la réponse à apporter à la crise humanitaire dans l’est de la RDC.
La ministre de la Coopération au Développement Caroline Gennez : « La population de l'est du Congo est prise dans une spirale de violence. Le viol et la violence sexuelle sont massivement utilisés comme arme de guerre contre les femmes et les enfants. Plus de 6 millions de personnes sont aujourd'hui en fuite, soit autant que l'ensemble de la population de la Flandre. Les besoins humanitaires sont énormes, alors que l'aide internationale fait défaut depuis des années. C'est pourquoi je suis très heureuse que l'ONU fasse maintenant un effort exceptionnel pour apporter un soutien supplémentaire aux organisations humanitaires dans l'est du Congo, y compris sur la base de l'aide belge au fonds d'urgence de l'ONU. Nous ne pouvons pas abandonner les gens là-bas. Et c'est aussi notre message à la communauté internationale : n'oubliez pas l'est du Congo. »
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