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Vue de Boston – la capitale de l’État américain du Massachusetts – dans la région de la consule honoraire Anne Deconinck. © Shutterstock
Malgré son travail prenant à Boston (Massachusetts, États-Unis), Anne Deconinck avait à cœur de devenir consule honoraire. À ce titre, elle entretient des contacts avec ses compatriotes et assure la liaison avec le consulat général à New York. « J’aime beaucoup rencontrer de nouvelles personnes et aller voir “du belge” avec d’autres Belges. »
Dès son plus jeune âge, Anne Deconinck rêvait de vivre à l’étranger. C’est donc très naturellement qu’elle a traversé la Manche à l’âge de 18 ans, en 1988, afin d’aller étudier la biochimie au Royaume-Uni. Une fois son doctorat obtenu à Oxford, elle a bénéficié d’une bourse Fulbright pour effectuer un post-doctorat à la Harvard Medical School à Boston, aux États-Unis. Après un interlude de deux ans au Royaume-Uni, elle s’est installée définitivement dans la région de Boston. Aujourd’hui, elle vit à Somerville, une banlieue de la capitale du Massachusetts.
L’aspect relationnel
Anne Deconinck a commencé par travailler au MIT (Massachusetts Institute of Technology), l’une des universités techniques les plus prestigieuses au monde, notamment au sein du Koch Institute for Integrative Cancer Research. Cet institut de recherche extrêmement productif étudie le cancer au travers de diverses disciplines (biologistes, ingénieurs, experts en informatique, etc.). Plus tard, elle a eu l’occasion d’intégrer Dragonfly Therapeutics, une start-up de biotechnologie qui s’appuie sur la puissance du système immunitaire pour concevoir des médicaments luttant, entre autres, contre le cancer et les maladies auto-immunes.
Elle s’est rapidement éloignée du travail de laboratoire pur. « Ce que j’apprécie le plus, ce sont les interactions sociales », explique-t-elle depuis Waltham, aux États-Unis. « Je me suis donc tournée vers des tâches plus administratives et axées sur la communication. Pour le moment, je m’occupe par exemple du recrutement, je rédige des communiqués de presse, j’alimente nos réseaux sociaux, je cultive les relations avec le Scientific Advisory Board, et j’en passe. »
Près de 300 consuls honoraires
À travers le monde, le SPF Affaires étrangères a tissé un réseau d’environ 300 consuls honoraires qui prennent en charge un certain nombre de tâches consulaires sans contrepartie et sont principalement basés dans les régions dépourvues d’ambassade ou de consulat de carrière belge dans un large périmètre.
Un si grand nombre de consuls honoraires implique autant de parcours de vie et de champs de compétences différents. Une précédente édition relatait le témoignage d’Alain Sobol, consul honoraire à Charm el-Cheikh (Égypte), dont la mission consiste principalement à prêter assistance aux touristes. D’autres endossent un rôle plutôt économique ou entretiennent le lien avec les Belges qui vivent dans la région.
La vie de consule honoraire à Boston
C’est justement cette soif d’interagir avec les autres et de leur venir en aide qui a poussé Anne Deconinck à devenir consule honoraire. « Au MIT, j’ai régulièrement reçu des délégations étrangères composées de ministres ou d’ambassadeurs, ainsi que des représentants de Flanders Investment & Trade (FIT), l’agence flamande à l’exportation », poursuit-elle. « Je suis plutôt douée pour expliquer des sujets scientifiques à un public profane. Pour la délégation de FIT, c’était sympathique qu’une Belge leur serve de guide. »
En 2018, l’ancien consul honoraire de Belgique à Boston est rentré au pays. « Les représentants de FIT ont alors suggéré au consulat général de New York que je pourrais être une bonne candidate. Je suis allée boire un café avec la consule générale de l’époque, Cathy Buggenhout, mais ma première réaction a été : “Je n’ai pas le temps pour ça.” »
Elle a toutefois fini par se raviser. « C’était le début d’une nouvelle année et j’avais pris comme résolution de chercher à nouer davantage de liens avec les Belges de la région. J’ai en effet beaucoup d’affinités avec mes compatriotes, non seulement parce que nous partageons la même nationalité, mais aussi en raison de notre expérience commune d’expatriation. Bien que la fonction de consul honoraire ne soit pas rémunérée, elle offre une occasion unique de rencontrer d’autres personnes ! J’ai donc fini par mordre à l’hameçon. »
Aucune tâche strictement consulaire
Et effectivement, l’une de ses tâches principales consiste à rencontrer des Belges. « Au départ, j’organisais de temps en temps des rencontres avec mes compatriotes, mais je devais alors trouver un endroit, etc. Aujourd’hui, nous restons en contact constant grâce à WhatsApp et nous allons régulièrement boire un café. Pour nos amis Belges plus âgés ou qui ont des enfants, c’est un peu plus compliqué de se joindre à nous, mais lorsque nous recevons une visite du consul général ou de la princesse Astrid, ils font tout de même le déplacement ! Il y a aussi une dame super sympa qui organise chaque année un barbecue dans son jardin le 21 juillet. »
Anne Deconinck connaît donc plutôt bien « ses » Belges, ce qui est idéal lorsqu’on fait fonction de point de contact pour toutes sortes de questions. Elle n’accomplit cependant aucune tâche consulaire à proprement parler. « Je ne m’occupe pas de la délivrance de passeports ou de visas », précise-t-elle. « Pour un visa, je renvoie les personnes demandeuses vers le consulat général à New York et, en cas d’expiration d’un passeport, je les informe du passage, une fois par an, d’un flying consul qui leur permet ensuite de se mettre en ordre par la poste. Il m’est déjà arrivé aussi de recevoir un appel de parents dont l’enfant n’était pas descendu de l’avion. Dans ce genre de cas, j’enfile ma casquette de détective : il est possible que le visa ne soit pas en ordre, par exemple. En principe, on peut également m’appeler si une personne est hospitalisée, mais ce n’est heureusement encore jamais arrivé. »

La consule honoraire Anne Deconinck (à droite) - à côté du ministre de l’époque Lahbib (au centre) et du consul général Filip Vanden Bulcke - rendant visite au gouverneur à la Massachusetts State House in Boston. © Anne Deconinck
Une visite à la gouverneure en compagnie de la ministre Lahbib
La période de la crise de Covid19 a été particulièrement chargée. « J’ai reçu des tonnes d’e-mails de Belges qui voulaient rentrer à la maison puis revenir aux États-Unis, ou d’Américains qui souhaitaient rendre visite à de la famille en Belgique. J’ai eu au téléphone des personnes en pleurs qui ne pouvaient pas rentrer au pays, où leurs grands-parents vivaient leurs derniers instants. Malheureusement, je ne pouvais pas faire grand-chose, du moins pour les personnes qui ne disposaient pas de la double nationalité. »
Elle reçoit régulièrement des questions de la part du consulat général à New York : « Quels Belges pouvons-nous inviter pour rencontrer telle ou telle délégation ? Quelles entreprises serait-il intéressant de visiter ? Pourtant, le consul général actuel est si actif qu’il connaît probablement déjà plus de Belges que moi », ajoute-t-elle en riant.
Non seulement elle connaît bien le monde académique et celui des affaires à Boston, mais elle a aussi ses entrées dans le milieu politique. « L’International Affairs Office de la maire de Boston entretient des liens étroits avec les représentants étrangers de la région sur WhatsApp et par e-mail et nous invite souvent. À l’occasion de la visite de la ministre Lahbib, le consul général et moi-même l’avons accompagnée pour rencontrer la gouverneure. J’ai en outre la possibilité, une à trois fois par an, de côtoyer d’autres consuls et consuls honoraires étrangers, sur invitation de la mairie de Boston et de la Harvard University, entre autres.

La consule honoraire Anne Deconinck (à l’extrême droite) avec des Belges de la Société belge à Boston lors d’un concert de Lost Frequencies. © Anne Deconinck
Stromae et Lost Frequencies
Plusieurs fois par an, l’ambassade de Belgique à Washington organise une conférence sur Zoom destinée aux consuls et consuls honoraires belges. « Tous les deux ans, voire chaque année, nous sommes invités à y participer en personne. Jusqu’à présent, je n’ai pu m’y rendre qu’une seule fois, en avril 2019. C’était à Washington, lorsque j’ai prêté serment en tant que consule honoraire. Ces rencontres s’étendent sur deux jours. Avec mon travail, il n’est pas toujours facile de prendre trois jours de congé. Peut-être que cette année sera la bonne et que je pourrai assister à la conférence à Atlanta ! »
En tout cas, Anne Deconinck ne regrette pas de s’être laissée convaincre. « Ma fonction de consule honoraire m’a déjà permis de rencontrer des Belges fascinants – entre autres dans le secteur biotechnologique et pharmaceutique – et c’est ce qui me motive. J’aime aussi énormément aller voir “du belge” avec d’autres Belges. »
Elle garde par exemple un excellent souvenir des concerts de Stromae et Lost Frequencies. « Parfois, nous nous retrouvons à un festival cinématographique pour aller voir un film belge. J’invite plusieurs personnes et nous allons d’abord boire un verre. Vous savez, en tant que Belges, nous avons de nombreuses raisons d’être fiers de nos accomplissements. Lorsque je vivais au Royaume-Uni, les Britanniques pensaient qu’il était impossible qu’il existe dix Belges célèbres. Aujourd’hui, je sais qu’ils avaient tort : les Belges intéressants sont légion. Le Museum of Fine Arts de Boston possède une belle collection d’art flamand et néerlandais. Deux couples, dont un belge, y ont contribué en faisant don de nombreuses œuvres. J’aime beaucoup y emmener les délégations. »
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