Organisations internationales

Dans cette rubrique, vous trouverez des informations sur les Nations unies (ONU), l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l'Union européenne (UE).

Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN)

La Belgique est un membre fondateur de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) qui a été créée le 4 avril 1949.
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La Belgique est un membre fondateur de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) qui a été créée le 4 avril 1949. L'OTAN est ainsi l'une des alliances avec la plus grande longévité de l'histoire. Douze pays européens et nord-américains (la Belgique, le Canada, le Danemark, la France, l'Islande, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, les États-Unis et le Royaume-Uni) ont signé le Traité de l'Atlantique Nord à Washington à cette date. Ce traité, également connu sous le nom du Traité de Washington, constitue la base juridique de l'Alliance. Aujourd'hui, l'OTAN compte 32 Alliés grâce aux vagues successives d'expansion vers les pays d'Europe centrale et de l'Est après la fin de la Guerre froide. La Finlande et la Suède ont rejoint dernièrement l'Alliance suite à l’agression russe en Ukraine.

L'adhésion de la Belgique s'inscrit dans le choix politique d'assurer la sécurité et la défense de notre pays dans un cadre multilatéral, l'OTAN étant la pierre angulaire de la défense de notre territoire. L'OTAN constitue ainsi le forum essentiel pour la consultation et la prise de décisions en matière de sécurité entre les Alliés. Dans l'architecture de sécurité européenne actuelle, il n'existe aucune alternative qui puisse assurer l'objectif de défense de notre pays. La Belgique attache une grande importance au caractère collectif et défensif de l'Alliance, tel que consacré par l'Article 5 du Traité de l'Atlantique Nord. Aujourd'hui, l'OTAN garantit la défense des valeurs et des principes communs sur lesquels notre société repose.

Dans le giron de l'OTAN, la coopération transatlantique et la consultation en matière de sécurité et de défense entre les Alliés européens, les États-Unis et le Canada, sont essentielles. La Belgique se positionne comme un partenaire solidaire et crédible et plaide pour que l'OTAN continue à répondre de manière appropriée aux nouveaux défis et menaces. En tant que pays hôte du quartier général (civil-militaire) de l'OTAN à Bruxelles (Evere) et du commandement militaire du SHAPE à Mons, la Belgique joue un rôle crucial à cet égard en apportant loyalement le soutien mutuellement convenu.

L'OTAN a recours à un Concept Stratégique pour définir sa stratégie. Ce Concept Stratégique décrit le but et la nature de l'Alliance, les tâches de sécurité fondamentales dans un environnement en pleine mutation, ainsi que les défis et les opportunités que cela implique. Huit concepts stratégiques ont été créés depuis 1949. La dernière révision, adoptée au sommet de Madrid en juin 2022, réaffirme que la raison d'être de l'OTAN est d'assurer la défense collective de ses membres, suivant une approche à 360 degrés. À cette fin, il définit les trois tâches fondamentales qui incombent à l’OTAN : la dissuasion et la défense, la prévention et la gestion des crises, et la sécurité coopérative.
 

Dissuasion et défense


La dissuasion et la défense sont au cœur des activités de l'OTAN. L'OTAN adhère au principe selon lequel une attaque contre un ou plusieurs de ses membres est considérée comme une attaque dirigée contre tous. C'est le principe de la défense collective, consacré par l'article 5 du Traité de l'Atlantique Nord.

L'OTAN est une alliance défensive : il ne doit y avoir aucun doute sur la force et la détermination de l'organisation à défendre le territoire allié, à sauvegarder la souveraineté et l'intégrité territoriale de tous les alliés et à repousser toute attaque. Cette question est plus pertinente que jamais dans le contexte sécuritaire fortement modifié depuis la guerre non provoquée de la Russie contre l'Ukraine. Dans un climat de concurrence stratégique, l'OTAN élargira sa perspective globale pour dissuader toute forme d'agression, conformément à l'approche à 360 degrés. La posture en termes de dissuasion et de défense de l'OTAN repose sur une combinaison pondérée de capacités nucléaires et conventionnelles, complétée par des capacités spatiales et cyber. Cette posture est proportionnelle et conforme à nos engagements internationaux. L'OTAN utilisera des outils militaires et non militaires de façon proportionnée, cohérente et intégrée pour répondre à toutes les menaces pour notre sécurité de la manière, au moment et dans la zone choisis par l'Alliance. Le concept stratégique identifie la Russie et le terrorisme comme les deux grandes menaces distinctes pour l'Alliance. L'assertivité croissante de la Chine est décrite comme un « défi systémique ».

Le renforcement de la résilience fait partie intégrante de cette mission essentielle. En investissant dans la capacité des sociétés à se défendre contre un large éventail de menaces - de cyberattaques à des incidents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN), en passant par le terrorisme, les pandémies et les catastrophes naturelles - les Alliés s'attaquent à des vulnérabilités qui pourraient autrement être exploitées en guise de leviers ou ciblées par des adversaires.  La résilience est donc un aspect important de la dissuasion par le déni : dissuader un adversaire d'attaquer en le convainquant qu'une attaque n'atteindra pas les objectifs visés. La résilience exige une étroite coopération civile-militaire, car celle-ci a une incidence sur la capacité de l'OTAN à mener à bien ses missions et à maintenir la mobilité des troupes et du matériel.

Les exercices militaires font également partie intégrante de la posture de dissuasion et de défense de l'OTAN. En effet, l'entraînement militaire est une exigence essentielle pour maintenir le degré de préparation de l'Alliance à niveau et améliorer l'interopérabilité. Des informations sur les exercices militaires sont disponibles sur le site web de l'OTAN
 

Prévention et gestion des crises


Les Alliés ont un intérêt commun à gérer les crises en dehors du territoire de l'Alliance et à contribuer à la stabilité. Cette gestion peut inclure des mesures tant militaires que non militaires pour traiter le spectre complet d'une crise - avant, pendant et après le conflit.  L'intervention la plus connue de l'OTAN à cet égard est celle qui a eu lieu en Afghanistan de 2001 à 2021. De grandes opérations encore en cours sont les missions au Kosovo et en Irak. L'OTAN investit également dans la réponse aux crises, le degré de préparation et la gestion des crises par le biais d'exercices réguliers, et ici, elle peut s’appuyer sur une certaine expérience, des procédures de gestion des crises éprouvées et une structure de commandement militaire intégrée.

L'OTAN fournit le cadre dans lequel les Alliés peuvent coopérer et s'entraîner pour planifier et mener des opérations multinationales de gestion des crises, souvent à court terme. Les Alliés décident d'entrer dans une opération de gestion de crise au cas par cas et par consensus. Un élément central dans le cadre de cette approche réside dans la sécurité humaine, y compris la protection des civils et l'atténuation des dommages causés à ceux-ci. C'est pourquoi l'OTAN coopère avec d'autres acteurs internationaux, comme les Nations Unies et l'Union européenne, pour agir sur les conditions plus larges qui entretiennent un climat d'instabilité, et il contribue à la stabilisation et à la reconstruction.

L'OTAN peut soit intervenir en qualité d'acteur principal dans le cadre d’opérations et de missions, soit contribuer aux efforts plus larges de la communauté internationale. Habituellement, ces opérations et missions relèvent d'un mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies, ce que notre pays privilégie également. Des informations concernant les opérations et les missions actuelles sont disponibles sur le site web de l'OTAN
 

Sécurité coopérative


L'OTAN maintient sa politique de la porte ouverte, fondée sur l'article 10 du Traité de l'Atlantique Nord, en tant qu'expression de ses valeurs fondamentales et de son intérêt stratégique, qui réside dans la paix et la stabilité dans la zone euro-atlantique. La porte reste ouverte à toutes les démocraties européennes qui partagent les valeurs de l'Alliance, qui sont désireuses et capables d'assumer les responsabilités et obligations liées au statut de membre, et dont l'adhésion favorise notre sécurité commune. L'adhésion est normalement précédée d'un long processus de coopération et d'alignement sur les normes de l'OTAN. Les candidats actuels sont la Bosnie-Herzégovine, la Géorgie et l'Ukraine.

L'OTAN coopère sous diverses formes avec d'autres pays partenaires et organisations internationales, notamment le programme du Partenariat pour la paix, le Dialogue méditerranéen, l'Initiative de coopération d'Istanbul, et les partenaires mondiaux. Le but en est d'améliorer la sécurité et de projeter la stabilité internationale d’un commun accord avec les partenaires. De cette manière, l'OTAN vise également à renforcer l'ordre international fondé sur des règles. L'OTAN continuera de chercher à se rapprocher de pays de son environnement plus large et de ceux situés dans des régions stratégiques du monde entier, dans la mesure où cela contribue à la sécurité de la zone euro-atlantique.

Avec le fonds lié à l’Initiative de renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité s'y rapportant (Defence and Related Security Capacity Building - DCB), l'OTAN vise à renforcer les capacités et la résilience de certains partenaires en adaptant davantage la coopération à leurs besoins spécifiques. Le DCB aide les partenaires à améliorer leurs capacités de défense et leurs capacités de sécurité se rapportant à la défense de même que leur résilience. Cette approche peut englober différents types de soutien : avis stratégiques sur la réforme du secteur de la défense et de la sécurité, développement des forces armées locales, éducation et formation,  avis et assistance dans des domaines spécialisés tels que la gestion des munitions et armes légères, la logistique ou la cyberdéfense. Dans ce cadre, la Belgique contribue au financement de programmes avec l'Irak, la Tunisie, la Jordanie et la Mauritanie. Pour la Moldavie et la Géorgie, notre pays apporte également un soutien sur mesure face à la menace hybride russe accrue après l'invasion de l'Ukraine. Plus d'informations concernant l'instrument DCB sont disponibles sur le site web de l'OTAN
 

Coopération OTAN-UE


L'OTAN et l'Union européenne (UE) partagent des intérêts stratégiques et sont confrontées aux mêmes menaces et défis. En outre, elles ont une majorité de leurs membres en commun. Les organisations coopèrent sur plusieurs sujets où leurs intérêts se chevauchent, comme dans le cadre de la gestion des crises, du développement des capacités et de la consultation politique, ainsi qu'en ce qui concerne les menaces hybrides, la lutte contre le terrorisme, les exercices, les opérations et le renforcement des capacités des partenaires de l'Est et du Sud. L'UE est donc un partenaire unique et essentiel pour l'OTAN.

Une étroite coopération entre l'OTAN et l'UE est un élément important pour le développement d'une approche internationale à 360 degrés en matière de gestion des crises et d'opérations, étant donné que cette approche nécessite une application efficace de moyens tant militaires que civils. En outre, elle est également cruciale pour encourager davantage de responsabilités européennes en matière de défense. L'Europe doit avoir les capacités et être en mesure d'assumer sa propre défense. À cet égard, la coopération OTAN-UE devrait garantir la cohérence et la complémentarité et éviter tout double emploi inutile. En effet, le partenariat transatlantique ne devrait pas s'affaiblir, mais être équilibré et renforcé, en mettant une plus grande capacité militaire européenne à la disposition de l'OTAN et de l'UE.
 

Maîtrise des armements, désarmement et non-prolifération


La maîtrise des armements, le désarmement et la non-prolifération contribuent grandement aux objectifs de l'Alliance. Les efforts des Alliés en matière de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération visent à réduire les risques et à améliorer la sécurité, la transparence, le dispositif de vérification et le respect des engagements pris. L'objectif fondamental de la capacité nucléaire de l'OTAN est de préserver la paix, de prévenir les actions coercitives et de décourager toute agression.

La Belgique soutient avec force tous les efforts crédibles et ciblés en vue d'un désarmement efficace, réciproque et vérifiable dans le monde, tant au niveau nucléaire que conventionnel. Le concept stratégique confirme l'engagement de l'Alliance à créer les conditions d'un monde sans armes nucléaires, tout en affirmant que, tant que les armes nucléaires existeront, l'OTAN demeurera une alliance nucléaire. Au niveau conventionnel, l'Alliance contribue à la coordination de la maîtrise des armements par le biais de la Task Force de haut niveau sur la maîtrise des armements conventionnels (High Level Task Force on Conventional Arms Control ; pour plus de détails, voir le site web de l'OTAN : NATO - Topic: High-Level Task Force on Conventional Arms Control).

La Belgique continue à explorer les moyens de renforcer le cadre multilatéral de non-prolifération malgré le contexte international particulièrement tendu. Vous trouverez de plus amples informations sur l'engagement de notre diplomatie dans ce domaine sur notre site web, sous la rubrique 'Paix et sécurité'.
 

La sécurité humaine


Au cours des dernières décennies, la nature de la guerre a radicalement changé. La concurrence entre les grandes puissances, le terrorisme, les conflits entre États, les cybermenaces et le changement climatique représentent de réels risques et ont souvent des conséquences directes sur les individus et les communautés. Cela a conduit à une évolution de la réflexion sur les approches de la sécurité.

L'approche de l'OTAN en matière de sécurité humaine est une approche multisectorielle de la sécurité qui accorde une importance primordiale aux personnes. Cette approche repose sur cinq piliers : la lutte contre la traite des êtres humains, la protection des enfants dans les conflits armés, la prévention et la réponse aux violences sexuelles liées aux conflits, la protection des civils et la protection des patrimoines culturels.  Grâce notamment au rôle moteur de la Belgique concernant ce sujet, l'importance de la sécurité humaine pour la mise en œuvre des trois missions fondamentales a été inscrite pour la première fois dans le Concept Stratégique 2022.
 

Femmes, Paix et Sécurité (Women, Peace and Security – WPS)


La promotion des femmes, de la paix et de la sécurité au sein de l'OTAN est un autre point d'action important de la Belgique. Le programme WPS est un thème essentiel pour la mise en œuvre des valeurs fondamentales de l'OTAN, en particulier la liberté individuelle, la démocratie, les droits de l'homme et nos obligations en vertu de la Charte des Nations Unies.

Depuis 2007, l'OTAN élabore sa propre politique en vertu de la résolution 1325 des Nations Unies, qui repose sur un cadre de trois principes directeurs :

  • l'intégration, ou l'attention portée à la dimension de genre dans toutes les activités de l'Alliance ;
  • l'inclusion, qui signifie à la fois une distribution équilibrée d'hommes et de femmes au sein de l'Alliance et des forces armées nationales, et une meilleure prise en compte des besoins des femmes et des hommes ; et
  • l'intégrité, c'est-à-dire la responsabilité et le respect des normes internationales.
     

Plus d'informations


Vous trouverez de plus amples informations sur les différents thèmes relatifs à l'OTAN dans l'aperçu du sommet de Madrid de juin 2022 ou dans le communiqué de presse plus complet du sommet de Bruxelles de juin 2021