25 ans de Conférence belgo-britannique : la résilience en des temps troublés

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Photo de la salle de conférence du palais d'Egmont où de nombreuses personnes écoutent un discours de Theodora Gentzis.

Theodora Gentzis – présidente du comité de direction de notre SPF – ouvre la conférence belgo-britannique au Palais d’Egmont (© SPF Affaires étrangères).

Une conférence belgo-britannique a donné lieu à de passionnants débats sur la résilience dans les domaines de la santé et de la sécurité. Les discussions ont également mis en évidence le ressort et la cohésion nécessaires à nos sociétés en ces temps troublés. Des partenariats solides se révèlent eux aussi indispensables, à l’instar de celui que nous entretenons avec notre voisin britannique.

Le 25 mars 2025, la 17e Conférence belgo-britannique s’est tenue au palais d’Egmont à Bruxelles. 25 ans après la toute première édition organisée à Bruges en 2000, cette session marque ainsi le jubilé d’argent de l’événement.
 

Une formule originale


Les origines de la Conférence remontent à la fin 1999, lors d’une rencontre entre les premiers ministres de l’époque Tony Blair et Guy Verhofstadt. Les deux homologues ont alors convenu de l’utilité d’organiser régulièrement un échange de vues de haut niveau entre membres du monde politique, académique, des affaires et de la société civile.

En ce sens, la formule est originale car elle dépasse le seul cadre des contacts intergouvernementaux. En effet, la Conférence belgo-britannique constitue une plateforme grâce à laquelle de plus larges pans de la société au Royaume-Uni et en Belgique peuvent échanger des idées en toute liberté. Outre le pont jeté entre les deux nations, cette rencontre vise également une meilleure compréhension de la manière pour chacun des deux pays de faire face aux enjeux actuels.
 

L’importance de la résilience


La Conférence belgo-britannique est organisée conjointement par le SPF Affaires étrangères et le Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO), en étroite collaboration avec les ambassades belge et britannique. Les co-présidents, le professeur Alexander Mattelaer (institut Egmont) et Sir Robin Niblett (ex-directeur de la Chatham House), en assurent le bon fonctionnement. Entre 2016 et 2022, la conférence n’a exceptionnellement pas eu lieu en raison du Brexit et de la pandémie de coronavirus. L’événement se tient à tour de rôle au Royaume-Uni ou en Belgique.

À chaque Conférence, un thème qui reflète au mieux les besoins du moment est choisi. Les éditions passées ont par exemple traité de la mondialisation, de l’emploi ou encore des ressources naturelles. Pour le jubilé de cette année, les organisateurs ont opté pour la résilience, un concept fréquemment invoqué ces derniers temps. En effet, en cette période particulièrement instable, nous devons plus que jamais faire preuve de résilience et être capables de réagir de manière calme, réfléchie et flexible à ce contexte en rapide évolution.
 

Une approche pan-sociétale (Whole of society)


Au programme figuraient trois panels, qui ont débattu respectivement de la sécurité nationale, des soins de santé et du fossé générationnel. En matière de sécurité nationale, tout le monde semblait s’accorder sur la nécessité d’augmenter notre capacité de défense. Les deux pays peuvent accroître leur résilience en renforçant la collaboration entre leurs flottes dans la mer du Nord, en luttant contre les cyberattaques et en protégeant mieux leurs infrastructures telles que les câbles sous-marins.

Mais la sécurité ne se cantonne pas à la défense ou la force armée. Elle ne peut être véritablement garantie que si l’ensemble de la nation s’y voit impliquée, aussi bien les autorités que la population : elle requiert une approche pangouvernementale et pan-sociétale (whole of government, whole of society). Les deux pays entendent échanger leurs bonnes pratiques à ce sujet.

Toutefois, cette approche ne peut en aucun cas justifier de reléguer la lutte contre le dérèglement climatique au second plan. En effet, les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, les sécheresses et les feux de forêts font peser un lourd tribut sur la résilience nationale.
 

Rétablir la confiance


Le panel sur les soins de santé a tiré les leçons des réactions face à la pandémie de coronavirus. Les citoyens et citoyennes doivent être davantage informés et impliqués. Il s’agit également d’accorder davantage d’attention à la prévention des risques sanitaires. Se préparer (preparedness) ne suffit pas. Nous devons nous tenir prêts (readiness) à faire face à une nouvelle pandémie, qui sera toujours quelque peu différente, et pouvoir entrer immédiatement en action. L’accès aux données joue à ce titre un rôle clé.

Qu’en est-il des dissensions dans la société ? Les évolutions rapides, imprévisibles suscitent l’inquiétude. Les personnes plus âgées tendent parfois à se retrancher derrière la nostalgie d’un passé apparemment plus heureux, tandis que les jeunes s’inquiètent souvent de l’avenir. Les deux groupes voient leur confiance envers les institutions publiques s’effriter.

Dès lors, les autorités se doivent de chercher à rétablir la confiance des citoyennes et des citoyens. Grâce à une plus grande sécurité économique (logements abordables, emplois porteurs de sens, etc.), nous avons déjà parcouru un long chemin. En outre, nous pouvons susciter davantage l’adhésion de la population à nos valeurs, au travers d’un enseignement de qualité, et mieux communiquer, par exemple sur l’utilisation des impôts.
 

Des personnalités autour de la table


En résumé, la Conférence belgo-britannique a une fois de plus donné lieu à d’enrichissants débats. L’accent reste mis sur la manière dont nous pouvons apprendre les uns des autres et sur la manière dont nous pouvons mieux échanger nos expériences.. Car, le moment venu, la résilience aura beaucoup à gagner de partenariats solides. Avec notre voisin d’outre-Manche, nous entretenons déjà une relation profonde, riche en diversité, qui présente une valeur inestimable pour nos deux pays.

Plusieurs personnalités ont participé à la Conférence, parmi lesquelles la ministre de la Justice Annelies Verlinden, le ministre de la Défense et du Commerce extérieur Theo Francken, le chef de la Défense Frederik Vansina, la directrice générale a.i. du Centre de crise national Leen Depuydt, ainsi que les bourgmestres de Charleroi et Tirlemont, Thomas Dermine et Jonathan Holslag.

Du côté britannique sont intervenus entre autres le ministre de la Justice Lord Frederick Ponsonby of Shulbrede, l’ambassadrice britannique en Belgique Anne Sherriff, ainsi que Milan Bogunovic, directeur du programme de planification numérique du ministère du Logement, des Communautés et des Gouvernements locaux.
 

Les perspectives d’avenir


Tournés vers l’avenir, et dans la perspective de la prochaine édition, qui se tiendra sur le sol britannique, la Belgique et le Royaume-Uni poursuivront leur étroite collaboration afin d’affronter tout nouveau défi qui pourrait se présenter. « Sans partenariats, nous ne pourrions pas nous préparer ni nous protéger aussi bien que nous le voudrions », comme l’a rappelé lors de la Conférence la présidente du comité de direction de notre SPF, Theodora Gentzis. « Restons unis, calmes et bien informés à travers cette tempête géopolitique à laquelle nous faisons face. »