Après le Brexit, le Royaume-Uni reste un bon voisin

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La Princesse Astrid et le Prince héritier Charles

Au cours de la mission économique au Royaume-Uni, SAR la Princesse Astrid a également rencontré SAR le Prince héritier Charles (© SPF Affaires étrangères).

La Belgique resserre ses liens avec le Royaume-Uni, un allié fidèle depuis plusieurs siècles. Le succès de la mission économique en mai 2022 peut d’ores et déjà être considéré comme un moment fort de cette relation bilatérale.

Il y a plus de deux ans, le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni (RU) quittait officiellement l’Union européenne (UE), un événement largement connu sous le nom de Brexit. L’adhésion à l’UE présente entre autres l’avantage de faciliter considérablement les relations commerciales entre les États membres. Le Brexit a par conséquent engendré un certain nombre d’obstacles auxquels les entreprises belges ont dû s’adapter : déclarations douanières supplémentaires, enregistrements dans le système de sécurité alimentaire britannique, etc.

Bien entendu, ces obstacles n’ont pas pour autant entraîné la suspension de la collaboration. Notre pays entretient également des relations solides avec d’autres États non membres de l’UE comme le Canada et le Japon. Il est donc essentiel de continuer à forger de bonnes relations économiques et commerciales avec le Royaume-Uni, même après le Brexit. Les deux pays en tirent en effet un avantage indéniable.

Industrie du drap

Notre pays a toutes les raisons de vouloir renforcer les liens avec le Royaume-Uni. La Belgique entretient en effet des liens étroits avec le Royaume-Uni depuis plus d’un millénaire. Songeons par exemple au développement de l’industrie du drap et à l’importation de laine en provenance d’Angleterre au Moyen-Âge. Aujourd’hui encore, le Royaume-Uni est et reste un voisin, un allié et un pays ami. Et le Brexit n’y changera rien.

En 2021, le Royaume-Uni représentait notre principal partenaire commercial hors UE, le cinquième client et le huitième fournisseur. Les activités commerciales se concentrent surtout dans les secteurs des produits chimiques, du matériel de transport, des machines et des produits alimentaires. Le Royaume-Uni figure également dans le top 5 des plus grands investisseurs étrangers dans notre pays.

Économies très ouvertes

Le tissu économique des deux pays présente par ailleurs de nombreuses similitudes : la prédominance du secteur des services, l’importance des PME, un degré élevé de mondialisation et une bonne coopération entre le secteur privé, le gouvernement et le monde académique. C’est précisément en raison de cette forte mondialisation et de leurs économies très ouvertes que la Belgique et le Royaume-Uni ont tout intérêt à promouvoir le libre-échange sur la scène internationale.

La complémentarité des deux pays dans divers domaines apparaît très clairement. Par exemple, les ports maritimes belges constituent pour le Royaume-Uni une voie d’accès et d’approvisionnement unique depuis et vers le continent européen. Il existe également de nombreuses possibilités de coopération dans le domaine de la transition verte et dans le secteur pharmaceutique. Ensemble, la recherche britannique et les installations de production belges ont contribué à endiguer la pandémie de COVID-19.

Cybersécurité

La Belgique et le Royaume-Uni partagent également un grand nombre d’intérêts et de valeurs. Nous défendons tous deux les droits humains, et les principes démocratiques figurent parmi les priorités de notre politique extérieure. Les deux pays sont membres de l’OTAN et d’autres organisations intergouvernementales telles que l’OSCE.

Nous faisons également face à de multiples défis communs et, dans ce contexte, la possibilité de les évoquer avec un voisin et ami comme le Royaume-Uni se révèle particulièrement utile. D’autant plus que le Royaume-Uni possède une solide expertise dans un certain nombre de domaines stratégiques cruciaux tels que la cybersécurité.

Last but not leastdes liens très étroits existent également entre nos populations. Plus de 30 000 Belges résident au Royaume-Uni et plus de 18 000 Britanniques en Belgique. De nombreux Belges travaillent au Royaume-Uni et vice-versa.

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S.A.R. la Princesse Astrid inaugure le site où une toute nouvelle facilité de recherche et de développement sera construite par la société pharmaceutique belge UCB

S.A.R. la Princesse Astrid inaugure le site où une toute nouvelle facilité de recherche et de développement sera construite par la société pharmaceutique belge UCB (Windlesham) (© SPF Affaires étrangères).

Déclaration commune

En novembre 2021, le premier ministre britannique Boris Johnson et son homologue belge Alexander De Croo ont signé une déclaration commune dans laquelle ils ont exprimé leur souhait de développer des relations plus étroites dans différents domaines : les ports, les énergies renouvelables, le secteur pharmaceutique et la biotechnologie, la production et la distribution de vaccins (entre autres contre la COVID-19), etc.

La sécurité constitue un autre chapitre important qui aborde des thèmes comme la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, y compris le trafic d’êtres humains. Les deux pays entendent également unir leurs forces pour prévenir la migration irrégulière vers le Royaume-Uni. Organiser régulièrement des concertations, également au plus haut niveau, permettra d’ancrer cette collaboration.

Mission économique princière

La mission économique menée en mai 2022 constitue jusqu’à présent le point d’orgue de ce partenariat renouvelé. Ce type de mission présidée par S.A.R. la Princesse Astrid est en principe organisée deux fois par an. La mission économique au Royaume-Uni (du 8 au 12 mai) était la toute première depuis le début de la pandémie de COVID-19 en 2020. Après une interruption de deux ans, il était primordial que les Belges et les Britanniques puissent renouer physiquement le contact.

Réunissant 402 participants, 164 entreprises et 64 organisations (dont des fédérations sectorielles et des chambres de commerce) et s’étalant sur quatre jours denses en activités, cette mission était l’une des plus importantes jamais organisées. Le nombre d'inscriptions et le vaste programme reflètent la grande importance que revêt le Royaume-Uni pour un grand nombre d’entreprises, d’universités et de centres de recherche belges.

Neuf protocoles d’accord

Au cours de la mission, les régions ont organisé pas moins de 200 réunions B2B (business to business) entre des entreprises belges et britanniques, des rencontres qui ont permis de poser les jalons de futures collaborations.

Par ailleurs, neuf protocoles d’accord ont été signés lors d’une cérémonie officielle, entre autres pour l’exportation de bière (brasserie de Halve Maan) et de chocolat (Millésime Chocolat). L’Energy Technology Club, qui regroupe quelque 130 acteurs de premier plan du secteur technologique belge en matière d’énergie, travaillera désormais en plus étroite collaboration avec son homologue britannique pour œuvrer en faveur de la transition énergétique. Des partenariats ont également été établis dans les secteurs de l’économie circulaire, des cleantech (technologies vertes), du transport ferroviaire de marchandises, de la protection des données et des équipements de blanchisserie.

Deux importants investissements belges au Royaume-Uni ont également été inaugurés, à savoir un site intégré de valorisation énergétique des déchets pour la société Indaver à Rivenhall et la construction d'un tout nouveau centre de recherche et développement pour la société pharmaceutique belge UCB à Windlesham.

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Photo de la centrale de fusion nucléaire la plus puissante et la plus grande du monde, le Joint European Torus

Visite de la centrale de fusion nucléaire la plus puissante et la plus grande du monde, le "Joint European Torus" (© SPF Affaires étrangères).

Fusion nucléaire

Un moment marquant de la mission fut également la visite de la Joint European Torus, le plus gros et le plus puissant équipement de fusion nucléaire du monde. Récemment, le groupe de chercheurs a obtenu des résultats révolutionnaires auxquels douze scientifiques belges ont également directement contribué. La fusion nucléaire pourrait devenir une source d’énergie sûre, durable et pratiquement neutre en carbone.

La mission économique a très clairement démontré que, animés par un nouvel élan, les deux pays sont déterminés à poursuivre leur collaboration qui présente par ailleurs un potentiel énorme.