Bruxelles regorge d'atouts pour accueillir le secrétariat du BBNJ

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Photo d'un banc de poissons juste sous la surface de la mer

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Le SPF Affaires étrangères – de concert avec le SPF Environnement – promeut activement la candidature de Bruxelles pour accueillir le secrétariat du traité BBNJ visant une protection étendue de la haute mer.

Le 23 janvier 2025, au palais d’Egmont à Bruxelles, la Belgique a présenté sa candidature pour accueillir le secrétariat du traité BBNJ. Ce traité forme un cadre international pour protéger et gérer durablement les océans (voir ci-après). L’événement, coorganisé par notre SPF et le SPF Environnement, a réuni 124 ambassades représentant autant de pays ! Les ambassadeurs de 72 d’entre elles avaient personnellement fait le déplacement.

En proposant d’héberger le secrétariat du BBNJ, la Belgique entend apporter une contribution très concrète à la communauté internationale. Nous souhaitons ainsi mettre en œuvre le nouveau traité de la manière la plus efficace et rentable possible. Nous ne nous contentons donc pas de plaider en faveur d'un multilatéralisme solide ; nous joignons l’acte à la parole. Une approche plus qu'indispensable dans un contexte où les structures multilatérales sont mises sous pression.
 

Secrétariat indépendant


De quoi s’agit-il exactement ? En 2023, une étape décisive a été franchie en vue de l’adoption d’un traité de l'ONU qui pourrait réduire significativement la perte de biodiversité en haute mer. Le traité doit permettre de convertir 30 % de la haute mer en zones marines protégées d'ici 2030. La haute mer désigne une zone gigantesque – plus de 64 % des océans – qui échappe à toute juridiction nationale. On parle donc de « biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale » (Marine Biodiversity Of Areas Beyond National Jurisdiction ou BBNJ).

La Belgique a contribué activement à l'élaboration du traité BBNJ. Le SPF Affaires étrangères a coordonné la position belge et s'est principalement concentré sur les aspects plus transversaux lors des négociations. Le service Milieu marin du SPF Environnement et le Musée royal des sciences naturelles de Belgique ont pris en charge les aspects plus techniques liés à l'environnement et à la biologie marine.

Notre pays a également obtenu gain de cause sur plusieurs points, entre autres l’exigence que le traité BBNJ soit doté d'un secrétariat indépendant, qui ne soit donc pas placé sous l’égide de l'ONU à New York. Un secrétariat distinct, doté d'un budget et de personnel propres, implique en effet autonomie et pouvoir : des atouts nécessaires pour faire face au lobby qui s'opposera à la mise en place de zones protégées en haute mer. C'est ce secrétariat que nous souhaitons accueillir à Bruxelles.

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Photo d'une salle de réunion avec un groupe de personnes assises autour d'une table avec un ordinateur portable devant eux

Lancement de la candidature de la Belgique pour le secrétariat de la BBNJ au Palais d’Egmont (© SPF Affaires étrangères).

Blue Leader


Bien avant l'accord conclu en 2023, notre pays œuvrait déjà activement dans le domaine. En effet, en 2019, nous faisions partie des membres fondateurs des Blue Leaders, un groupe de pays œuvrant en faveur d’une protection qualitative d'au moins 30 % des océans d'ici 2030 et d’un traité BBNJ ambitieux.

Aux côtés de Monaco, du Costa Rica et de la High Seas Alliance, la Belgique a organisé plusieurs dialogues en ligne pendant la période du coronavirus afin que le contact entre les États soit maintenu et que l'attention portée aux négociations du BBNJ ne faiblisse pas.

Par ailleurs, la Belgique s’investit en faveur d'une ratification rapide et étendue du traité de l'ONU. Par exemple, pendant la présidence belge du Conseil de l'UE, notre SPF a obtenu un accord important au niveau européen qui accélérera l'entrée en vigueur du traité BBNJ.
 

Capitale internationale


Outre notre engagement sans relâche en tant que Blue Leader pour le traité BBNJ à proprement parler, notre pays dispose également d'une expertise et d'infrastructures de recherche dans le domaine maritime unanimement appréciées. La référence en la matière est l'Institut flamand de la mer à Ostende qui se consacre à des recherches interdisciplinaires rigoureuses sur les océans, les mers, les côtes et les estuaires. Grâce à ses bases de données sur la biodiversité marine, il joue un rôle de premier plan dans la protection de cette dernière, ce qui constitue justement le cœur du traité BBNJ.

De plus, Bruxelles peut faire valoir d'énormes atouts en tant que lieu d’établissement. Notre capitale bénéficie en effet d'une position centrale, facilement accessible depuis le monde entier. Plus de 180 ambassades et représentations diplomatiques y ont établi leur siège, au même titre que des organisations internationales telles que des agences onusiennes, ONG et organisations médiatiques. Elle s’impose ainsi comme un des principaux centres diplomatiques du monde. Par ailleurs, regroupant 180 nationalités parlant plus de 100 langues différentes, Bruxelles est la ville européenne la plus cosmopolite.
 

Conférence des Nations Unies sur les océans à Nice


Nous disposons donc de très nombreux arguments pour convaincre les États membres de l'ONU de choisir Bruxelles comme siège du secrétariat du BBNJ. Ces prochains mois, notre SPF, en collaboration avec notre réseau d'ambassades et de consulats, défendra ces atouts avec ferveur. Le Chili est pour le moment le seul autre candidat en lice.

La toute première conférence des parties (COP1), qui se tiendra au cours de l'année suivant l'entrée en vigueur du traité BBNJ, décidera de l'emplacement du secrétariat. Le traité entrera en vigueur quatre mois après avoir été ratifié par au moins 60 pays.

Nous attendons avec impatience la conférence de l'ONU sur les océans qui aura lieu à Nice en juin 2025. L'objectif est que, d'ici là, l'ensemble des États membres de l'UE ainsi que l'UE elle-même aient ratifié le traité BBNJ. Il s’agirait d’une avancée majeure en vue de l'entrée en vigueur définitive du traité.