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Jusqu'à présent, 320 métis ou leurs descendants ont déjà cherché à obtenir des informations sur leur origine auprès des Archives de l'État. Le projet – cofinancé par notre SPF – sera en principe prolongé jusqu'à la fin du mois de janvier 2026.
Depuis 2019, 320 métis – ou leurs descendants – ont déjà frappé à la porte des Archives de l'État pour demander plus de clarté sur leur origine. Tous espéraient – après avoir été laissés dans l'incertitude pendant de nombreuses années – reconstituer leur parcours et l'histoire de leur famille. Pour environ 70 % des demandes, l'équipe de recherche a pu, jusqu'à présent, découvrir de nouvelles données.
Privés de famille et d'identité
Ces métis sont nés pendant la période coloniale d'une relation entre un père souvent belge et une mère originaire du Congo belge et du Ruanda-Urundi de l'époque. Comme ils n'étaient ni blancs ni noirs, les autorités coloniales ne savaient pas trop quoi faire d'eux. Par conséquent, de nombreux enfants ont été retirés à leur mère et placés dans une institution, souvent très éloignée. Certains se sont retrouvés en Belgique.
Ces pratiques ont provoqué des traumatismes considérables et infligé des blessures profondes. Les prénoms et les noms ont été modifiés, de même que les dates de naissance. Des frères et sœurs ont été séparés. Ils ont ainsi été privés non seulement de leur famille, mais aussi de leur identité. On ne sait pas combien d'enfants ont été victimes de ce système.
Reconnaissance de l'injustice
Après des années de lutte pour la reconnaissance, le parlement fédéral a adopté à l'unanimité la « Résolution-Métis » le 29 mars 2018. Un an plus tard, le Premier ministre de l'époque, Charles Michel, s'est officiellement excusé dans un discours, au nom du gouvernement fédéral, pour les injustices et les souffrances infligées aux métis. Le gouvernement actuel souhaite également toujours mettre en œuvre la Résolution-Métis.
Une partie importante de la Résolution est un projet de recherche par lequel les personnes concernées auront accès aux dossiers des archives pour faire la lumière sur l'histoire de leur famille. Le projet a débuté le 1er septembre 2019. Notre SPF a fourni le financement (400 000 euros) et est responsable de ce projet, en collaboration avec les Archives de l'État.
Récemment, les ministres et le secrétaire d'État concernés - Affaires étrangères, Coopération au développement et Politique scientifique - ont décidé de prolonger le projet jusqu'au 31 janvier 2026. Le conseil des ministres en a approuvé la prolongation le 14 juillet 2023. Il est doté de 350.000 euros, cofinancés par les 3 départements impliqués.
20 km d'archives
Cette prolongation était urgente, non seulement en raison du grand nombre d'intéressés – 320 à ce jour – mais aussi parce qu'il s'agit d'un travail assez complexe. En effet, cela représente plus que les 10 km d'archives coloniales ou africaines qui se trouvaient à l'origine dans notre SPF. Des documents précieux se trouvent également dans les anciennes colonies – notamment à l'ambassade de Belgique à Kinshasa et dans les archives nationales du Rwanda et du Burundi – et même dans la Cité du Vatican. De nombreux métis se sont notamment retrouvés dans des institutions catholiques telles que l'Institut Save des Sœurs Blanches au Rwanda. Les chercheurs doivent parcourir quelque 20 km d'archives au total, réparties dans pas moins de 80 institutions !
Pleurer de bonheur
Le travail porte ses fruits. En effet, c'est un immense soulagement pour les demandeurs lorsqu'une trace de leur histoire familiale est enfin retrouvée. Ainsi, un homme à Kinshasa s'est mis à pleurer de bonheur lorsqu'il a appris que l'équipe avait retrouvé une photo de son père belge. Mais il peut également s'agir de documents relatifs à une école qu'ils ont fréquentée ou, parfois, de l'identification d'un membre de leur famille. Ce qui n’est pas évident si des frères et sœurs ont reçu des noms de famille différents.
Grâce à cette prolongation, l'équipe de recherche, qui compte désormais huit personnes, disposera de temps jusqu'à la fin du mois de janvier 2026 pour répondre aux questions et consulter les archives. Parallèlement, les recherches historiques seront également bouclées, notamment sur le rôle des différentes autorités belges (politiques et religieuses) dans le traitement des métis à l'époque coloniale. Ces recherches sont un projet conjoint des Affaires étrangères (440 000 euros), de la Coopération au développement (300 000 euros) et de la Politique scientifique fédérale (780 000 euros).
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