Construire des ponts en Tanzanie

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Photo de groupe des travailleurs avec l'ambassadeur

Photo de groupe devant un pont en pierre en construction. Au centre : l'ambassadeur Peter Van Acker. © Ambabel Dar es Salam

Les membres du personnel de l’ambassade – l’ambassadeur et/ou ses collaborateurs – se rendent régulièrement sur le terrain afin de découvrir des projets. C’est certainement le cas dans un pays partenaire de la Coopération belge au Développement, où l’Agence belge de développement Enabel, des ONG et des institutions multilatérales poursuivent divers projets, grâce au financement belge.

En Tanzanie, Enabel met tous ses projets en œuvre à Kigoma. Cette région reculée se situe au bord du lac Tanganyika, non loin de la frontière avec le Burundi. Pour découvrir les projets d’Enabel, nos collaborateurs en poste à Dar es Salam doivent parcourir une distance comparable à celle qui sépare Bruxelles de Barcelone.

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Pont terminé Dar es Salaam

Les ponts en arc « romains » sont un plaisir pour les yeux et se fondent parfaitement dans le paysage. © Ambabel Dar es Salam

5 fois moins chers, 50-80 % d’émissions de carbone en moins

La réalisation vaut certainement le déplacement. Un projet de construction de ponts a déjà eu l’honneur de plusieurs visites de notre ambassade. Enabel a déjà construit 31 ponts en arc de pierre dans le pays. Ce nombre devrait passer à 70 d’ici 2022. Leur construction s’inspire des ponts en arc de pierre de la Rome antique. Des pierres naturelles locales suffisent pour bâtir un pont extrêmement solide.

Par rapport aux ponts modernes en acier ou en béton, ces structures demandent une quantité de main-d’œuvre supérieure. Précisément un avantage en Tanzanie, qui dispose d’une main-d’œuvre colossale. La construction de ponts crée des emplois pour la communauté locale, qui se sent également plus étroitement impliquée.

On peut à présent admirer le résultat ! Les ponts en arc de pierre sont un plaisir pour les yeux et se fondent parfaitement dans le paysage. Ils génèrent 50-80 % d’émissions de carbone en moins par rapport aux ponts modernes. En outre, ils coûtent cinq fois moins cher. On peut donc en construire cinq pour le prix d’un seul ! Même les camions de 10 tonnes peuvent les traverser. Les agriculteurs de la région de Kigoma transportent bien plus aisément leurs produits vers les marchés.

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Employés d'Enabel et des autorités locales effectuant le travail de terrain

Les visites sur place permettent de dialoguer avec les autorités locales et avec les collaborateurs d’Enabel. © Ambabel Dar es Salam

Une visite de terrain n’est pas une évaluation

Les collaborateurs de notre ambassade ont donc pu contempler ces merveilles de leurs propres yeux. Cependant, Jasmien De Winne, responsable de la coopération au développement à l’ambassade de Dar es Salam, tient à préciser qu’il ne s’agit pas d’une évaluation ni d’une inspection. « La plupart des projets d’Enabel et des ONG font l’objet d’un rapportage interne propre. Par ailleurs, ils sont soumis à une évaluation externe à mi-parcours et en fin de projet. Ces évaluations externes établissent de manière formelle si les résultats escomptés ont été atteints. Elles constituent une source d’information particulièrement importante pour nous. »

Cela étant, les visites de terrain effectuées par nos ambassades sont plus qu’utiles. « Les visites permettent tout d’abord de dialoguer avec les collaborateurs d’Enabel sur place et avec les autorités locales. À travers ces interactions, nous pouvons nous faire une bonne idée du déroulement du projet, ainsi que de l’état des relations avec les communautés et autorités locales. »

« Deuxièmement, la présence d’un membre de l’ambassade constitue une occasion sans pareille de mettre en avant les efforts de la Belgique en Tanzanie. Par exemple, j’ai inauguré l’année dernière, conjointement avec le gouverneur du district de Kigoma, un projet pour la distribution d’eau potable à des milliers d’habitants de Kigoma. Plusieurs journaux du pays ont relayé l’information. »

« Troisièmement, un collaborateur d’ambassade peut aborder des points problématiques avec les autorités locales, le cas échéant. Enfin, si nous nous rendons sur place pour voir le projet, notre discours sera plus convaincant lors de rencontres ultérieures avec d’autres donateurs ou avec le gouvernement national. »

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Mensen wachten op bezoek door ambassade

Une visite de l'ambassade attire généralement beaucoup de monde. © Ambabel Dar es Salam

Discours de bienvenue sous un soleil de plomb

Ces visites prennent souvent un tour très festif. Parfois, des centaines de personnes issues de la communauté locale se rassemblent et un grand nombre de hauts fonctionnaires sont invités. Jasmien De Winne explique : « En Tanzanie, il est courant de prononcer une série de discours de bienvenue et introductions de circonstance. Il n’est pas toujours facile d’écouter les allocutions en swahili sous un soleil de plomb. Il arrive également que des chanteurs ou des danseurs se produisent. Il y a deux ans, une pièce de théâtre a même été jouée ; elle illustrait la difficulté à traverser la rivière avant la construction du pont. »

La population locale s’est donc montrée très reconnaissante pour la construction des ponts en arc de pierre. La société tanzanienne responsable de la construction de routes rurales (TARURA) était elle aussi particulièrement satisfaite de la technique de construction introduite par la Belgique. Elle a donc décidé de l’appliquer également dans d’autres régions. Elle travaille même à la rédaction d'un manuel en swahili en vue d’une application nationale.

Le projet de construction de ponts en Tanzanie peut donc, avec raison, être qualifié de réussite. Les collaborateurs de notre ambassade ont pu s’en rendre compte sur place.

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