Des forêts protégées, une source de revenu supplémentaire pour les communautés autochtones

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Les employés ouvrent la ruche pour en montrer le contenu

Une formation en apiculture dispensée par l’APCOB. Les meliponini stockent le miel dans de petits fûts au lieu d’un rayon. © APCOB

En Bolivie, BOS+ et son partenaire local APCOB protègent et restaurent les forêts sèches tout en revalorisant la tradition apicole des populations indigènes. Sensibilisées au respect de leur environnement, source de nectar, les communautés autochtones en tirent ainsi davantage de revenus.

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ODD 1 (pas de pauvreté), 12 (consommation et production responsables) et 15 (vie terrestre)

Ce n’est un secret pour personne : partout sur la planète, la biodiversité subit une pression intense. Il sagit de protéger notre nature le plus efficacement possible, tel est d’ailleurs l’objet de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique

Cependant, la question se pose : peut-on concilier écologie et économie ? En d’autres termes, est-il possible de protéger la nature et, en même temps, d'assurer la subsistance des populations locales ? 

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Vue d'hélicoptère d'une forêt sèche

Vue sur une forêt sèche protégée. © APCOB

Les forêts sèches

La Bolivie illustre très concrètement cet enjeu. Les forêts sèches de la Chiquitanía, dans l’est du pays, forment un écosystème particulier : chaque année, ces forêts tropicales connaissent une longue période de sécheresse au cours de laquelle les arbres perdent leurs feuilles. Débouchant sur la forêt amazonienne, elles hébergent des essences, des plantes et des animaux uniques. 

Malheureusement, la Chiquitanía se révèle extrêmement vulnérable face au déboisement et aux feux de forêt. En2019, de violents incendies ont touché la région. Au total, les flammes ont ravagé 5 millions dhectares, détruisant par la même occasion un important écosystème pour les oiseaux, les mammifères et les insectes pollinisateurs. 

Dans le même temps, ces forêts sont habitées par des communautés indigènes qui luttent pour leur survie. Elles y récoltent entre autres le miel des « mélipones », des abeilles sauvages sans dard. Toutefois, la technique employée savère assez peu soigneuse. Lors de la récolte, la plupart des abeilles meurent et le miel se retrouve souvent souillé

Des arbres fruitiers

C’est pourquoi l’ONG locale APCOB, qui apporte un soutien aux communautés indigènes, a lancé, en collaboration avec l’association belge BOS+, un projet de restauration des forêts sèches combinée à une amélioration des moyens de subsistance de la population.  

D’une part, APCOB a planté des fruitiers adaptés aux conditions particulières d’une forêt sèche. En plus de fournir des fruits à la population, ces arbres constituent une source de nourriture – le nectar – pour les abeilles mélipones. 

L’augmentation du nombre d’arbres contribue donc à la multiplication des abeilles, qui à son tour améliore la pollinisation des plantes et des arbres, et ainsi, la fructification. Combinée à la protection des biotopes encore intacts, cette approche favorise la régénération naturelle de la forêt aux endroits où elle a disparu. En effet, c’est au départ des forêts préservées que les animaux qui y vivent répandent les graines dans les zones déboisées ou détruites par le feu. 

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Des personnes observent les ruches de loin

Traditionnellement, les femmes aiment travailler avec les meliponini et les enfants aiment aussi participer aux activités. © APCOB

Des abeilles sans dard

D’autre part, APCOB a enseigné à 50 familles issues de trois communautés indigènes des techniques relativement simples pour domestiquer les mélipones. Les familles participantes sont désormais capables de multiplier les colonies et ainsi d’étendre la population de butineuses. Les abeilles sinstallent dans des ruches simples fabriquées à partir de matériaux locaux.  

Désormais, les communautés peuvent récolter des quantités bien plus importantes de miel sans pour autant mettre en péril les nids. De plus, elles obtiennent un miel pur de grande qualité. Les familles ont également bénéficié d’une aide pourcommercialiser leur production. 

Ce miel de forêt représente une source appréciable de revenus supplémentaires. Connu pour ses propriétés médicinales et pour sa haute valeur nutritive, le miel produit par les abeilles sans dard est en effet très convoité en Bolivie. À l’heure actuelle, la demande dépasse l’offre, si bien que le pays importe du miel d’Argentine. 

Enfin, ces abeilles sans dard présentent l’avantage de ne pas piquer. Traditionnellement, les femmes aiment travailler avec cette espèce et les enfants et les jeunes peuvent également facilement participer aux activités apicoles.

En redonnant ainsi vie à la tradition apicole locale, BOS+ et APCOB ont réussi à procurer une source de revenus supplémentaire aux communautés autochtones. En parallèle, elles ont étendu les forêts sèches et motivé la population à protéger son environnement. Les forêts fournissent en effet le nectar qui peut ensuite être récolté et vendu sous la forme d’un miel prisé. 

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Affiche Chiquitana, miel que restaura

Publicité pour le miel du projet. © APCOB

BOS+ est un fidèle partenaire de la Coopération belge au Développement, qui est administrée par la direction générale de la Coopération au développement du SPFAffaires étrangères. 

Ce texte s’inspire de l’article « Uitbreiding veerkrachtige bossen vergroot bijenpopulatie in Bolivia » (« Lexpansion de forêts résilientes accroît la population dabeilles en Bolivie ») rédigé par BOS+.