Enabel mise résolument sur une infrastructure écologique et résiliente

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Photo d'un groupe de personnes assises sous un auvent, avec des arbres et du bétail en arrière-plan

Un endroit ombragé sur le campus de Kaliro à Mubende (Ouganda) (© Enabel).

L'agence belge de développement Enabel souhaite promouvoir l’utilisation d’une infrastructure écologique et résiliente au sein des pays dans lesquelles elle opère. Forte de ses 25 ans d’expérience, elle entend ainsi contribuer de manière significative à l’objectif de neutralité climatique d’ici 2050.
 

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Icônes des objectifs de développement durable 11 et 13


« L’heure n’est plus à l’expérimentation mais à convaincre les partenaires de la nécessité d’une application généralisée des principes de la construction écologique », avertit l’agence belge de développement Enabel dans un position paper publié en septembre 2024. Avec ses 25 années d’expérience au compteur, l’agence juge qu’il est grand temps de miser sérieusement sur des bâtiments qui nuisent le moins possible à l’environnement et au climat.
 

Le ciment


Ce changement de cap s’impose d’urgence, en particulier en Afrique, où se concentre l’essentiel des activités d’Enabel. La population et l’économie s’y développent de manière fulgurante et ont soif d’énergie et de progrès. Dans le même temps, la nécessité de préserver la nature et de limiter au maximum les émissions de gaz à effet de serre se fait urgemment ressentir.

Comme le souligne Enabel, une architecture plus durable représenterait un pas important dans la bonne direction. À ce jour, le secteur engloutit 40 à 50 % des matières premières et 36 % de la consommation d’énergie mondiale. Le ciment à lui seul produit 5 à 8 % des émissions de CO2 à l’échelle planétaire. Globalement, le secteur de la construction est responsable de pas moins de 40 % des émissions de gaz à effet de serre.

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Photo d'un mur d'un bâtiment scolaire contre lequel des élèves sont assis

Les bâtiments scolaires du campus de Kaliro (Ouganda) utilisent des techniques passives telles que des ouvertures pour une ventilation naturelle et une protection adéquate contre le soleil (© Enabel).

Les techniques passives


Nous pouvons faire beaucoup mieux, Enabel le sait par expérience. Les techniques existent, et elles fonctionnent ! Outre leur durabilité bien supérieure, les écoconstructions sont aussi beaucoup plus confortables pour vivre et travailler, surtout dans les climats chauds.

En Palestine, par exemple, grâce au soutien financier de la Belgique, Enabel a utilisé des techniques passives (donc sans recourir à l’électricité ou un autre type d’énergie) pour rafraîchir des écoles. L’air circule à travers des tuyaux placés dans le sol, ce qui apporte de la fraîcheur à l’intérieur des bâtiments. En Ouganda, des bâtiments bien protégés du soleil sont pourvus d’ouvertures qui assurent une ventilation naturelle. L’électricité y est produite à l’aide de panneaux photovoltaïques et de biomasse.

Au Burundi, les briques produites à partir d’argile locale ont permis de réduire considérablement l’utilisation du ciment. En plus d’être tout aussi solides, les constructions reviennent ainsi moins cher et offrent un meilleur confort grâce à l’isolation acoustique et à une température intérieure agréable.

Au Rwanda également, Enabel mise sérieusement sur l’utilisation de matériaux d’origine locale tels que le bambou et les briques. Au Sénégal, outre les briques d’argile séchée au soleil, l’agence s’est également servie de typha comme couverture de toiture. En effet, cette plante est présente en abondance et offre un matériau imputrescible aux qualités isolantes remarquables.

De plus, la « circularité » est importante : les matériaux doivent être facilement réutilisables. Les méthodes économes en eau sont quant à elles incontournables.
 

La co-création


Toutefois, les techniques seules ne suffisent pas. C’est la raison pour laquelle Enabel souhaite également se concentrer sur la sensibilisation : auprès des autorités, du secteur de la construction et de la population. L’agence propose d’accompagner les autorités dans l’élaboration de normes en matière de construction, ainsi que des guides pour la certification de bâtiments verts. Pour pouvoir délivrer des permis de bâtir, il est en outre nécessaire de disposer d’instruments de mesure des performances énergétiques.

Naturellement, rien n’est possible en l’absence d’une main-d’œuvre qualifiée. À cet égard, Enabel dispense des formations spécialisées dans les écoles techniques et les universités. Parallèlement à ces considérations, un bâtiment doit s’intégrer aussi harmonieusement que possible dans son environnement. Il conviendra alors de prendre en compte les souhaits de la communauté locale (en « co-création ») qui sera consultée à chaque étape du projet, et ce en portant une attention particulière au respect de l’égalité des genres.
 

Vers la neutralité climatique en 2050


Selon Enabel, l’application d’un éventail de principes bioclimatiques s’accompagne d’un surcoût de 15 %. Cependant, la rentabilité de cet investissement est indéniable. Les écoconstructions consomment peu d’énergie externe, résistent à l’épreuve du temps et offrent un cadre de vie agréable, sain et sûr.

Enabel se fixe comme objectif une réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, de 40 % d’ici 2040 et de 100 % (soit la neutralité climatique) en 2050. L’agence souhaite parvenir à une évolution similaire quant à l’utilisation des ressources naturelles et de l’eau. La pollution doit rester minime et la déforestation nulle.
 

Consultez le position paper : Pour la généralisation d’infrastructures écologiques et résilientes