Exposition universelle à Osaka : le secteur belge de la santé sauve des vies

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Vue de dessus du pavillon belge illuminé la nuit

Le pavillon belge de nuit. © BelExpo © Carré 7

À l’occasion de l’exposition universelle à Osaka (Japon), la Belgique promeut son expertise dans le secteur de la santé : des vaccins aux jumeaux numériques, en passant par le bien-être à chaque étape de la vie, sans oublier la robotique médicale. Le public participe avec enthousiasme à cet événement dans lequel notre SPF joue un rôle essentiel.

La nouvelle édition de l’exposition universelle, qui se tient cette fois à Osaka au Japon jusqu’au 13 octobre 2025, attire un public nombreux. Organisée pour la toute première fois à Londres en 1851, la formule n’a pas pris une ride. À l’origine essentiellement axées sur les avancées industrielles et technologiques, les expositions universelles visent aujourd’hui davantage la promotion des pays et le renforcement de leur image de marque à l’international.

Concevoir la société du futur

Pour autant, les expositions universelles servent encore souvent de vitrine à des innovations (hautement) technologiques. Elles illustrent comment nous imaginons l’avenir de notre planète et de l’humanité. Pour cette édition, le Japon a d’ailleurs opté pour le thème « Concevoir la société du futur, imaginer notre vie de demain » (Designing Future Society for Our Lives). Sur une île artificielle dans la baie d’Osaka, l’exposition se divise en trois zones, consacrées à trois sous-thèmes : renforcer des vies, sauver des vies et connecter des vies.

Une thématique vaste, donc, qui couvre toute une palette de sujets à explorer. Le pavillon japonais, par exemple, met en lumière le lien fragile qui unit l’être humain à l’eau, ainsi que les conséquences de la pollution marine par le plastique. Le Portugal a quant à lui choisi de laisser la parole à l’océan, tandis que les Pays-Bas proposent un parcours autour du dérèglement climatique, de la transition énergétique, de la sécurité alimentaire et de la santé mondiale.

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Partie de l'expo

À Osaka, la Belgique a investi dans une scénographie éblouissante avec des animations vidéo dans un style mêlant fantasy et imaginaire. © BelExpo

Une mise en scène fantasy

Notre pays, dont le pavillon est situé dans la zone « sauver des vies », a opté résolument pour la santé humaine. Nos entreprises et instituts de recherche peuvent en effet faire valoir de nombreux atouts dans les domaines des soins de santé, des biotechnologies et des produits pharmaceutiques, entre autres.

Pour cette édition, bien plus que lors de la précédente exposition universelle à Dubaï, la Belgique a investi dans une scénographie éblouissante avec des animations vidéo dans un style mêlant fantasy et imaginaire. Des mannequins en guise d’écrans de projection figurent le corps humain. Fidèle à une tradition japonaise, le pavillon belge dispose en outre d’une mascotte : BeluBelu, qui représente une cellule enjouée, l’élément constitutif de toute vie, à la fois symbole de croissance, de connexion et de transformation. Enfin, des japonologues belges fraîchement diplômés accueillent et guident le public.

Notre SPF et les expositions universelles

Depuis 2017, BelExpo ou, dans sa forme longue, le « Commissariat général aux expositions internationales » coordonne la participation belge aux expositions internationales et aux expositions universelles. Il a été pensé comme un service administratif à comptabilité autonome au sein du SPF Économie.

Les Régions et les Communautés sont elles aussi étroitement impliquées, de même que le SPF Affaires étrangères. Ainsi, notre département est représenté dans les deux comités : (1) le comité de gestion, qui supervise le fonctionnement de BelExpo (finances, attributions des marchés…) et (2) le comité technique, qui élabore le contenu du pavillon belge et rend des avis sur la scénographie.

Outre notre siège à Bruxelles, notre ambassade dans le pays hôte, celle de Tokyo en l’occurrence, joue également un rôle de premier plan. Nos collègues au Japon ont en effet facilité les contacts de BelExpo avec les autorités, les entreprises et les sponsors locaux. Après avoir effectué un travail de reconnaissance sur l’île artificielle où l’exposition se déroulerait, le personnel de notre ambassade a contribué à l’organisation de la cérémonie du premier coup de pelle en janvier 2024, a visité les logements destinés à la cinquantaine de personnes qui travailleraient dans le pavillon, et ainsi de suite.

Et bien sûr, nos collègues à l’étranger répondent toujours présent pour accueillir la multitude de Belges en visite : ministres, couple princier, gestionnaires d’entreprises, touristes… mais aussi musiciens, à l’instar du groupe Compact Disk Dummies qui s’est produit en concert sur le site de l’expo.

Le kintsugi

Le thème général du pavillon, la régénération humaine, s’inspire du kintsugi, une technique ancestrale japonaise de réparation de la céramique cassée. Plutôt que de dissimuler les fêlures, le kintsugi les sublime à l’aide d’une laque mélangée à de la poudre d’or, d’argent ou de platine. De la même façon, les fêlures de la vie, causées par une maladie ou une blessure, peuvent guérir et devenir sources de beauté et de sens.

La première partie du parcours de visite, consacrée à la Belgique dans son ensemble, braque les projecteurs sur notre savoir-faire en matière de vaccins. En effet, la Belgique se distingue par son expertise sur le plan tant du développement que de la production et la distribution des vaccins. Au sein de l’Union européenne, notre pays représente 42 % de toutes les exportations de vaccins à usage humain.

Pour mettre en valeur cette expertise vaccinale, nous avons même créé une bande dessinée dans le style de Bob et Bobette. Sur une île fictive, la Belgique et le Japon collaborent pour combattre une pandémie, à l’aide d’un vaccin. Notre pavillon distribue cet album, disponible en anglais et en japonais, aux enfants jusqu’à 16 ans.

Les jumeaux numériques

Chacune des Régions présente ensuite sa spécialité. Bruxelles promeut son statut de pôle d’innovation pour la robotique médicale et l’intelligence artificielle (IA). Notre capitale dévoile par exemple des prothèses de pointe permettant de créer des articulations bioniques hautement fonctionnelles. La Flandre, elle, relate l’histoire du « cercle de vie » : des technologies qui peuvent faciliter chaque étape de la vie, du premier souffle jusqu’au tout dernier, et même avant la naissance.

Enfin, la Wallonie lève le voile sur le concept fascinant du « jumeau numérique » : la réplique d’un individu ou d’un organe sur laquelle on peut simuler virtuellement, grâce à l’IA, les effets de certains médicaments ou de facteurs externes tels qu’un changement de mode de vie.

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La princesse Astrid et le prince Lorenz regardent une bande dessinée

La princesse Astrid et le prince Lorenz feuillettent la bande dessinée qui a été réalisée spécialement pour l’exposition universelle. Pieter De Crem (à l’extrême droite) - commissaire général de BelExpo - regarde. © BelExpo

Les Biscoff

Grâce à notre scénographie, le public profite d’une expérience totale, un must à l’heure actuelle. Cette réussite transparaît également dans les chiffres de fréquentation. Le 12 juin, en deux mois, nous avions déjà accueilli 263 378 personnes.

Les douceurs typiques de notre pays contribuent probablement à cette participation en masse. Outre le marchand de gaufres posté à l’entrée du pavillon, un restaurant chaleureux sert des spécialités belges sur le toit et un magasin propose entre autres du chocolat ainsi que les célèbres Biscoff, nos spéculoos réputés pour leur croquant.

Un partenaire d’une grande fidélité

Présente dès la première exposition universelle en 1851, la Belgique n’a jamais manqué une seule édition. Il faut dire que ce type d’événement offre une occasion unique :

  • de populariser notre pays et ses atouts ;
  • de créer des opportunités pour nos entreprises et instituts de recherche ;
  • d’attirer chez nous les touristes et les investissements étrangers ;
  • de mieux collaborer avec d’autres pays et régions sur les thèmes d’intérêt commun.

Cette année, notre pavillon est essentiellement tourné vers le Japon. En effet, la population locale représente la majorité du public. De plus, le pays du soleil levant s’est avéré un partenaire d’une grande fidélité et un investisseur majeur pour la Belgique. Nous y avons d’ailleurs mené une mission économique réussie en 2022. Enfin, nous nous préparons à célébrer nos 160 ans de relations diplomatiques en 2026.

La princesse Astrid

Pour donner encore plus de visibilité à nos atouts, nous organisons des semaines thématiques, consacrées par exemple au design et à l’architecture belges, aux aliments et aux boissons belges, à la mobilité du futur, à la paix, la sécurité humaine et la dignité, ainsi qu’à l’avenir de la terre et de la biodiversité. L’industrie belge porte un grand intérêt à ces événements.

Le 9 juin, la princesse Astrid et le prince Lorenz ont découvert le pavillon belge dans le cadre d’une visite officielle au Japon. Ils y ont souligné l’importance diplomatique et économique de l’exposition universelle et apporté leur soutien à l’engagement belge sur le marché japonais. Ils ont également participé à un programme de Fevia, la fédération de l’industrie alimentaire belge.

En septembre, à l’occasion de la journée belge, ce sont les ministres des Affaires étrangères Maxime Prévot et de l’Économie David Clarinval qui fouleront le sol de notre pavillon. Plusieurs rencontres avec de hauts dignitaires japonais figurent déjà au programme.

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Hall d'entrée avec dôme en verre et végétation

Le hall d’entrée spectaculaire avec dôme de verre et végétation luxuriante. © BelExpo

Une coupole en verre

Comme toujours, le pavillon belge répond aux exigences les plus strictes en matière de durabilité. Impossible de manquer la spectaculaire coupole en verre de 9,7 mètres de diamètre, qui inonde de lumière naturelle le hall d’entrée. Les murs sont entièrement couverts d’une végétation alimentée en eau et en brume par une cascade en forme d'anneau suspendue à la coupole. Au terme de l’exposition, le dôme, qui est facilement démontable, connaîtra une seconde vie en Belgique.

Petites et grandes expositions internationales

Saviez-vous que, pendant la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les expositions universelles ont connu un succès tel qu’elles se sont multipliées à un rythme effréné ? Il y avait souvent plusieurs expositions par an, parfois même en même temps. Afin d’encadrer cette expansion débridée, le Bureau international des expositions (BIE) a été fondé en 1928 et son siège établi à Paris. Chargée de superviser les différentes expositions internationales, cette organisation intergouvernementale compte 184 États membres, y compris la Belgique qui en est aussi membre fondateur.

Il existe quatre types d’expositions internationales :

  • Les grandes expositions universelles, organisées tous les cinq ans ;
  • Les expositions spécialisées, de moindre envergure ;
  • Les expositions horticoles ;
  • La triennale d’art de Milan.

Jusqu’à présent, la Belgique n’a jamais manqué une seule exposition universelle. En revanche, elle ne participe pas toujours aux plus petites expositions internationales. La dernière exposition universelle, qui avait été reportée d’un an à cause de la crise du coronavirus, a eu lieu en 2021 à Dubaï. Notre pays a également répondu présent lors de l’exposition horticole Floriade en 2022 aux Pays-Bas.