Formation au Niger : encourager les femmes à jouer leur rôle dans la société

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Cérémonie de remise des certificats

Quelques-uns des participants satisfaits de la formation lors de la remise du certificat. © Egmont Institute

Avec le soutien financier de notre SPF, l’Institut Egmont a organisé une formation à l’attention de dix femmes nigériennes occupant une fonction de cadre supérieur au sein de différents ministères. Elles pourront ainsi renforcer leur rôle de modèle et convaincre les femmes nigériennes de sortir de leur zone de confort et de réaliser leurs objectifs.

Le Sahel est une région en proie à de nombreuses crises. Non seulement, le dérèglement climatique frappe de plein fouet les pays de cette région, mais divers groupes armés y sévissent également, cherchant à déstabiliser cette zone.

La Belgique continue à soutenir résolument les pays du Sahel. Par exemple, notre pays intervient au Niger, au Mali et au Burkina Faso dans les domaines de la coopération militaire et de la coopération au développement. Il contribue également à la construction de la Grande Muraille verte.

Échanges avec la ministre Lahbib

En février 2023, la Belgique a clôturé au Niger la formation de dix femmes nigériennes occupant une fonction de cadre supérieur au sein de différents ministères. Parmi les participantes figuraient entre autres la secrétaire générale adjointe du ministère des Mines, la directrice adjointe de la gendarmerie nationale (ministère de la Défense) et la directrice nationale des inspections et audits environnementaux et sociaux (ministère de l’Environnement).

La formation se composait de cinq modules d’une durée de quatre jours chacun et abordait des thèmes tels que le leadership, l’analyse et l’évaluation de la politique, la négociation et la médiation, l’éthique et l’intégrité ou encore la communication et le plaidoyer. En marge de ces modules, les participantes ont bénéficié d’un accompagnement de cinq demi-journées par des coachs nigériens.

Elles ont également pu mener, par vidéoconférence, une discussion informelle d’environ une heure avec cinq femmes belges exerçant une fonction dirigeante. Les participantes ont ainsi eu la chance d’échanger entre autres avec la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib et Heidy Rombouts, la directrice générale de notre département Coopération au développement.

Mieux gérer les différends

Les participantes ont exprimé leur profonde satisfaction. « La formation était particulièrement bénéfique pour mon développement personnel », se réjouit Ramatou Bagoudou, cheffe des affaires administratives au ministère du Pétrole. « Je maîtrise désormais des compétences très pratiques telles que la négociation et la prise de parole en public. »

Rayanatou Aboubacar Hamidou – directrice de l’architecture au ministère de l’Urbanisme et du Logement – indique que tous les modules ont fortement renforcé son leadership. Elle explique : « Désormais, j’ai une meilleure idée des bonnes pratiques à adopter pour gérer les différends entre mes collaborateurs. Dans ces cas-là, il est essentiel de faire preuve d’impartialité et d’écouter activement avant de juger et de prendre une décision. »

Situation des femmes : même constat partout dans le monde

Nul doute que la formation donnera un nouvel élan à leur carrière. D’ailleurs, leurs ambitions ne sont souvent pas des moindres. « Devenir ministre ou présidente de l’assemblée, pourquoi pas ? », déclare Ramatou Bagoudou en riant. « Je me fixe des objectifs et je prends du recul pour les atteindre. »

Des entretiens avec les femmes dirigeantes belges, les participantes retiennent surtout qu’au fond, qu’importe la région du monde, les femmes font toutes face à des inégalités. Une longue tradition historique, quasiment universelle, semble se perpétuer. « Partout dans le monde, les femmes doivent être encouragées à sortir de leur zone de confort », constate Aboubacar. « Elles ont besoin de courage pour atteindre leurs objectifs. »

« Vous aussi, vous en êtes capables »

Non seulement ce type de formation est plus qu’utile, mais également indispensable. Au Niger, un nombre encore très élevé de jeunes filles ne fréquentent pas l’école et l’égalité des genres demeure un rêve lointain. « Encore trop peu de femmes occupent des postes à responsabilités alors que des quotas légaux ont été instaurés », indique Aboubacar. « Il suffit toutefois d’observer la situation à l’assemblée pour constater que ces quotas ne sont pas respectés. »

Le groupe de dix femmes dirigeantes entend dès lors jouer un rôle de modèle pour les filles et femmes nigériennes, et la formation leur a donné un beau coup de pouce en la matière. Elles souhaitent véhiculer avec conviction le message selon lequel toutes les femmes du Niger peuvent également y arriver. Autrement dit : « Si nous avons pu le faire, vous aussi, vous en êtes capables. »

Projet conjoint

Les participantes s’accordent toutes à dire que la formation aurait pu durer plus longtemps. Elles ont élaboré un projet conjoint visant à valoriser davantage le rôle des femmes dirigeantes – au sein des services publics, mais également au sein de la Défense et de la Sécurité. L’ambassadrice de Belgique au Niger, Myriam Bacquelaine, salue cette initiative. « Je souhaite les inviter à la résidence en vue de lancer leur projet conjoint. », a-t-elle indiqué. « J’aimerais également impliquer les trois femmes ministres sous la tutelle desquelles elles travaillent. »

Myriam Bacquelaine estime qu’il est essentiel d’organiser ce type de formations. « Dans toutes les sociétés, les femmes représentent plus de la moitié de la population. Elles ne peuvent plus rester les bras croisés. Toute personne doit pouvoir jouer son rôle. Par ailleurs, en Belgique également, peu de femmes occupent le poste d’ambassadeur. Et contrairement à ce que j’entends parfois dire, les femmes ne prennent aucunement la place des hommes. Ce sont les hommes qui, depuis des générations, occupent des fonctions qui reviennent aux femmes. »

L’Institut Egmont a organisé la formation, laquelle a été financée par la ligne budgétaire « renforcement de l'image de la Belgique » du SPF Affaires étrangères. Compte tenu du succès du projet pilote au Niger, une nouvelle formation est en cours de préparation et pourrait être déployée au Sénégal cette fois-ci.