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Ferdinand Verbiest apprit la langue chinoise et s’habilla comme les Chinois (© Wikimedia Commons).
Saviez-vous qu’au XVIIe siècle, un Flamand de Flandre occidentale a réussi à devenir professeur privé et astronome à la cour de l’empereur chinois ? Il s’agit de Ferdinand Verbiest, né à Pittem il y a 400 ans. L’occasion idéale pour notre ambassade à Pékin de braquer les projecteurs sur cet éminent Belge, véritable symbole de l’amitié et des échanges entre la Chine et l’Europe.
Le 9 octobre 1623 – il y a exactement quatre siècles – Ferdinand Verbiest naît à Pittem. Étudiant assidu en sciences exactes, et notamment en géométrie et en astronomie, il nourrit un rêve : celui de rejoindre les Jésuites pour devenir missionnaire en Amérique du Sud. Mais il finira par mettre le cap sur la mystérieuse Chine. Après un voyage héroïque d’un an et demi en bateau, il arrive sain et sauf à Macao, un comptoir portugais situé sur la côte chinoise.
Les échevins de Pittem (avec le maire au milieu) visitant l’ancien observatoire où leur concitoyen était autrefois directeur (© SPF Affaires étrangères).
Sphères armillaires et montures azimutales
Verbiest réussit à convaincre l’empereur chinois Kangxi de ses connaissances en astronomie. Il est, par exemple, en mesure de prédire la position exacte de l’ombre d’un cadran solaire à n’importe quelle heure. Il devient astronome à la cour et ami intime de l’empereur chinois, qui se rend compte que l’Europe a beaucoup à lui apprendre en matière de mathématiques, de physique, d’astronomie et de géographie.
Verbiest devient entre autres directeur de l’observatoire de Pékin et y crée de nombreux dispositifs ingénieux, parmi lesquels des sphères armillaires – des représentations tridimensionnelles de notre système solaire –, des montures azimutales – des instruments permettant de mesurer la hauteur et l’azimut des étoiles – et un globe céleste.
En tant que Jésuite, il manifeste un intérêt profond et sincère pour la pensée chinoise. Il apprend la langue et souhaite comprendre l’histoire et la culture du pays. Il éprouve également un grand respect pour les traditions chinoises telles que le culte des ancêtres.
Mystères du ciel
400 ans après la naissance de Verbiest, notre ambassade à Pékin a organisé un colloque international dans la capitale pour commémorer cette figure historique. Les séminaires ont eu lieu dans des institutions prestigieuses telles que le Beijing Center for Chinese Studies et le Yale Centrum. Le thème : explorer les mystères du ciel – un dialogue innovant avec la Chine par le biais de la science.
Le colloque a rassemblé un public diversifié, notamment composé d’astronomes, d’érudits religieux, d’historiens et de scientifiques provenant de divers universités et comités de réflexion. Parmi les intervenants figuraient plusieurs experts chinois et belges, ainsi que l’ambassadeur de Belgique à Pékin, Bruno Angelet, et le gouverneur de Flandre occidentale, Carl Decaluwé.
Les participants ont également eu l’occasion de visiter l’ancien observatoire de Pékin, où Verbiest fut directeur. Ils y ont découvert les dispositifs mis au point par Verbiest à l’époque, toujours aussi impressionnants.
Une petite exposition spécialement conçue à cet effet présentait une sélection de cartes et de livres exceptionnels issus de la collection Verbiest et de la bibliothèque Ron Anton. Cette dernière possède l’une des plus grandes collections de livres anglophones sur la Chine et offre un point de départ unique pour mieux connaître ce pays à l’histoire ancestrale.
Photo de groupe sur la scène de la commémoration, avec notamment les échevins de Pittem, l’ambassadeur de Belgique (3e à partir de la gauche) et le gouverneur de Flandre occidentale (4e à partir de la droite) (© SPF Affaires étrangères).
Humilité et empathie
La presse chinoise a rendu compte de l’événement et l’Institut Ricci de Macao – co-organisateur du colloque – y consacrera un numéro académique bilingue. L’Institut Ricci de Macao, qui entend jeter des ponts entre la Chine et l’Occident, a été nommé en l’honneur du Jésuite Matteo Ricci (1552-1610).
Matteo Ricci a fondé la méthode de travail empathique des Jésuites en Chine. En effet, comme l’a mentionné l’ambassadeur Angelet dans son discours, il a été « le premier à dire que les prêtres travaillant en Chine devaient agir dans un esprit d’humilité et d’empathie, avec un profond respect pour la civilisation chinoise. Ils devaient apprendre le chinois, se comporter et s’habiller comme des Chinois et offrir aux intellectuels chinois et à l’empereur ce qu’ils recherchaient : la science et l’innovation ».
Intérêt mutuel et curiosité
Le colloque a permis à notre ambassade de rendre hommage à ce mathématicien et astronome remarquable, qui est devenu un symbole de l’amitié et des échanges entre la Chine et l’Europe. La collaboration sans faille entre quatre institutions chinoises a donné lieu à une célébration inoubliable, reflétant fidèlement l’héritage et l’influence de Verbiest.
La Chine nourrit, elle aussi, une image positive de l’époque où Ferdinand Verbiest travaillait à la cour. Elle considère cette première rencontre entre l’Est et l’Ouest comme un exemple pour les relations entre Orient et Occident, qui devraient toujours être fondées sur un intérêt et une curiosité réciproques.
Regardez le reportage à la VRT
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