La 5e Conférence mondiale du cacao à Bruxelles : le congrès le plus alléchant du monde

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Vitrine d’une chocolaterie à Bruges

En tant que pays du chocolat, la Belgique est l’endroit idéal pour la 5e Conférence mondiale sur le cacao. Photo : chocolaterie à Bruges. © Kate, get the picture

En avril, la Belgique accueillera la 5e Conférence mondiale du cacao qui sera axée sur le thème suivant : payer un prix équitable aux cacaoculteurs afin de produire un cacao le plus durable possible. À travers son initiative Beyond Chocolate, notre pays montre déjà la voie à suivre.

La Belgique savoure, à juste titre, son image de pays du chocolat. La grande qualité du chocolat belge lui vaut en effet d’être convoité aux quatre coins du monde. Avec 600 000 tonnes par an, notre petit pays occupe le deuxième rang mondial des exportateurs de chocolat, soit 11 % du marché mondial ; seule l'Allemagne nous précède (16 %). En outre, les Belges eux-mêmes se distinguent par leur gourmandise. Chaque habitant y consomme en moyenne 5,2 kilos de chocolat par an ! (voir l'encadré pour plus de chiffres).

La Belgique se réjouit donc particulièrement d’accueillir la 5e Conférence mondiale du cacao sous le thème : « Payer plus pour un cacao durable ». Du 21 au 24 avril 2024, un millier de participants se rendront à Bruxelles pour débattre de l'avenir du cacao.
 

Organisation internationale du cacao


Comme vous le savez, la fabrication de notre chocolat repose essentiellement sur les fèves de cacao, une matière première cultivée sous les tropiques. L’industrie chocolatière belge, par exemple, se procure 82 % de son cacao en Afrique de l'Ouest, dont 72 % en Côte d'Ivoire, au Nigéria et au Ghana. Une autre part de 13 % provient d'Amérique latine.

La culture du cacao laisse néanmoins encore beaucoup à désirer. Ce secteur se caractérise souvent par de petits cacaoculteurs qui ne peuvent même pas subvenir à leurs besoins. Parfois, la pauvreté les contraint à abattre des parcelles de forêt pour grappiller un bout de terrain supplémentaire, ou à faire travailler leurs enfants. Sans oublier le dérèglement climatique qui leur met des bâtons dans les roues.

Autant de sujets qui occuperont le cœur des échanges à Bruxelles. L'organisateur de la conférence – l'Organisation internationale du cacao (ICCO) – dispose d'ores et déjà de tous les atouts utiles en la matière. Elle compte 52 états membres, dont 23 pays exportateurs et 29 pays importateurs. Ensemble, ils représentent 86 % de exportations mondiales et 72 % des importations mondiales de cacao. L'ICCO implique également le secteur privé et la société civile dans ses activités.

En outre, l'organisation, qui a établi son siège à Abidjan (Côte d'Ivoire), s'est fixée pour objectif de (1) produire et consommer du cacao qui soit le plus durable possible et (2) lutter contre la pauvreté grâce à une répartition plus équitable de la valeur ajoutée entre les différents maillons de la chaîne de production. Le Belge Michel Arrion occupe le poste de directeur de l'ICCO depuis 2018.

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Deux employés apprennent à la reine Mathilde à casser une cabosse de cacao

A l’approche du congrès du cacao, la Reine Mathilde s’est rendue en Côte d’Ivoire. Ici elle apprend à ouvrir une cabosse de cacao. © UN/Frank Dejongh

Beyond Chocolate


D’ailleurs, saviez-vous que la Belgique s’illustre sur la scène internationale en tant que défenseur d'un chocolat plus durable et équitable ? L'initiative la plus remarquable à cet égard est Beyond Chocolate grâce à laquelle nous entendons rendre la totalité du chocolat belge durable d'ici 2030, et ce, en mettant fin à la déforestation et au travail des enfants, et en garantissant un revenu décent pour tous les cultivateurs. Raison de plus pour affirmer que la Belgique dispose de toute la légitimité pour accueillir la 5e Conférence mondiale du cacao. Ce sera en outre l’occasion de présenter en détail l’initiative Beyond Chocolate.

Il faut en tout cas s’attendre à un congrès de haut niveau. La reine Mathilde – en sa qualité de défenseur des Objectifs de développement durable (ODD) – ouvrira l’événement et le premier ministre De Croo prononcera un discours. La commissaire européenne chargée des partenaires internationaux, Jutta Urpilainen, y participera également. En amont du congrès, du 3 au 6 mars, notre reine s’est rendue en Côte d'Ivoire et l'économie du cacao figurait au cœur du programme de la visite.
 

La Belgique, pays du chocolat (durable)


L'organisation du congrès du cacao à Bruxelles aura certainement aussi des retombées positives sur notre pays. Par exemple, les participants au Global Village – l’espace d'exposition du congrès – pourront découvrir un remarquable pavillon belge où ils auront l’occasion de rencontrer divers acteurs belges du secteur du cacao. Outre Choprabisco (l'Association royale belge des industries du chocolat, de la praline, de la biscuiterie et de la confiserie) et des chocolatiers artisanaux bruxellois, le port d'Anvers, Beyond Chocolate, l'agence de développement belge Enabel et bien d'autres acteurs seront aussi représentés.

La Belgique pourra également se profiler davantage comme fervent défenseur d'un cacao durable, en mettant l’accent sur un revenu décent et le rôle des femmes. Cette approche devrait contribuer à véhiculer une image positive de notre pays auprès des pays producteurs en Afrique de l'Ouest, mais également en Indonésie et en Amérique latine.

Enfin, notre pays, en sa qualité de président du Conseil de l'UE, cherchera des synergies avec la Commission européenne qui œuvre également en faveur d'un cacao durable et d’un revenu décent. Il en va de même pour des pays tels que la France, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Suisse qui disposent de programmes similaires à Beyond Chocolate.
 

Notre SPF


Notre SPF joue un rôle crucial dans le congrès sur le cacao. Ainsi, en collaboration avec Visit Brussels, nous avons transmis un dossier de candidature détaillée pour obtenir l’autorisation d’accueillir cet événement. En outre, notre département est étroitement impliqué dans l'organisation de la conférence.

Notre SPF coordonne par ailleurs les efforts déployés par la Belgique pour rendre la culture du cacao plus durable. Dans ce cadre, son action prend différentes formes : l’initiative Beyond Chocolate, le coaching de coopératives de cacao par l'intermédiaire du Trade for Development Center, le soutien par le biais du Business Partnership Facility, l’ONG Rikolto et les investissements par BIO.
 

La Belgique, pays du chocolat en quelques chiffres

  • Chaque Belge consomme en moyenne 5,2 kg de chocolat par an. En 2020, une famille dépensait en moyenne 173 euros en chocolat.
  • Avec 600 000 tonnes par an, la Belgique se hisse à la deuxième place des plus grands exportateurs de chocolat au monde, et représente ainsi 11 % du marché mondial.
  • Le secteur belge du chocolat, des pralines, des biscuits et des confiseries compte 337 entreprises qui emploient 13 327 personnes. Ensemble, il cumule un chiffre d'affaires total de 6,2 milliards d'euros.
  • La plus grande chocolaterie du monde, détenue par Barry Callebaut, est établie à Wieze (Flandre orientale). Le géant du chocolat possède également le plus grand centre de distribution, situé à Lokeren. Barry Callebaut est le premier producteur mondial de chocolat et de cacao.
  • La Belgique compte environ 755 chocolateries et 2000 boutiques de chocolat.
  • Le port d'Anvers est le deuxième plus grand port cacaoyer en Europe et dispose du plus grand entrepôt de stockage de fèves de cacao au monde. La majeure partie est réexportée vers d'autres pays européens.