La Belgique lutte contre la traite des êtres humains

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Photo d'une fresque murale. Une femme noire tenant une faux est peinte sur un mur vert avec deux fenêtres.

Une fresque murale à Santa Marta (Colombie) (© Bert Schoofs).

La traite des êtres humains constitue une forme d'esclavage moderne. Cette pratique porte atteinte aux valeurs démocratiques comme à la dignité humaine. Voilà pourquoi la Belgique - en collaboration avec l'ONU - s'est engagée à éliminer toutes les formes de traite des êtres humains - exploitation sexuelle, travail forcé... - partout dans le monde.

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Icônes des objectifs de développement durable 5, 8 et 16

Le temps de l'esclavage est-il vraiment révolu ? Pas du tout. S'il est déjà illégal, il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui, des personnes restent contraintes d'accomplir certaines tâches contre leur gré. La traite des êtres humains constitue, par exemple, une forme d'esclavage moderne. Il s'agit d'un crime commis par une personne qui en exploite une autre afin d’en tirer un profit pour son bénéfice personnel.

Les trafiquants d'êtres humains profitent de la situation de vulnérabilité de leurs victimes pour exercer leur contrôle sur elles. À cette fin, ces criminels ont souvent recours à la violence physique ou psychologique et restreignent la liberté de leurs victimes. Ils peuvent également les maintenir dans une situation de dépendance économique, que ce soit sur le plan de la nourriture, du logement ou des documents (de séjour).
 

Différentes formes


La traite des êtres humains peut revêtir différentes formes. Par exemple, dans le cas de l'exploitation sexuelle, les victimes sont obligées de fournir des services sexuels au profit de l'exploiteur. Ce dernier peut manipuler les victimes en leur promettant des biens, de l'argent ou une vie meilleure.

Parfois, les victimes sont forcées de travailler dans des conditions contraires à la dignité humaine, pendant de très longues heures, pour peu ou pas de salaire. Dans ce cas également, l'exploiteur piège ses victimes dans une situation de dépendance. Ce type d'exploitation professionnelle peut survenir dans pratiquement tous les secteurs - y compris la restauration, la construction ou l'agriculture.

En outre, les victimes peuvent être contraintes à commettre des délits, contre leur gré, par exemple au sein de gangs de jeunes. L'exploiteur empoche les bénéfices. Il arrive aussi que des personnes doivent mendier sous la contrainte. Les victimes peuvent même être exploitées en vue d'obtenir des parties de leur corps. Les exploiteurs les trompent avec de fausses promesses en vue d' « acheter » leurs organes pour une somme dérisoire. Ils recourent souvent à la violence pour arriver à leurs fins. La traite des êtres humains inclut également la migration illégale et le mariage forcé.

Toutes les formes de traite des êtres humains sont inacceptables. Elles portent atteinte à la dignité humaine et aux valeurs démocratiques, ainsi qu'au respect de la vie, à la liberté de choix et au droit à une vie décente. La traite des êtres humains peut concerner tout un chacun, en tout point du globe, y compris chez nous.
 

La Belgique pionnière


La Belgique fait figure de pionnière en matière de lutte contre la traite des êtres humains. Le gouvernement belge considère cette mission comme l'une de ses priorités et entend intensifier son combat. Pour ce faire, notre pays opte pour une approche à quatre volets : la protection, la prévention, la poursuite et la coopération.

En Belgique, il existe trois centres spécialisés dans l'aide aux victimes de traite : PAG-ASA (Bruxelles), Payoke (Anvers) et Sürya (Liège). En cas d'urgence, les victimes peuvent appeler 24 heures sur 24. Elles peuvent également consulter un site web qui se veut facile à appréhender : Belgian helpline for victims of human trafficking (Point de contact belge pour les victimes de la traite des êtres humains)
 

Campagne Blue Heart


Mais notre pays est également actif au niveau international. En 2019, par exemple, nous avons rejoint la campagne Blue Heart pilotée par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) à Vienne. L'objectif vise à sensibiliser le grand public, la société civile et les gouvernements à ce fléau. Chaque année, la Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains a lieu le 30 juillet pour éveiller l'attention sur ce problème.

La campagne Blue Heart se déroule en Belgique sous la bannière du SPF Justice, mais notre SPF y participe également. De ce fait, tous nos postes - ambassades et consulats - sont encouragés à soutenir la campagne. Ce soutien peut passer par les réseaux sociaux mais également par des actions de sensibilisation telles que l'organisation d'un événement ou d'une rencontre avec des organisations du pays hôte qui sont actives dans la lutte contre la traite des êtres humains.

« Ne laissons aucun enfant de côté dans la lutte contre la traite des personnes » : dans le monde, pas moins d'une victime sur trois de la traite des êtres humains est un enfant. La campagne 2024 a donc mis l'accent sur la lutte contre la traite des enfants. En effet, les enfants sont particulièrement vulnérables et deux fois plus susceptibles que les adultes d'être victimes de violences au cours de la traite.
 

Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour les victimes de la traite des êtres humains.


En outre, notre pays est l'un des principaux donateurs du Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour les victimes de la traite des êtres humains (2 millions d'euros en 2018). Ce fonds attribue un soutien financier à des organisations de terrain du monde entier qui prennent en charge des victimes de la traite.

Depuis sa création en 2010, ce fonds a déjà pu venir en aide à 80 000 victimes, notamment en leur fournissant un logement, des soins de santé, un soutien psychosocial, une éducation, une formation professionnelle et un accès à l'inclusion financière. L'ancienne ministre Inge Vervotte a fait partie pendant un certain temps de son conseil d'administration composé de cinq membres.

Par sa lutte contre la traite des êtres humains, notre pays contribue également à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Plus précisément, l'ODD 5.2 (éliminer toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles, y compris la traite et l’exploitation sexuelle et d’autres types d’exploitation), l'ODD 5.3 (éliminer les mariages forcés), l'ODD 8.7 (éliminer le travail forcé et le travail des enfants et mettre fin à l'esclavage moderne et à la traite des êtres humains) et l'ODD 16.2 (mettre un terme à la maltraitance, à l'exploitation et à la traite des enfants).