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Des femmes vêtues d’une burqa blanche marchent le long des murs colorés de la Mosquée bleue à Mazar-i-Sharif, en Afghanistan. © Shutterstock
Depuis que les talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan en 2021, les Afghanes traversent des temps difficiles. Notre pays soutient les (femmes) journalistes, les militantes des droits des femmes et les orphelines non scolarisées.
En août 2021, les talibans se sont emparés de Kaboul, la capitale afghane, et ont pris le contrôle de l'administration du pays. La situation critique a obligé la Belgique à lancer une opération intense pour évacuer à temps les Belges et les ayants droit.
Sous le joug des talibans
Les talibans ont instauré un régime qui tient fermement la population sous sa coupe. La théocratie autoritaire supprime les libertés fondamentales, notamment la liberté de la presse et les droits des femmes et des filles.
Les femmes sont par conséquent fortement marginalisées. Des millions d'enfants - en particulier des filles - restent ainsi non scolarisés faute d’accès à l'école. En outre, le régime a interdit aux filles de fréquenter les écoles d'enseignement secondaire. Cela a conduit à un taux de scolarisation d'à peine 3 % des filles. Parmi les garçons âgés de 13 à 18 ans, 44 % bénéficient d'un enseignement secondaire.
La Belgique apporte son soutien
Si notre pays ne reconnaît pas le régime des talibans, il n'abandonne pas pour autant le peuple afghan. Notre ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, est, par exemple, très active au niveau politique. La Belgique soutient également un certain nombre d'organisations locales qui s'efforcent discrètement d'améliorer les conditions de vie de la population et en particulier celles des femmes.
L'une d'entre elles défend – en dépit du contexte difficile – la liberté de la presse et l'activité journalistique dans ce pays d'Asie centrale. Dans un premier temps, un réseau de 100 journalistes – dont 1/3 de femmes – a ainsi pu être renforcé. Ils ont produit plus de 7 000 articles que les médias afghans – y compris ceux de la diaspora – se sont empressés d'utiliser.
Une autre organisation apporte un soutien matériel et psychologique aux femmes et à leurs familles qui sont en danger pour avoir défendu les droits humains. Deux refuges ont déjà été créés à cet effet dans la province de Kaboul et d'autres sont prévus. Chaque abri peut accueillir au moins six familles ou 30 à 35 militantes des droits des femmes.
L'organisation souhaite également pouvoir héberger, en cas d'urgence, au moins 80 à 100 militantes – et leurs familles – dans des lieux bien sécurisés, répartis sur l'ensemble du territoire. Les bénéficiaires peuvent y recevoir des soins médicaux et psychologiques, bénéficier d’un accès à Internet et disposer d'un environnement adapté aux enfants, ainsi que d'un espace qui leur permet de poursuivre leur travail. Ces personnes peuvent y rester trois mois, voire plus.
Une troisième organisation se concentre sur les orphelines non scolarisées et les jeunes hommes vulnérables, ainsi que sur leurs familles et leurs communautés. Il s'agit au total d'environ 170 jeunes qui n’ont pas eu accès à l'enseignement formel parce que cela leur était interdit.
Les familles perçoivent une aide financière, tandis que les communautés sont soutenues par le biais d'organisations communautaires renforcées. Cette approche permet non seulement d'aider les jeunes, mais aussi de créer plus d'harmonie, de résilience et de cohésion au sein des communautés, et donc de réduire les conflits.
Et enfin, notre pays contribue à un projet de l'entité des Nations Unies, ONU Femmes, qui œuvre entre autres en faveur de l'autonomisation des femmes. Son objectif est de professionnaliser les organisations de la société civile dirigées par des femmes. Dans tout le pays, les femmes participantes se réunissent régulièrement pour évoquer leurs difficultés, partager leurs bonnes pratiques et suivre des formations.
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