La Belgique œuvre en faveur d’une solution durable au conflit syrien

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Vue du haut d'Alep

Une grande partie de la Syrie est en ruines. Sur la photo : Aleppo. © Shutterstock

En mars 2011, des manifestations massives ont éclaté en Syrie. La population demandait un renforcement de la démocratie à son dirigeant autoritaire Bachar al-Assad. Une sécheresse persistante entre 2006 et 2010 a également contribué à un mécontentement latent. En effet, des centaines de milliers de familles d’agriculteurs n’ont eu d’autre choix que de fuir dans des bidonvilles en zone urbaine.

Guerre civile sanglante

L’agitation a rapidement fait place à une guerre civile meurtrière, qui fait encore rage aujourd’hui. La Syrie est le théâtre d’une véritable catastrophe humanitaire qui compte jusqu’à présent 500 000 morts et 6 millions de déplacés internes. Le conflit a également poussé quelque 5 millions de migrants à fuir leur pays. Treize millions de Syriens ont besoin d’une aide humanitaire. La pandémie de COVID-19 ne fait qu’aggraver la situation.

Le conflit syrien est alimenté par un enchevêtrement d’intérêts internes et externes difficiles à démêler. Le groupe extrémiste islamiste Daesh s’est considérablement affaibli, mais demeure actif. La Russie entrevoit une opportunité de s’établir en tant que pouvoir régional. L’Iran cherche surtout un allié arabe afin d’assurer son passage vers la mer Méditerranée et le Hezbollah (au Liban). Israël souhaite pour sa part limiter l’influence de l’Iran. La Turquie a pour principale préoccupation d’arrêter le flux de réfugiés et de créer une zone tampon contre les Kurdes. Il ne s’agit que de quelques exemples. Il va sans dire que le conflit a un impact énorme sur le plan de la sécurité et dépasse l’échelle régionale.

Conférence sur la Syrie

L’Union européenne tiendra donc la 5e conférence (virtuelle) sur la Syrie les 29 et 30 mars 2021 à Bruxelles. Objectif : maintenir le conflit syrien à l’ordre du jour international et collecter des fonds. La conférence apporte pleinement son soutien aux Nations Unies et à son Envoyé spécial pour la Syrie, Geir Pedersen, afin de négocier une solution politique. Le 29 mars – Journée du Dialogue – l’UE et l’ONU engageront une discussion avec la société civile syrienne et les pays qui accueillent des réfugiés.

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Vue sur les tentes du camp de réfugiés d'Atma

La Syrie compte 6 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays.
Sur la photo : le camp de réfugiés d'Atma, près de la frontière turque. © Shutterstock

18 millions d’euros et plus

La Belgique participera activement à la conférence. Notre pays annoncera une contribution de 18 millions d’euros à l’aide humanitaire. La Syrie recevra 11 millions d’euros du montant total et les pays voisins se verront octroyer les 7 millions d’euros restants.

Notre pays s’engage également pour les « fonds flexibles ». Ces fonds ne sont pas intrinsèquement liés à une action d’aide spécifique, l’organisation bénéficiaire peut disposer librement de cet argent. Les organisations humanitaires telles que le Programme alimentaire mondial apprécient fortement cette approche parce qu’elle leur permet de mieux répondre aux besoins actuels. Une partie de ce financement flexible ira incontestablement à la crise syrienne. Ces montants s’ajoutent dès lors aux 18 millions d’euros mentionnés précédemment. En outre, il se peut qu’un projet de financement supplémentaire soit lancé plus tard dans l’année.

Solution politique

La Belgique remerciera également ses voisins pour l’accueil des réfugiés syriens. Il est essentiel pour notre pays que les organisations humanitaires puissent accéder à la Syrie afin d’éviter que de nombreuses personnes dans le besoin se retrouvent livrées à elles-mêmes. Durant son mandat au Conseil de sécurité de l’ONU (2019-2020), notre pays a pesé de tout son poids pour assurer l’accès humanitaire en Syrie et attirer l’attention sur le sort des enfants. Parmi les autres priorités belges figurent la responsabilisation, le rôle de la société civile et la lutte contre Daesh.

Dix ans de conflit ont complètement paralysé la société syrienne. Dans le meilleur des cas, il faudra attendre la génération suivante pour qu’elle se rétablisse complètement. Cependant, ce terrible conflit est loin d’être terminé et pourrait reprendre à tout moment.

Pour la Belgique, il n’existe en tous les cas pas de solution militaire au conflit. Seule une solution politique peut conduire à une paix durable. C’est pourquoi notre pays souhaite davantage soutenir l’envoyé spécial des Nations Unies, Geir Pedersen. Afin de sortir de l’impasse, il est indispensable de trouver de nouvelles stratégies. Dès lors, tous les acteurs clés – assurément les États-Unis et la Russie – doivent participer à la table des négociations. Tout comme l’UE et l’ONU, la Belgique est déterminée à poursuivre ses efforts en vue de trouver une solution durable à la tragédie syrienne.