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Les 4 lauréats avec la ministre Caroline Gennez et S.A.R. Mathilde. De gauche à droite : Rim Machhour, Credia Umuhire Ruzigana, Aminata Simpara et Kathia Iradukunda (© Enabel/Thomas Hansenne).
Le 26 janvier 2023, quatre jeunes femmes entrepreneures ont reçu le prix Awa des mains de Sa Majesté la reine Mathilde et de la ministre de la Coopération au développement Caroline Gennez. À travers cette distinction, la Belgique entend encourager davantage de femmes à lancer leur entreprise et sensibiliser leur entourage à la valeur ajoutée de l’entrepreneuriat féminin.
L’entrepreneuriat féminin se présente comme un levier important pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). C’est dans cette optique que l’agence belge de développement Enabel a lancé le prix Awa, sous l’impulsion de la ministre de la Coopération au développement.
Ce prix met à l’honneur quatre initiatives prometteuses d’entrepreneures en Afrique et au Moyen-Orient. Notre pays souhaite ainsi démontrer aux hommes et aux femmes qu’entrepreneuriat peut rimer avec réussite sociale, développement personnel et effets positifs sur la communauté, sans pour autant bouleverser l’équilibre familial.
L’entrepreneuriat féminin : un parcours semé d’embûches
Sur la voie de l’entrepreneuriat, les femmes se heurtent plus souvent que les hommes à des obstacles. Dans certains pays, les femmes ne peuvent même pas ouvrir un compte bancaire ou créer une entreprise sans le consentement de leur mari. Ainsi, plus de 60 % des femmes en Afrique et au Moyen-Orient sont privées d’un compte bancaire. Certaines communautés considèrent même l’entrepreneuriat féminin comme une activité inacceptable. De plus, diverses normes sociales peuvent décourager les femmes de lancer leur propre affaire.
Permettre aux femmes d’accéder à l’entrepreneuriat se révèle pourtant extrêmement bénéfique pour la société. En effet, si une femme peut créer sa propre entreprise, elle génère des revenus supplémentaires pour son foyer et renforce sa position au sein de la famille. En outre, elle peut réinvestir 90 % de ses revenus au profit de son cercle familial, de la communauté locale et donc, par extension, de la société dans son ensemble. D’ailleurs, dans les pays qui font face à une pénurie de travail rémunéré, l’entrepreneuriat constitue souvent le principal moyen pour les hommes et les femmes de se procurer un revenu.
Le ministre Gennez s'adresse à un public nombreux lors de la toute première cérémonie de remise du prix Awa (© Enabel/Thomas Hansenne).
4 modèles de réussite
Pari réussi pour les quatre lauréates du tout premier prix Awa dont les entreprises rencontrent un franc succès. Le 26 janvier 2023, ce n’est autre que Sa Majesté la reine Mathilde – également défenseur des ODD des Nations Unies – qui leur a remis le prix, aux côtés de la ministre de la Coopération au développement Caroline Gennez.
Les lauréates opèrent dans différents secteurs :
- Kathia Iradukunda (Burundi) – Prix du public
Cette entrepreneure de 26 ans est passionnée par la protection de l’environnement et l’entrepreneuriat. Son entreprise, la Hyacinth Art House, récolte les jacinthes d’eau, une plante nuisible et invasive qui prolifère dans le lac Tanganyika, et les transforme en objets d’art tels que des nappes, paniers, tapis et articles de bureau.
En moins de deux ans, la Hyacinth Art House a éliminé plus de cinq tonnes de jacinthes d’eau et a formé 100 femmes aux techniques de tissage.
- Aminata Simpara (Mali) – Prix « Start-up »
L’entreprise N’terini d’Aminata Simpara produit depuis 2021 des serviettes hygiéniques lavables et donc réutilisables. Son objectif est de proposer une solution économique et écologique à la « précarité menstruelle ». Un grand nombre de jeunes femmes n’ont en effet pas les moyens de s’acheter des protections hygiéniques et s’absentent de l’école ou du travail pendant leur période de menstruation.
N’terini mène également de nombreuses campagnes de sensibilisation pour renforcer la confiance en soi et l’indépendance des femmes. En moins de deux ans, l’entreprise a déjà convaincu 5 000 clientes et créé six emplois.
- Credia Umuhire Ruzigana (Rwanda) – Prix « Scale-up »
Depuis 2019, Imanzi Creations – l’entreprise de Credia Umuhire Ruzigana (25 ans) – publie des romans, bandes dessinées et jeux de société pour enfants faisant revivre des histoires et contes passionnants tirés de la riche histoire culturelle du Rwanda. L’entreprise vise à promouvoir l’alphabétisation dans un pays quasiment dépourvu de culture de la lecture et où les bibliothèques sont tout aussi rares que les maisons d’édition.
En moins de trois ans, Imanzi Creations a publié cinq livres, deux jeux et deux bandes dessinées.
- Rim Machhour (Maroc) – Prix « Innovation »
Rim Machhour (26 ans) est la fondatrice de Dealkhir.ma, un projet d’e-commerce innovant et solidaire. Les personnes effectuant leurs achats en ligne ont la possibilité, par l’intermédiaire de la plateforme Dealkhir, de faire un don totalement gratuit au profit de projets de solidarité communautaire, et ce, grâce à de solides partenariats négociés avec des entreprises.
En moins de deux ans, Dealkhir.ma a déjà conclu 60 transactions impliquant plus de 20 partenaires, au profit de huit projets sociaux.
Les lauréates du prix Awa bénéficieront d’une semaine de coaching professionnel en Belgique qui comprend des possibilités de réseautage et de développement des capacités personnelles. Dans leur pays d’origine, elles recevront un accompagnement professionnel d’une durée d’un an afin de les aider à développer davantage leur entreprise.
Le prix Awa sera décerné chaque année de 2023 à 2026 inclus. Pour pouvoir y prétendre, les candidates doivent venir de l’un des 16 pays suivants : les 14 pays partenaires de la Coopération belge au développement, auxquels s’ajoutent la Mauritanie et la Jordanie. Un budget d’environ 3,2 millions d’euros est prévu. Pour la toute première édition du prix Awa, Enabel a reçu plus de 2 400 candidatures.
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