La Belgique s’engage pour la liberté de la presse dans le monde

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Vue arrière de la journaliste Lenka Klicperová en reportage à Kherson, vêtue d'un gilet pare-balles portant l'inscription « press »

La presse joue un rôle important dans une société démocratique en tant que 4ème pouvoir et chien de garde. Photo : La journaliste Lenka Klicperová en reportage à Kherson (Ukraine) après l’invasion de la Russie (2022). © Shutterstock

En sa qualité de membre de la Coalition pour la liberté des médias, notre pays promeut la liberté de la presse dans le monde. Par l’intermédiaire de notre SPF, il défend le rôle essentiel que jouent les médias libres pour une démocratie performante et une société saine et florissante.

Le quatrième pouvoir

La liberté d’expression est un droit fondamental. Inscrite à ce titre dans la Constitution belge et dans diverses conventions relatives aux droits humains, elle englobe le droit de se forger sa propre opinion sans ingérence et de chercher, recevoir et communiquer des informations par tous types de médias.

Une presse libre, pluraliste et indépendante forme dès lors un maillon essentiel des sociétés saines et florissantes mais aussi des démocraties ouvertes et efficaces, dans lesquelles elle remplit même un rôle qualifié de « quatrième pouvoir ».

Tout d’abord, la presse informe les citoyens pour les aider à prendre part à la vie publique et à poser des choix éclairés.

Ensuite, elle joue un rôle de chien de garde en surveillant les agissements des personnes au pouvoir. Le cas échéant, elle expose au grand jour les cas de corruption, par exemple, ou d’autres pratiques illicites telles que la criminalité environnementale ou l’exploitation.

Dans le même temps, la presse peut remettre à l’ordre du jour des problématiques ou des injustices perdues de vue. Elle donne une voix aux groupes en marge de la société laissés pour compte. En adoptant d’autres angles d’approche, elle offre une perspective élargie sur les sujets qui divisent.

Parfois, les journalistes se posent en défenseurs des droits humains. Ils peuvent ainsi mener des actions pacifiques pour promouvoir ou protéger les droits humains.

Censure

Pour permettre à la presse de jouer pleinement son rôle, il est crucial que les journalistes puissent exercer leur profession en toute sécurité et indépendance. Or, c’est là que le bât blesse dans de nombreux pays. Les journalistes sont de plus en plus souvent victimes de législations restrictives, de sanctions, de censure et de (cyber)harcèlement. La montée en puissance des régimes autoritaires n’y est pas étrangère. En effet, ce type de gouvernement s’accompagne souvent d’attaques à l’encontre des médias.

Malheureusement, la violence, les disparitions forcées, les détentions arbitraires et la torture ne font pas davantage figure d’exception. Des dizaines de journalistes sont tués chaque année. Selon l’UNESCO, en 2024, au moins 68 journalistes et professionnels des médias ont perdu la vie dans le cadre de leur travail, principalement dans des pays en proie aux conflits.

BBC Media Action

Toutes ces pratiques sont inacceptables pour notre pays. La protection et la promotion de la liberté d’expression – y compris la liberté de la presse – comptent parmi les priorités de la politique étrangère belge. Depuis des années, notre pays mène le combat au niveau international : au sein de l’UE, de l’ONU et de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Au Conseil de l’Europe, nous soutenons la Plateforme pour la sécurité des journalistes ainsi que la campagne Journalists matter.

Notre SPF lance régulièrement des actions, comme il l’a fait sous la présidence belge du Conseil de l’UE. Notre ambassade à Amman (Jordanie) participe chaque année à une conférence organisée par l’ONG jordanienne Center for Defending Freedom of Journalists. En outre, notre direction générale de la Coopération au développement soutient la BBC Media Action en Tanzanie visant à y améliorer la qualité du journalisme radio.

Coalition pour la liberté des médias

À la date symbolique du 3 mai 2024, à savoir lors de la journée internationale pour la liberté de la presse, la Belgique a décidé de rejoindre la Coalition pour la liberté des médias (Media Freedom Coalition - MFC).

La MFC réunit 51 pays qui collaborent pour défendre la liberté des médias. Les membres s’engagent à promouvoir activement la liberté de la presse à l’intérieur de leurs frontières et à l’étranger.

Tous les continents sont représentés au sein de la MFC. La plupart des États membres de l’UE appartiennent à la coalition ; l’Estonie et l’Allemagne s’en partagent actuellement la présidence. Pour sa part, le continent africain compte trois représentants : le Ghana, la Sierra Leone et le Botswana. Du côté de l’Asie, la coalition peut compter entre autres sur la Corée du Sud, le Japon et les Maldives. Enfin, parmi les pays d’Amérique latine ont adhéré le Chili, le Bélize et l’Uruguay.

Réseau d’ambassades

Le réseau d’ambassades de la MFC représente l’un de ses instruments les plus puissants. Ainsi, les ambassades des États membres assument, ensemble, la tâche qui consiste à surveiller la liberté des médias locaux dans les pays pour lesquels elles sont compétentes. Elles peuvent éventuellement entrer en dialogue avec le gouvernement sur les questions qui compromettent la liberté des médias ou sur les réformes visant au contraire à l’améliorer.

Le réseau peut également rencontrer des journalistes menacés, participer en tant qu’observateur dans les procès intentés contre des journalistes ou attirer l’attention sur des éléments préoccupants pour la liberté de la presse au travers de déclarations locales au nom de la MFC et sur les réseaux sociaux.

Enfin, les ambassades organisent des événements qui soulignent l’importance d’un journalisme digne de ce nom. De concert avec les Allemands, notre ambassade à Mexico a par exemple organisé une rencontre afin de sensibiliser à la violence contre les femmes journalistes au Mexique. De même, conjointement à l’Estonie et à l’Allemagne, actuelles co-présidentes de la MFC, notre SPF Affaires étrangères à Bruxelles a prévu la tenue d’un débat autour du thème : « La liberté des médias mise sous pression à l’ère du numérique : une perspective de genre ».

Amal Clooney

À l’occasion de diverses journées internationales, la MFC émet des déclarations. Le 1er novembre 2024, elle a ainsi dénoncé l’impunité pour les crimes dirigés contre les journalistes. Le 3 mai 2024, elle a plaidé en faveur du journalisme environnemental.

La MFC s’exprime également sur les tendances négatives qui affectent la liberté de la presse, comme récemment en Géorgie et au Burkina Faso, ou encore sur les cas préoccupants à l’instar de celui du journaliste José Rubén Zamora au Guatemala. Ce faisant, elle témoigne son soutien aux journalistes locaux. Depuis son entrée dans la coalition, la Belgique a signé toutes les déclarations de la MFC.

En outre, la MFC peut se targuer de compter en ses rangs un panel d’experts juridiques de haut niveau spécialisés dans la liberté de la presse. Ce sont autant de talents de premier ordre, parmi lesquels la baronne belge Françoise Tulkens, ancienne juge à la Cour européenne des droits de l’homme, ainsi que la célèbre Amal Clooney, avocate britannique de renom spécialisée dans le droit pénal international et les droits humains. Ce groupe de juristes rend entre autres des avis sur les réformes et la législation relatives à la liberté des médias.

Enfin, la MFC fait appel à 22 ONG internationales, notamment Reporters sans frontières. Les ONG remettent elles aussi des avis aux membres de la coalition, attirent l’attention sur les sujets de préoccupation et veillent à ce que la MFC tienne suffisamment compte des priorités des journalistes et des professionnels des médias.

En résumé, notre pays a à cœur de défendre la liberté de la presse. Par l’intermédiaire de notre SPF, la Belgique entend continuer, au sein de la MFC et de concert avec tous les autres membres de la coalition, à promouvoir l’importance des médias libres dans le monde.

Pour en savoir plus

What is the MFC? - Media Freedom Coalition

Why media freedom matters