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Tous les drapeaux sont soigneusement placés au Palais d’Egmont pour accueillir les invités de marque à un Conseil de ministres informel dans le cadre de la présidence belge de l’UE. © SPF Affaires étrangères
Après six mois, la présidence belge s’est clôturée avec succès le 30 juin dernier. Retour sur cet événement en cinq questions.
- Dans l'ensemble, comment s'est déroulée la présidence belge du Conseil de l'UE ?
- Avons-nous été à la hauteur de notre rôle d'intermédiaire neutre (honest broker) ?
- Comment les autres États membres et la Commission européenne ont-ils vécu notre présidence ?
- Quels sont les 5 résultats qui méritent d'être cités, et pourquoi ?
- La Belgique a travaillé en trio avec l'Espagne et la Hongrie, respectivement la présidence précédente et la présidence suivante. Comment s'est déroulée cette collaboration ?
1. Dans l'ensemble, comment s'est déroulée la présidence belge du Conseil de l'UE ?
Nous pouvons nous féliciter d'une présidence productive. Sous l'égide de la Belgique, plus de 100 accords législatifs ont été conclus. Nous avons ainsi pleinement réalisé nos ambitions. Nous avons démontré que l’art du compromis à la belge peut faire avancer le projet européen.
Notre succès est largement dû à la préparation minutieuse qui a précédé notre présidence. Ainsi, le service compétent de notre SPF - la Task Force EU2024 - avait déjà commencé les préparatifs budgétaires, logistiques et politiques, il y a deux ans et demi.
Toutefois, l'expérience et les compétences des fonctionnaires et diplomates belges ont également été essentielles pour parvenir à des accords législatifs, faire face aux crises et préparer l'avenir de l'UE - les trois missions principales de notre présidence.
Il était extrêmement important d'accomplir ces missions, en particulier compte tenu du calendrier spécifique de notre présidence : à la fin de la législature européenne et coïncidant avec les élections fédérales, régionales et européennes. Le nombre élevé d'accords conclus et le bon déroulement de ces élections dans l'ensemble de l'UE ont donc revêtu une importance particulière pour notre présidence.
2. Avons-nous été à la hauteur de notre rôle d'intermédiaire neutre (honest broker) ?
Absolument. C'est l'une des fonctions essentielles d'une présidence. Afin d'être un intermédiaire crédible au sein du Conseil de l'UE et de pouvoir y conclure les accords nécessaires, il est essentiel que la présidence conserve son impartialité.
Notre présidence a travaillé sans relâche pour que tous les dossiers encore sur la table des négociations européennes soient bouclés à temps. Le succès a été à la hauteur de nos efforts. Dans ce cadre, nous n'avons pas fait de choix basés sur des préférences politiques, mais nous avons travaillé de manière cohérente et honnête pour parvenir à un accord sur le plus de dossiers en cours possible. Mission accomplie pour un très grand nombre de dossiers.

Le Premier ministre De Croo et la présidente de la Commission von der Leyen au Mont des Arts à Bruxelles au début de la présidence belge de l’UE. © SPF Affaires étrangères
3. Comment les autres États membres et la Commission européenne ont-ils vécu notre présidence ?
La presse et les partenaires européens n'ont pas tari d'éloges sur la présidence belge. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié notre présidence d'« exceptionnellement réussie » et nous a remerciés pour notre excellente collaboration. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a même décrit la présidence belge d'« historique ». Nos partenaires et nous-mêmes sommes donc satisfaits du déroulement de notre présidence.
4. Quels sont les 5 résultats qui méritent d'être cités, et pourquoi ?
Ce n'est pas chose aisée de sélectionner un nombre limité de réalisations parmi les plus de 100 accords et plus de 500 événements qui se sont déroulés sous la présidence belge. Mais en tout premier lieu, nous pouvons incontestablement citer l'approbation finale du Pacte sur la migration. Il s'agissait d'une priorité de la présidence belge - d'une grande importance pour tous les citoyens européens - qui vise à relever un défi auquel l'UE est confrontée depuis des années.
La révision du cadre financier pluriannuel - le budget pluriannuel de l'UE, qui comprend 50 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine - fut aussi un succès retentissant. Ce faisant, nous avons démontré que l'UE continue d'investir pour relever des défis cruciaux. Nous continuerons également à apporter un soutien indéfectible à l'Ukraine dans la lutte contre l'agression russe, et ce, aussi longtemps que nécessaire.
Par ailleurs, la présidence belge a confirmé le leadership européen en matière de climat. Ainsi, nous avons conclu avec succès toute une série d'accords importants dans le cadre du Pacte vert : de nouvelles normes d'émission pour les véhicules lourds, des normes élevées pour la qualité de l'air, des règles plus strictes pour les emballages et les déchets d'emballage, etc. Nous sommes même parvenus à un accord sur un contrôle plus efficace du trafic aérien en vue de raccourcir les itinéraires de vol et de réduire la pollution engendrée par les avions.
Dans le même temps, la présidence belge a écouté les questions des agriculteurs européens. Le Conseil a rapidement abouti à une réforme et à une simplification des règles européennes relatives à la politique agricole commune pour répondre à ces questions.
Quatrièmement, la présidence belge a pris des mesures pour faire avancer le processus d'élargissement, le cas échéant et selon les mérites de chaque pays candidat. Ainsi, la présidence belge a organisé pas moins de deux conférences intergouvernementales avec le Monténégro, afin de prendre officiellement acte des réformes lourdes mais fructueuses que le pays a entreprises.
En parallèle, les négociations d'élargissement avec l'Ukraine et la Moldavie ont été officiellement lancées. La présidence belge a également invité pour la première fois les 10 pays ayant une perspective européenne à un Conseil informel des ministres des Affaires européennes. Ce faisant, la Belgique a réaffirmé sa vision élargie de l'UE et l’attention qu’elle porte à ces 10 pays.
Enfin, la présidence belge a contribué à la réflexion sur l'avenir de l'UE. La présidence a ainsi présenté un certain nombre de rapports d'avancement. L'un d'eux portait sur l'avenir de l'Europe et visait à préparer les futurs travaux de l'UE en matière de réformes internes. Dans cet effort, il a été tenu compte du triple défi consistant à (1) renforcer le fonctionnement interne et la capacité d’action de l'UE, (2) adapter l'UE aux nouvelles réalités géopolitiques dans le monde et (3) la préparer à son élargissement.
Un autre rapport d'avancement portait sur la compétitivité. Ce rapport fournissait un aperçu des initiatives et propositions de la présidence belge pour renforcer la résistance et la résilience du marché européen.

Conférence de presse à l’issue de l’ouverture des négociations d’élargissement avec la Moldavie. Le ministre des Affaires étrangères Lahbib est flanqué du Premier ministre moldave Recean (à gauche) et du commissaire européen Várhelyi chargé du voisinage et de l’élargissement (à droite). © SPF Affaires étrangères
5. La Belgique a travaillé en trio avec l'Espagne et la Hongrie, respectivement la présidence précédente et la présidence suivante. Comment s'est déroulée cette collaboration ?
La collaboration au sein de ce trio fut constructive jusqu'à présent. Nous entretenons de bons contacts avec nos collègues espagnols et hongrois, car leur collaboration est essentielle pour parvenir à des accords importants au sein du Conseil. En outre, la présidence en trio est également importante pour assurer une continuité suffisante au niveau des travaux du Conseil, notamment pour veiller à ce que les dossiers législatifs soient suivis de manière cohérente par les présidences successives.
Nous avons donc convenu d'un certain nombre de priorités communes au sein de ce trio, qui s'inscrivent dans cette continuité et sont conformes aux points du programme belge. Ainsi, l'importance du respect de l'État de droit est soulignée à la fois dans le programme du trio et dans celui de la Belgique.
La présidence belge en chiffres
- Une centaine d’accords : plus de 70 accords finaux sur la législation européenne + plus de 30 mandats de négociation sur des dossiers supplémentaires au niveau des États membres ;
- Environ 2 500 réunions et événements : 1 900 à 2 000 réunions formelles pour discuter de la législation européenne et d'autres initiatives de l'UE + près de 600 réunions informelles pour mener des discussions plus informelles et une réflexion plus large autour de divers thèmes européens.
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