La santé des plantes, l’affaire de tous !

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Femme dans un jardin potager

© iStock

Les plantes produisent 80 % de notre nourriture et 98 % de notre oxygène. On peut donc affirmer qu’elles sont essentielles à notre survie.

Malheureusement, une multitude de maladies et ravageurs constituent une sérieuse menace pour les plantes. D’après l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les maladies entraînent la disparition de jusqu’à 40 % des cultures vivrières dans le monde. De ce fait, le commerce subit une perte de près de 200 milliards d’euros chaque année.

Les dérèglements climatiques et les activités humaines telles que la déforestation accentuent ce phénomène en affaiblissant notre milieu naturel, ce qui aboutit non seulement à une réduction de la biodiversité, mais aussi à la création de nouveaux environnements (ou niches) propices à la prolifération des maladies et ravageurs.

En bref, les maladies des plantes aggravent la faim dans le monde et privent les petits agriculteurs d’une part importante de leurs revenus. Plusieurs Objectifs de développement durable plaident en faveur de plantes en bonne santé, en particulier ceux axés sur la faim, la pauvreté et la protection de l’environnement.

Autant de raisons pour la communauté internationale de mettre l’accent sur la santé des végétaux en 2020. La FAO organise cette année de nombreuses activités sur le sujet.

Priorité à la prévention

La FAO désire avant tout mettre en avant qu’il est préférable - et plus rentable - d’empêcher de nouvelles maladies et des nuisibles de se propager que de devoir y faire face. Le transport et la surveillance du territoire jouent un rôle central dans la détection rapide des problèmes.

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Plante infectée

Un environnement équilibré - avec suffisamment de prédateurs naturels - offre la meilleure garantie de la santé des plantes. © Shutterstock

Sécurisation du transport

Le transport sécurisé constitue un point d’attention important. Pour la majorité des pays, le commerce des plantes et produits végétaux (fruits, semences, racines…) revêt une importance vitale. Par ailleurs, un nombre croissant de touristes aiment rapporter un souvenir (végétal) exotique de leurs voyages vers des destinations lointaines, ce qui entraîne la propagation des maladies à une vitesse fulgurante à travers le monde.

C’est pourquoi la FAO exige que le transport des plantes se déroule dans des conditions « phytosanitaires » strictes, garantes de leur bon état. La Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) a établi des normes spécifiques sur ce point. Les voyageurs ne peuvent introduire des plantes au sein de l’UE que s’ils possèdent un certificat (voir ci-après).

Une production durable

Afin de produire des plantes et des produits végétaux sains et sans nuisibles, un environnement équilibré - avec assez de prédateurs naturels - est indispensable. C’est pour cette raison que la FAO recommande aux producteurs l’integrated pest management. L’objectif de cette approche est de contrôler les nuisibles en utilisant le plus possible de moyens naturels tels que des ennemis naturels, des variétés résistantes et un sol sain. Les pesticides ne sont utilisés qu’en dernier recours et en quantité limitée afin de nuire le moins possible aux ennemis naturels et aux pollinisateurs. Cette méthode est également bénéfique pour la santé publique.

Des systèmes d’alerte précoce (early warning) aident également à prévenir la propagation rapide de maladies. Les technologies digitales (applications destinées aux agriculteurs…) et les drones (détection précoce des symptômes…) peuvent aussi jouer leur rôle.

Des groupes cibles multiples

À travers cette année internationale, la FAO s’adresse à divers groupes cibles. Ainsi, elle conseille aux autorités de veiller au respect des normes de la CIPV dans le cadre de l’importation de végétaux. Elle leur demande également d’installer des systèmes d’alerte précoce et de stimuler la recherche. Les entreprises sont invitées à assurer la sécurité des produits végétaux lors des transports et à sensibiliser leurs clients. Les agriculteurs ne devraient utiliser que des semences certifiées et signaler la présence de maladies végétales dans les plus brefs délais, etc.

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Protéger les plants, protéger la vie

Astuces pour les citoyens (européens)

Au niveau individuel, le citoyen peut également apporter une importante contribution. Voici quelques conseils :

  1. Ne rapportez pas de végétaux de vos destinations de voyage

    L’Union européenne interdit l’importation de végétaux provenant de pays tiers, sauf en possession d’un certificat phytosanitaire. Cette interdiction vaut également pour les fruits, légumes, semences, fleurs coupées, entres autres, et ne s’applique pas aux ananas, dattes, bananes, noix de coco et durians.
     
  2. Soyez prudent lorsque vous commandez des plantes ou produits végétaux en ligne ou par le biais des services postaux

    Les petits colis échappent souvent aux contrôles phytosanitaires approfondis. Exigez un certificat.
     
  3. Protégez l’environnement et ouvrez les yeux

    Profitez de la nature et regardez autour de vous. Voyez-vous quelque chose de spécial ? Faites-nous part de vos observations sur observations.be. Ainsi il sera possible d’éviter plus vite la propagation d’espèces envahissantes

    Appliquez les principes de la production durable et évitez dans votre propre jardin l’utilisation (inutile) de pesticides et d’herbicides. Protéger les plantes, c’est protéger la vie  !

Avec l’Année internationale de la santé des végétaux, la FAO se tourne également vers l’avenir. L’organisation des Nations Unies prévoit en effet une hausse de 60 % de la production agricole d’ici 2050 afin de nourrir la population croissante. N’oublions pas la santé des végétaux !

La FAO est un partenaire essentiel du gouvernement belge.