-
Dernière mise à jour le

Le cinéma en plein air apporte le film au village.
CNA Burkina Faso, partenaire d'Africalia, a réalisé des documentaires portant sur trois villages burkinabè afin de favoriser la compréhension mutuelle. Les habitantes et habitants ont pu visionner les documentaires et découvrir les différences, mais aussi les similitudes, dans la vie quotidienne, les traditions et les coutumes ancestrales.

« En regardant les films, j'ai appris qu’il existe des différences entre les cérémonies traditionnelles de Soaw et celles de notre village, notamment au niveau de la mobilisation et de la préparation », explique une habitante de Doulougou. « Il ne faut jamais négliger les traditions des autres et se cantonner à sa propre culture ». Le chef de son village ajoute qu'il est toujours bon d'adopter ce qui est positif dans son voisinage, tout en lui conférant ensuite un caractère propre.
Favoriser la connaissance mutuelle
Les deux Burkinabè ont assisté à une projection cinématographique dans leur village de Doulougou, organisée par Cinéma Numérique Ambulant (CNA) Burkina Faso, un partenaire fidèle de l'organisation belge Africalia (voir encadré). Le CNA, actif dans dix pays africains, forme un réseau international d'associations de cinémas mobiles. Ces cinémas de plein air proposent des projections en milieu rural et dans les quartiers urbains populaires. Ainsi cette association souhaite faire découvrir la force du septième art à des populations qui n'y ont souvent pas accès.
Avec le projet « À la découverte de nos villages », soutenu par Africalia, CNA Burkina Faso a poursuivi un autre objectif complémentaire : tourner des images dans trois villages du pays (Kuila, Doulougou et Soaw) afin de renforcer les liens entre les habitantes et habitants de ces villages voisins grâce à la (re)découverte du patrimoine immatériel des uns et des autres. Par exemple, les villages de Kuila et de Soaw sont distants d'environ 200 km. Les occasions d'interagir ne sont pas légion.
Les documentaires se sont intéressés à la vie quotidienne, aux traditions et aux coutumes ancestrales. En décembre 2024, cinq soirées cinéma en plein air ont été organisées dans chacun des trois villages pour leur faire découvrir les documentaires sur leur propre village ainsi que sur les deux autres. CNA Burkina Faso souhaitait ainsi encourager les communautés locales à transcender les barrières culturelles, promouvoir la connaissance mutuelle et réduire les risques de conflit.
D'autres films ont également été diffusés lors de ces soirées cinéma, notamment des témoignages de femmes exerçant des métiers traditionnellement considérés comme masculins ou réservés aux hommes : maçonnerie, jardinage, mécanique. D'autres vidéos encore relataient la façon dont les personnes malvoyantes évoluent dans la société. Ces films ont démontré que la déficience visuelle n'est pas insurmontable et que les personnes concernées ne sont pas si différentes des autres.

Parmi le public se trouvaient de nombreux enfants et jeunes.
3 328 personnes touchées
Au cours des discussions qui ont suivi les projections, l’assistance a exprimé son enthousiasme face à ces nouvelles connaissances. Outre la variété de coutumes traditionnelles et de sites sacrés, les déclinaisons de recettes et de plats ont fait forte impression, de même que les différences en matière de pêche. À Doulougou, par exemple, le poisson pêché doit être consommé localement et ne peut pas être revendu, alors que cette revente ne pose aucun problème ailleurs.
Il est intéressant de noter que de telles occasions amènent souvent la population à mieux connaître sa propre culture. Il arrive aussi que la découverte des habitudes d'autres villages l’incite à considérer ses propres traditions sous un nouveau jour. En effet, une habitante de Soaw a expliqué : « La danse traditionnelle devrait être une danse que nos enfants apprennent et perpétuent. Ici, cette danse n'est pas souvent organisée. Les parents devraient recommencer à organiser des représentations de danses traditionnelles qui reflètent l'histoire du village. »
Au total, les soirées cinéma de CNA Burkina Faso ont réussi à toucher 3 328 personnes, dont un grand nombre de femmes et d'enfants. Et ce n'est pas tout : en février, lors du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), l'un des plus grands festivals de cinéma d'Afrique dans la capitale burkinabè, les documentaires du projet soutenu par Africalia ont également été projetés lors d'une soirée spéciale « Africalia ». Mission accomplie !
Africalia soutient également le Festival des Identités Culturelles (FESTIC), créé par CNA en 2008. Ce festival vise à promouvoir des films qui mettent en valeur des identités culturelles particulières liées à l'Afrique. L'objectif consiste à contribuer à la promotion et à la préservation de la richesse des différents peuples et d’un dialogue culturel. Le FESTIC a lieu tous les deux ans. La prochaine édition est prévue pour le mois de mai 2026.
25 ans d'Africalia : la créativité est le fondement et la finalité du développement humain.
Fin 2000, il y a 25 ans de cela, l'asbl Africalia a vu le jour à l'initiative d'Eddy Boutmans, alors secrétaire d'État à la Coopération au développement. Son ambition était de mettre l'art, la culture et la créativité au service de la coopération au développement. Africalia est convaincue que « placer la culture et la créativité au cœur du progrès économique et social constitue la bonne manière de développer nos sociétés aujourd'hui ».
L'organisation à but non lucratif soutient les artistes, les entreprises et les organisations culturelles d’Afrique qui font vivre l'audiovisuel, le cinéma, les arts du spectacle, la littérature et les arts plastiques. Parallèlement, elle entend mettre en valeur la richesse des expressions culturelles de l'Afrique et de sa diaspora au sein du secteur culturel belge.
« Participer à la culture est aussi essentiel que l'eau pour les personnes », affirme Africalia. « Elle stimule le changement global, tant social que politique. La créativité n'est pas un luxe, elle est une ressource inépuisable, non polluante, pacifique et créatrice d'emplois dignes et durables. »
À l'occasion de son 25e anniversaire, Africalia organise plusieurs événements en 2025, également en Belgique. Les infos pratiques figurent sur son site internet.
Africalia fait partie des partenaires fidèles de la Coopération belge au Développement gérée par la Direction générale de la Coopération au développement de notre SPF.
Plus sur « L'humain »

Conseil des droits de l’homme de l'ONU : déroulement de la 58e session
Représentée par notre SPF, la Belgique a participé activement à la 58e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU en sa q...

Leçons pratiques pour une agriculture fructueuse
Mbaziira Hadadi, professeur en agriculture ougandais, a suivi une formation auprès de l’ONG belge VVOB. Désormais, « Mr Soil » d...

Éducation à la citoyenneté mondiale : apprendre à penser de manière critique pour un monde plus juste
Notre SPF a développé une nouvelle vision de l'éducation à la citoyenneté mondiale. La réflexion critique sur le monde y occupe ...