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Panel "La jeunesse africaine face au changement climatique" au Pavillon de la Francophonie. Un certain nombre de jeunes invités par la Belgique y ont participé (© Sakina Bawa).
A l'invitation de la Belgique, huit jeunes du Sénégal, du Burkina Faso, du Niger et du Mali ont pu participer au récent sommet sur le climat à Sharm-el-Sheikh. Après la fin du sommet, ils semblaient ravis de cette expérience particulièrement instructive.
La Belgique veut aider les pays vulnérables à se prémunir contre les effets du dérèglement climatique. Un de ces programmes est un partenariat climatique avec quatre pays du Sahel : le Sénégal, le Burkina Faso, le Niger et le Mali. Par l'intermédiaire de l'agence de développement belge Enabel, notre pays y contribuera, entre autres, à la Grande Muraille Verte, une initiative ambitieuse qui vise à stopper la poursuite de la désertification de précieuses terres naturelles et agricoles.
8 activistes climatiques
Dans le cadre du partenariat climatique du Sahel, l'accent est également mis sur les jeunes. En effet, ce sont eux qui souffriront le plus du changement climatique. Sur proposition de la ministre de la coopération au développement Meryame Kitir, deux jeunes de chaque pays concerné ont participé à la COP27, le sommet sur le climat à Sharm-el- Sheikh. Et cela, parce qu'il est essentiel que les jeunes Africains soient davantage impliqués et fassent entendre leur voix dans le processus de décision sur le climat.
Enabel et nos postes sur place ont sélectionné deux jeunes qui travaillent activement sur les questions d'environnement et de climat pour chaque pays. La condition était qu'ils fassent partie intégrante de la délégation climatique officielle des pays concernés. À la COP même, ils ont été accueillis par Enabel et un collaborateur du cabinet de la ministre Kitir.
L'un des heureux élus était la Nigérienne Balkissa Daoura, chef de projet des Jeunes Volontaires pour l'Environnement (JVE), une organisation qui travaille depuis plusieurs années avec des jeunes vulnérables sur la réhabilitation des terres, le reboisement urbain, la pollution plastique et l'éducation environnementale. Un autre participant était Yero Sarr, fondateur de la branche sénégalaise de Fridays for Future Senegal, un mouvement qui appelle les jeunes à participer à des manifestations contre le changement climatique chaque vendredi.
Panels
Quelle a été l'impression de leur participation à un événement majeur comme la COP27 ? En tout cas, tous les jeunes invités ont exprimé leur gratitude d'avoir pu participer et ont trouvé que c'était une expérience riche et inoubliable. Ce qui revient invariablement, c'est que la COP27 a été une occasion unique de faire connaissance avec d'autres jeunes militants climatiques du monde entier. Ils ont également pu rencontrer des experts et participer à divers panels, que ce soit en tant que participants, organisateurs ou modérateurs. Ils ont pu y exprimer leurs points de vue et parler de leurs activités.
La Burkinabé Nia Sidonie Christiane Ouattara, par exemple, représentait le Burkina Faso dans un panel sur « les femmes et les défis climatiques en Afrique », elle y siégeait avec des jeunes du Sénégal et du Tchad. « C'était une occasion unique de partager mon expérience et mon engagement en faveur de l'environnement », se réjouit-elle. Ouattara est responsable du volet « environnement et développement durable » de l'association African Youth Initiative for Development.
Les jeunes du Sahel invités par la Belgique (© Enabel).
Rencontre avec ses propres autorités
« J'ai aussi beaucoup appris sur la façon dont les négociations se déroulent lors d'une COP », ajoute-t-elle. « Par exemple, j'ai assisté à une session de négociation sur les "pertes et dommages" (ndlr : le sujet principal de cette COP). Avec les autres jeunes du Sahel, j'ai parlé à un expert en négociation de la CEDEAO, la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest. Ma présence à la COP27 m'a clairement permis d'affiner mes capacités en matière de leadership, d'entrepreneuriat, d'innovation et de solidarité. Nous avons même décidé de créer une association de jeunes du Sahel pour exprimer encore mieux nos préoccupations. »
Fait non négligeable, leur présence a également permis aux jeunes invités de rencontrer les autorités de leurs propres pays, notamment les négociateurs et les représentants politiques et administratifs chargés de l'environnement. Cela a donné lieu à des échanges inspirants qui leur ont appris beaucoup sur la manière d'avoir plus d'impact avec leurs actions. « Comment pouvons-nous, en tant que jeunes, rendre les négociations plus fluides, comment pouvons-nous avoir plus d'impact auprès de la population, autant de questions que nous avons abordées lors de nos réunions », a déclaré la Nigérienne Sakina Bawa, vice-présidente de l'ONG Save the Nature Against Climate Change.
« Nous, les jeunes, devons mener le combat »
En tout cas, tous les jeunes invités sont enthousiastes quant à leur participation. « Toutes les rencontres que nous avons eues à la COP27 nous ont appris que le changement climatique touche tout le monde et que nous, les jeunes, devons mener le combat pour ralentir le changement climatique », conclut Mme Bawa. « Car nous sommes l'avenir et l'avenir repose sur nous. En particulier au Sahel où les pluies rares, les inondations et les sécheresses touchent beaucoup de jeunes et de femmes, car ils en sont les premières victimes. D'où notre rôle, en tant que jeunes, d'influencer les décideurs pour qu'ils agissent plus rapidement ».
L'un des participants maliens, Adama Sissoko, a été chargé de faire connaître les activités des jeunes du Sahel dans les médias (télévision malienne, YouTube, TikTok, Facebook...). Il a réussi à mener plusieurs entretiens, notamment avec Youba Sokona, le vice-président du Groupe international d'experts sur le climat. Il a également pu établir un réseau solide avec d'autres communicateurs africains tels que des journalistes, des blogueurs et des influenceurs. « Grâce à ma couverture médiatique, j'ai fait vivre la COP27 au-delà de la ville de Sharm-el-Sheikh et dans toute l'Afrique, comme en témoignent les réactions et les commentaires », déclare avec satisfaction M. Sissoko.
Un autre moment fort a certainement été l'interview du participant sénégalais Yero Sarr sur BBC Afrique. Il y a eu l'occasion de partager son point de vue sur le déroulement de la COP27 devant un large public.
Certains ont exprimé le souhait de participer également aux sommets climatiques ultérieurs. Quoi qu'il en soit, notre pays prévoit de continuer à renforcer la participation des jeunes au débat international sur le climat à l'avenir.
Les 3 autres participants étaient Fatoumata Boubou (Mali), Ndeye Dieng (Sénégal) et Hamado Rabo (Burkina Faso).
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