Les Jeux olympiques et paralympiques 2024 : une préparation rigoureuse et aucun incident notable

À l'heure où des dizaines de milliers de supporters belges s’apprêtaient à déferler sur la France, pays hôte des Jeux olympiques et paralympiques, nos collègues outre-Quiévrain devaient être parés à toute éventualité, que ce soit une augmentation du nombre de demandes d’assistance ou la possibilité d’une crise grave. Fort heureusement, aucun incident notable n'est à déplorer.

Tous les quatre ans, les Jeux olympiques et paralympiques d’été font vibrer à l’unisson tous les amateurs de sport. Alors que les Jeux de Tokyo en 2021 avaient dû se dérouler à huis clos, pandémie oblige, aucun obstacle n’est venu entraver l’édition de cet été à Paris.
 

Plus de 257 000 tickets achetés en Belgique

C’est en nombre que les Belges ont également répondu présent, profitant de la proximité du pays hôte. Sur le marché belge, pas moins de 257 000 tickets ont été vendus rien que pour les Jeux olympiques ! Des dizaines de milliers de compatriotes ont traversé la frontière spécialement pour les JO, non seulement en direction de Paris, mais aussi de villes telles que Marseille, Lyon et Lille, qui accueillaient également des épreuves.

Une belle affluence donc, qui représentait aussi un risque accru pour ces Belges de rencontrer un problème chez nos voisins méridionaux : perte de carte d’identité, arrestation, maladie, voire décès… Sans compter que la France maintenait depuis plusieurs mois déjà un niveau d’alerte élevé, le risque d’attentat ne pouvant être exclu.

C’est là qu’entre en jeu l’une des tâches fondamentales de notre SPF et de nos postes, à savoir les ambassades et les consulats (honoraires) : prêter assistance aux Belges à l’étranger. Dans cette situation, nos collègues devaient littéralement être prêts à faire face à tout type de situation ! Ils devaient être en mesure répondre efficacement à toutes les demandes des innombrables supporters belges, y compris dans l’éventualité d’une crise grave.
 

La planification de crise

Afin de se préparer au mieux, nos postes se sont mis à pied d’œuvre plus d’un an avant l’ouverture des Jeux. Dans ce contexte, nos collègues à Paris (à l’ambassade) et à Marseille (au consulat général) ont travaillé en étroite collaboration avec l’administration centrale à Bruxelles (le service pays limitrophes, le service assistance aux Belges à l’étranger, le centre de crise, le service communication, etc.), le Comité Olympique et Interfédéral Belge (COIB), la Chancellerie du Premier Ministre et le Palais royal.

Dans ses efforts pour élaborer une stratégie de gestion de crise à toute épreuve, notre équipe a également fait appel à ses contacts avec des acteurs locaux, notamment le ministère français de l’Intérieur, la police locale, des associations d’aide aux victimes et bien d’autres.

Si l’ensemble des collègues de la carrière extérieure à l’ambassade ont continué de mobiliser leurs efforts pendant la durée des JO, la majorité du personnel local n’a pas été en reste et n’a pris aucun congé. De surcroît, cinq personnes supplémentaires ont renforcé sur place le service d’assistance consulaire pendant les heures de bureau. En dehors de ces plages horaires, nous avons pu assurer le service de garde à l’aide de deux numéros d’urgence pour les Belges en difficulté et garantir le service même en cas de crise.

Des visites sur le terrain, entre autres  en Seine-Saint-Denis et à Lille, nous ont permis de découvrir comment les autorités locales abordaient cette organisation. À cette occasion, des fiches d’information contenant des explications spécifiques pour les touristes belges venus assister aux Jeux olympiques ont été ajoutées sur le site internet de nos postes, ainsi que dans les conseils aux voyageurs. Une fiche distincte était par ailleurs mise à la disposition des supporters se rendant à Lille. En effet, rien que pour les matchs de basket des Belgian Cats, qui avaient lieu à Lille, les Belges se sont procurés 42 000 tickets. L’utilisation de nos réseaux sociaux a largement contribué à la diffusion des informations.
 

Une organisation sans faille

En fin de compte, la présence massive de supporters belges ne s’est pas soldée par une hausse des demandes d’assistance consulaire. Même à Marseille, dont la réputation sur le plan de la sécurité s’était quelque peu détériorée récemment, les Jeux se sont déroulés sans anicroche. Notre consulat général n’a pas reçu plus de demandes d’assistance à cette occasion qu’en temps normal.

C’est indubitablement à l’excellente organisation des Français que l’on doit cette expérience tout à fait positive. Les autorités française ont tout mis en œuvre pour informer au mieux les touristes et ont déployé massivement les forces de l’ordre.

En effet, près de 30 000 fonctionnaires de police et gendarmes étaient en service durant les Jeux et jusqu’à 45 000 pendant la cérémonie d’ouverture. Ces effectifs ont été épaulés par des troupes venues de l’étranger, de Belgique entre autres. À Lille et Paris, par exemple, des membres de la police fédérale belge et de la sûreté de l’État ont pris part aux briefings de sécurité quotidiens au sein des brigades canines.

La participation d’officiers de liaison de la police fédérale et de la sûreté de l’État au « centre de coopération internationale » s’est d’ailleurs avérée particulièrement utile pour nos postes.

Les dignitaires

De toute évidence, nos postes n’étaient pas uniquement prêts à intervenir pour les supporters belges, mais aussi pour les équipes olympiques et paralympiques belges, de même que pour les nombreux dignitaires belges en visite, qui ont pu compter sur nous. Nous avons consacré un temps considérable à ces derniers. En effet, nous devions accompagner toutes ces personnes dans les règles de l’art (et du protocole).

Pendant les Jeux olympiques, nous avons accueilli le couple royal et ses quatre enfants, le premier ministre ainsi que plusieurs ministres fédéraux et régionaux. Les Jeux paralympiques ont vu la visite du premier ministre De Croo, et de la ministre Lalieux. La princesse Astrid a quant à elle séjourné à Paris à partir de la cérémonie d’ouverture le mercredi et jusqu’au samedi afin d’encourager l’équipe paralympique.
 

La Lotto Belgium House

Vous avez sans aucun doute entendu parler de la Lotto Belgium House, le point de rencontre des supporters belges, idéalement situé non loin de l’Arc de Triomphe et des Champs-Élysées. Cette initiative du COIB a également bénéficié du soutien de notre SPF, qui a financé la réception d’ouverture (y compris le concert) en présence de nos souverains et du premier ministre.

Ce type de « maison des supporters » est devenu un incontournable pendant les Jeux, surtout lorsqu’un nombre aussi important de fans belges assiste aux compétitions. En tout, le pavillon belge a vu défiler quelque 33 000 visiteurs et servi 3 000 lunchs VIP.

Dans tous les cas, une maison des supporters constitue une vitrine idéale pour mettre en valeur les atouts de notre pays. Outre le grand succès remporté par les événements professionnels qui y ont été organisés par les organismes de commerce régionaux (l’AWEX, le FIT, etc.), nous devons également saluer la contribution essentielle de plusieurs entreprises belges à ces Jeux de Paris, allant des tapis de gazon à l’infrastructure, en passant par l’électronique et l’informatique (système de billetterie, écrans géants, sonorisation, etc.). Lors de la cérémonie d’ouverture, le roi Philippe a pu admirer de ses propres yeux l’expertise belge qui a concouru à la réalisation de l’éblouissant spectacle de lumière sur la tour Eiffel.

Lors des Jeux paralympiques, les Belges pouvaient se rendre à la Lotto Paralympic Belgium House, établie au Pavillon Élysée Té, sur les Champs-Élysées. Cet emplacement de choix a offert à notre pays une visibilité remarquable. Cette fois encore, notre SPF a apporté son soutien au Comité paralympique belge en vue de l’installation de ce lieu de ralliement.
 

Une fresque haute en couleur

Impossible de ne pas mentionner la fresque réalisée par l’artiste français Tim Marsh pour orner notre ambassade à Paris, car elle vaut franchement le détour. Cette œuvre a été financée par la Chancellerie du Premier Ministre dans le cadre de la campagne Belgium Beyond, dont le but consiste à promouvoir le rayonnement de la Belgique à l’étranger. La fresque a remporté un franc succès auprès des passants tout au long des Jeux. La situation centrale de notre ambassade à proximité de la Place de l’Étoile n’y était pas totalement étrangère. Du reste, la peinture murale aux couleurs éclatantes s’est révélée un décor parfait pour immortaliser les dignitaires belges en visite.

En fin de compte, tant les Jeux olympiques que paralympiques se sont déroulés avec une fluidité exceptionnelle. Ils ont également contribué à l’amélioration de l’image de la Belgique. Nos postes, nos organismes régionaux, nos entreprise et surtout nos athlètes ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Les résultats sont parlants : dix médailles aux Jeux olympiques (trois d’or, une d’argent et six de bronze) et quatorze aux Jeux paralympiques (sept d’or, quatre d’argent et trois de bronze). En route maintenant pour les prochains Jeux à Los Angeles en 2028 !

Pour conclure, nous tenons à remarquer que très peu de touristes belges ont enregistré leur voyage sur notre outil permettant de nous informer de tout départ à l’étranger. Cette plate-forme permet à nos ambassades et consulats de contacter rapidement les voyageurs en cas de crise. Nous continuons à encourager les Belges à s’enregistrer sur Travellers Online lorsqu’ils entreprennent un voyage à l’étranger. Aucun pays, même s’il est réputé sûr, n’est à l’abri d’une crise.