Les maladies tropicales pour les nuls

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Personnes en tenue de protection devant une salle d'examen improvisée

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PALUDISME

En bref

Maladie pouvant être mortelle, due à un protozoaire (Plasmodium, 5 types) transmis par les moustiques qui en sont porteurs (Anopheles, 20 espèces).

Symptômes

1ers symptômes : fièvre aiguë, frissons, maux de tête, vomissements. Évolution : anémie, détresse respiratoire (chez l’enfant), atteinte des organes (chez l’adulte).

Localisation

Afrique subsaharienne surtout. Asie, Amérique latine. Moyen-Orient et certaines parties de l’Europe dans une moindre mesure.

Bilan

Environ 207 millions de nouveaux cas et 627 000 morts en 2012. Groupes à risque : jeunes enfants (un décès chaque minute) et femmes enceintes. Près de la moitié de la population mondiale est exposée.

Traitement

Traitement précoce à l’aide d’une association médicamenteuse comportant de l’artémisinine (ACT).

Prévention

Utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides (pyréthrinoïdes) et pulvérisation d’insecticides dans les habitations. Vaccin prometteur (RTS,S) actuellement testé en Afrique. En cas de courts séjours dans une zone exposée, un médicament comme le Malarone est un moyen de prévention.

Défis

Les moustiques dans certaines zones peuvent montrer une résistance aux pyréthrinoïdes. Une résistance à l’artémisinine a été signalée dans la région du Mékong, causée par la monothérapie (recours à l’artémisinine utilisée seule).

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Plakat, das darüber informiert, wie man sich vor Malaria schützen kann

© IRD-C. Duos

DENGUE ET DENGUE SÉVÈRE (grippe tropicale)

En bref

Infection virale transmise par des moustiques (Aedes aegypti, surtout). 4 sérotypes apparentés du virus.

Symptômes

État grippal avec forte fièvre, céphalées sévères, douleurs musculaires et articulaires, inflammation des ganglions.

Dengue sévère : complication potentiellement mortelle après plusieurs infections – douleurs abdominales, vomissements persistants.

Localisation

Régions (sub)tropicales, surtout dans les zones (semi-)urbaines. Les vecteurs se reproduisent avant tout dans l’eau croupie de conteneurs.

Bilan

Par an, 50 à 100 millions de nouveaux cas, 500 000 sujets atteints de dengue sévère sont hospitalisés (surtout des enfants), 2,5% meurent. 2,5 milliards de personnes sont dans des zones à risque.

Traitement

Pas de traitement spécifique. Il est crucial de maintenir les volumes liquidiens des sujets en cas de dengue sévère.

Prévention

Éviter l’accès des moustiques aux gîtes larvaires, protéger les habitations, épandre des insecticides. Vaccins au stade des essais.

Défis

La dengue menace l’Europe : première infection rapportée en France et en Croatie en 2010, au Portugal en 2012, en Chine et aux États-Unis d’Amérique en 2013. Aedes albopictus, vecteur secondaire mais résistant au froid venu d’Asie, s’est propagé en Amérique du Nord et en Europe via le transport international (pneus, bambou).

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moustique piqueur

© IRD-N. Rahola

CHOLÉRA

En bref

Infection diarrhéique due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par le bacille Vibrio cholerae, dont on peut mourir en quelques heures en l’absence de traitement.

Symptômes

Diarrhée aqueuse. 75% des sujets infectés manifestent peu de symptômes (diarrhée bégnine), voire aucun. Ceux ayant une faible immunité (enfants souffrant de malnutrition, patients VIH) risquent davantage la mort.

Localisation

Au 19e siècle, propagation au monde entier à partir du delta du Gange (Inde). Endémique (présence stable) dans plusieurs pays en développement. Zones à risque typiques : lieux aux mauvaises conditions d’hygiène (bidonvilles, camps de réfugiés).

Bilan

3 à 5 millions de nouveaux cas et 100 000 à 120 000 décès par an.

Traitement

On peut guérir facilement jusqu’à 80% des malades en administrant des sels de réhydratation orale. En cas de déshydratation très sévère : perfusion de liquide par voie intraveineuse et administration d’antibiotiques.

Prévention

Hygiène suffisante (installations sanitaires) et eau propre. Réaction rapide pour prévenir les épidémies. Il existe 2 vaccins par voie orale efficaces, surtout pour les personnes vulnérables dans des zones à haut risque.

Défis

Nouvelles variantes détectées il y a peu, provoquant un choléra plus grave. Le réchauffement climatique leur crée un environnement favorable.

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Rive de la rivière pleine de déchets et de linge

© Stanley Greene

MALADIE DE CHAGAS (TRYPANOSOMIASE AMÉRICAINE)

En bref

Maladie potentiellement mortelle causée par un protozoaire, Trypanosoma cruzi, transmis par une variété de punaises se nourrissant de sang humain par le dépôt de déjections à proximité de la piqûre.

Symptômes

1re phase, aiguë (2 mois) : symptômes bénins ; lésions cutanées, céphalées, douleurs musculaires. 2e phase, chronique : jusqu’à 30% des sujets souffrent de troubles cardiaques et jusqu’à 10% de troubles digestifs, neurologiques ou les deux. Des années plus tard, cela peut mener à une insuffisance cardiaque ou une mort soudaine.

Localisation

Amérique latine, surtout. États-Unis d’Amérique, Canada et Europe depuis peu.

Bilan

7 à 8 millions de nouveaux cas. Coût des soins médicaux en Colombie en 2008 : 207 millions d’euros. Coût annuel des insecticides : 3,9 millions d’euros.

Traitement

Benznidazole et nifurtinox, très efficaces si administrés tôt assez. Nécessite l’accès aux soins de santé.

Prévention

Lutte antivectorielle : insecticides, moustiquaires, bonne hygiène lors de la préparation et du transport des aliments. Éradication impossible à cause de la taille du réservoir de T. cruzi dans la faune sauvage.

Défis

Émergence dans des régions précédemment indemnes (bassin amazonien). Réémergence là où la lutte avait progressé (Chaco en Bolivie). Propagation au reste du monde.

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einzelliger Parasit Trypanosoma cruzi

© IRD-N. Rahola

LEISHMANIOSE (LÈPRE DES MONTAGNES)

En bref

Maladie sous 3 formes causée par un protozoaire (Leishmania, plus de 20 espèces), transmise au sujet par la piqûre de phlébotomes.

Symptômes

Forme viscérale (LV) : poussées irrégulières de fièvre, perte de poids, augmentation du volume du foie, anémie. Mortelle en l’absence de traitement.

Forme cutanée (LC) : ulcères dans les parties exposées, avec cicatrices définitives. Forme la plus fréquente.

Forme cutanéo-muqueuse (LCM) : détruit partiellement ou totalement les muqueuses du nez, de la bouche et de la gorge.

Localisation

LV : Inde, Afrique de l’Est. LC : surtout Amériques, bassin méditerranéen, Moyen-Orient, Asie centrale. LCM : principalement Bolivie, Pérou et Brésil.

Touche avant tout les populations les plus pauvres (malnutrition, conditions de logement). Liée aussi à la déforestation, l’irrigation, la construction de barrages.

Bilan

20 000 à 30 000 décès par an. LV : 200 000 à 400 000 nouveaux cas par an. LC : 0,7 à 1,3 million de nouveaux cas par an.

Traitement

Maladie traitable et curable. Les sujets avec la LV doivent être soignés rapidement.

Prévention

Diagnostic précoce, lutte antivectorielle (insecticides, moustiquaires imprégnées d’insecticides), éducation.

Défis

Le changement climatique peut aggraver la situation.

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Junge mit Fleischwunde an der Wange

© Damiaanactie

SCHISTOSOMIASE (BILHARZIOSE)

En bref

Maladie provoquée par des vers parasites (Schistosoma, 5 espèces) qui pénètrent dans la peau. L’infection se produit quand la peau est en contact avec une eau infestée (déjections de gastéropodes d’eau douce infectés). 2 formes : intestinale et urogénitale.

Symptômes

Forme intestinale : douleurs abdominales, diarrhée, sang dans les selles. Forme urogénitale : sang dans l’urine.

Localisation

Zones (sub)tropicales, surtout dans les communautés rurales démunies qui n’ont pas accès à une eau de boisson salubre et à un assainissement satisfaisant (agriculteurs, pêcheurs, enfants lors d’activités de loisirs). 90% des malades vivent en Afrique.

Bilan

Plus de 200 000 décès en Afrique subsaharienne par an (estimation). En 2012, au moins 249 millions de personnes ont reçu un traitement préventif ; 42,1 millions de malades ont été soignés.

Traitement

Un médicament efficace, sûr et bon marché existe (praziquantel).

Prévention

Traitement à grande échelle des groupes à risque, accès à l’eau potable, amélioration de l’assainissement, éducation sanitaire et lutte contre les gastéropodes.

Défis

Pénurie de praziquantel. En 2012, seuls 14,4% des personnes ayant besoin du traitement préventif en ont bénéficié. De plus en plus de touristes sont touchés (écotourisme, voyages hors des sentiers battus).

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Enfants jouant dans de l'eau polluée

© Reynaers-Greenpeace

LÈPRE

En bref

Maladie causée par le bacille Mycobacterium leprae, qui se multiplie très lentement. Transmission par des gouttelettes d’origine buccale ou nasale issues d’une personne infectée.

Symptômes

Lésions de la peau, des nerfs périphériques, des yeux et de la muqueuse des voies respiratoires supérieures. La peau infectée devient insensible ou difforme. Le sujet peut aussi devenir aveugle ou paralysé.

Localisation

Foyers dans de nombreux pays : Angola, Bangladesh, Brésil, Chine, République démocratique du Congo (RDC), Éthiopie, Inde, Indonésie, Madagascar, Mozambique, Myanmar, Népal, Nigeria, Philippines, Soudan du Sud, Soudan, Tanzanie.

Bilan

Fin 2012, 189 018 malades dans le monde, avec 232 857 nouveaux cas. Près de 16 millions de patients ont été guéris de la lèpre ces 20 dernières années.

Traitement

L’association de dapsone, rifampicine et clofazimine est très efficace.

Défis

Focalisation sur les personnes qui n’ont pas encore été soignées, entre autres dans les zones retirées. Intégration du traitement dans les services de santé généraux. Lutter contre la stigmatisation pour encourager la consultation spontanée.

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Un garçon fait vérifier une tache de lèpre sur la joue

© Damiaanactie

EBOLA

En bref

Maladie grave causée par le virus Ebola (5 espèces). Virus transmis à partir d’animaux infectés. Les chauves-souris frugivores sont probablement les hôtes naturels du virus.

Symptômes

Fatigue fébrile intense à début brutal, céphalées et douleurs musculaires suivies de vomissements, diarrhée, insuffisances rénales et hépatiques, parfois des hémorragies. 40 à 90% des sujets meurent.

Localisation

Surtout dans des villages isolés d’Afrique centrale et de l’Ouest, près de forêts tropicales. Une variante aussi en Chine et dans les Philippines, sans répercussion sur l’être humain jusqu’à présent.

Bilan

Premières flambées en 1976 : 280 morts (RDC) et 151 morts (Soudan). Flambées régulières depuis lors, la pire en RDC, au Congo et en Ouganda. La flambée actuelle en Afrique de l’Ouest est la plus grave de toutes avec 4 4408 décès le 2 novembre 2014 (37% des malades) dans les 3 pays les plus touchés (Guinée, Liberia et Sierra Leone).

Traitement

Aucun. Les sujets gravement malades nécessitent des soins intensifs généraux dont une réhydratation par voie orale. Vaccins au stade des essais.

Prévention

Informations sur les contacts avec les animaux (sauvages), les contacts (directs ou) rapprochés avec des sujets infectés (liquides biologiques) et sur les inhumations sans risque.

Défis

Mise au point d’un traitement efficace.

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Travailleurs humanitaires en combinaison médicale de protection

© UNICEF-NYHQ2014-1027-Jallanzo

TRYPANOSOMIASE HUMAINE AFRICAINE (MALADIE DU SOMMEIL)

En bref

Maladie due à un parasite protozoaire, Trypanosoma brucei, transmis à l’être humain par la piqûre d’une mouche tsé-tsé (Gambus) infectée. 2 formes : T. brucei gambiense (plus de 98% des cas) et T. brucei rhodosiense.

Symptômes

1er stade : fièvre, céphalées, douleurs articulaires et prurit. 2e stade : atteinte du système nerveux central avec état confusionnel, modification du comportement, troubles du sommeil. Mortelle en l’absence de traitement. Gambiense : évolution lente. Rhodosiense : évolution rapide.

Localisation

Gambiense : Afrique centrale et de l’Ouest. Rhodosiense : Afrique orientale et australe. Surtout les populations rurales (agriculteurs, pêcheurs, chasseurs, éleveurs). 70% des cas recensés ces 10 dernières années en RDC.

Bilan

3 grandes épidémies au 20e siècle. 70 millions de personnes menacées. En 1998, 40 000 cas officiels ; 300 000 cas selon estimations. En 2012, 9 878 cas officiels ; 20 000 cas selon estimations.

Traitement

Des médicaments existent. 1re phase : pentamidine et suramine. 2e phase : mélarsoprol, éflornithine et nifurtimox.

Défis

L’OMS poursuit ses efforts d’éradication de la maladie via des partenariats public-privé. La Belgique est l’un des principaux donateurs dans la lutte contre la maladie en RDC.

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mouche tsétsé

© IRD-M. Dukhan

ULCÈRE DE BURULI

En bref

Infection débilitante de la peau causée par la bactérie Mycobacterium ulcerans.

Symptômes

Démarre (souvent) par une grosseur indolore, principalement sur les bras et les jambes, pouvant entraîner une destruction de la peau et des tissus mous. Peut entraîner difformités et handicaps.

Localisation

33 pays en Afrique, Amérique du Sud, Asie et Océanie. Surtout dans les régions (sub)tropicales, et en Chine, Australie et au Japon. Majorité des cas en Afrique centrale et de l’Ouest (Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, RDC, Ghana).

Bilan

5 000 à 6 000 cas par an. En Afrique, 48% des sujets ont moins de 15 ans.

Traitement

Association d’antibiotiques (rifampicine et streptomycine) combinés éventuellement avec un traitement des plaies.

Prévention

Impossible car on ignore les modalités de transmission de l’ulcère. Il n’existe pas de vaccins.

Défis

Détection précoce, test de diagnostic rapide, identification du vecteur.

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Plaie ouverte du tibia à l'arrière du pied.

© IRD-S. Meyinaebong

DRACUNCULOSE (MALADIE DU VER DE GUINÉE)

En bref

Maladie provoquée par un ver parasite, Dracunculus medinensis, transmis par des puces d’eau parasitées lors de l’ingestion d’eau contaminée.

Symptômes

Après ingestion d’eau contaminée, les larves sont libérées dans l’estomac et traversent la paroi intestinale pour migrer à travers l’organisme. Près d’un an plus tard, un ou plusieurs vers femelles fécondés migrent sous les tissus cutanés jusqu’à ce qu’ils atteignent les membres inférieurs et forment une phlyctène. Pour calmer la sensation de brûlure, les sujets plongent la zone infestée dans l’eau, le ver libérant des larves qui infectent les puces d’eau. Autres symptômes : vomissements, fièvre, réactions allergiques.

Localisation

Tchad, Éthiopie, Mali, Soudan. Plupart des cas au Soudan du Sud. Population rurale pauvre qui boit l’eau de surface.

Bilan

Années 1980 : 3,5 millions de cas dans 20 pays. 2013 : 148 cas dans 5 pays.

Traitement

Aucun.

Prévention

Maladie pratiquement éradiquée grâce à la prévention : prévention de la contamination de l’eau par les vers (extraits manuellement des tuméfactions), filtrage de l’eau de boisson, éducation, lutte contre les larves à l’aide du téméphos. Aucun vaccin.

Défis

Détection des derniers cas. La quasi-éradication entraîne un risque de baisse du financement et de perte d’intérêt.

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un ver rond parasite sort de la jambe

© AJC1

GÉOHELMINTHIASES

En bref

Infections dues à différentes espèces de vers parasites, des nématodes (Ascaris lumbricoidesAncylostoma duodenaleNecator americanusTrichuris trichiura), transmises via les sols contaminés par les excréments des personnes infectées (via l’eau, les légumes, les jeux d’enfants).

Symptômes

En cas d’infestation accrue du sujet : diarrhée, douleurs abdominales, faiblesse, troubles du développement cognitif et physique, anémie (due à des hémorragies intestinales). Perte de nutriments essentiels (vitamine A) car certains nématodes en captent une partie.

Localisation

Afrique subsaharienne, Amériques, Asie orientale, Chine. Dans les lieux où les moyens d’assainissement sont insuffisants.

Bilan

Plus de 1,5 milliard de personnes infestées par des géohelminthes. Plus de 270 millions de très jeunes enfants et plus de 600 millions d’enfants d’âge scolaire habitent dans des régions de transmission intensive. Autres groupes à risque : femmes enceintes, mineurs, cueilleurs de thé.

Traitement

Médicaments efficaces et peu coûteux, facilement administrables (albendazole, mébendazole).

Prévention

Assainissement suffisant, éducation (hygiène), déparasitage périodique des groupes à risque.

Défis

Élimination des infections chez l’enfant d’ici 2020.

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Ver intestinal

© IRD-L. Penchenier

CHIKUNGUNYA

En bref

Maladie virale transmise à l’être humain par des moustiques infectés (le plus souvent Aedes aegypti dans les zones (sub)tropicales et Aedes albopictus, aussi dans des régions tempérées) pouvant aussi transmettre la dengue.

Symptômes

Fièvre à début brutal, douleurs articulaires et musculaires, céphalées,  fatigue, éruptions cutanées. La plupart des sujets se rétablissent complètement, mais dans certains cas la douleur articulaire peut persister pendant des mois, voire des années. Mortelle parfois pour les personnes âgées. Peut être confondue avec la dengue.

Localisation

Afrique, Asie, Inde. Europe et Caraïbes depuis peu.

Bilan

Flambées importantes : RDC (1999-2000), îles Océan indien (2005), Inde (2006-2007), Gabon (2007). Italie (2007 ; 197 cas). Caraïbes (fin 2013). Depuis 2005, 1,9 million de cas (Inde, Indonésie, Thaïlande, Maldives, Myanmar).

Traitement

Aucun. Seule possibilité : atténuer les symptômes.

Prévention

Réduction du nombre de lieux de reproduction des moustiques (eau dans les pneus, soucoupes sous les pots de fleurs, cavités d’arbres, coques de noix de coco). Lors de flambées : vaporisation d’insecticides, utilisation de répulsifs et de moustiquaires imprégnées d’insecticides.

Défis

Meilleures communications, formation du personnel soignant, rédaction de recommandations, lutte antivectorielle.

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Barils d'eau stagnante

© IRD-J.-P. Gonzales

FILARIOSE LYMPHATIQUE

En bref

Maladie causée par des vers parasites, Wuchereria bancrofti (90% des cas) et Brugia malayi. Certains moustiques (Culex en zone urbaine et Anopheles en zone rurale) ingèrent des larves dans le sang d’un hôte infecté avant de les propager.

Symptômes

Les vers adultes logent dans le système lymphatique et perturbent le système immunitaire. Souvent asymptomatiques, les infections causent des dommages au système lymphatique et des lésions rénales. Inflammation de la peau et des ganglions. Difformités douloureuses (membres, organes génitaux, seins) : lymphœdème (gonflement des tissus) et éléphantiasis (épaississement de la peau et des tissus). Stigmatisation sociale, handicap permanent.

Localisation

80% des cas : Bangladesh, RDC, Éthiopie, Inde, Indonésie, Myanmar, Nigeria, Népal, Philippines, Tanzanie.

Bilan

Plus de 120 millions de personnes infectées, 40 millions souffrent de difformités. 1,4 milliard de personnes vivent dans des zones à risque.

Traitement

Albendazole associé à de l’ivermectine (suppression des larves dans le sang). Pas de traitement pour les parasites adultes.

Prévention

Traitement annuel préventif (4 à 6 ans) pour interrompre le cycle de transmission. Lutte antivectorielle.

Défis

Efforts toujours nécessaires. 2000-2012 : 4,4 milliards de traitements administrés à 948 millions de personnes.

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Moustique piqueur

© IRD-N. Rahola

ONCHOCERCOSE (CÉCITÉ DES RIVIÈRES)

En bref

Maladie dûe au ver parasite Onchocerca volvulus, transmise par la piqûre répétée de la simulie infectée, petite mouche noire.

Symptômes

Réactions inflammatoires, fortes démangeaisons, lésions et difformités cutanées. Parfois, déficience visuelle ou cécité irréversible.

Localisation

Zones tropicales surtout. Afrique subsaharienne (99% des cas). Foyers en Amérique latine (Brésil, Équateur, Guatemala, Mexique, Venezuela) et au Yemen. Villages isolés situés près de terres fertiles et de rivières à courant rapide (lieux de reproduction des simulies).

Bilan

Avant 1974 (voir plus loin), 50% des hommes de plus de 40 ans dans certaines communautés d’Afrique de l’Ouest (AO) souffraient de cécité due à la maladie. Recul économique dû à l’abandon de terres arables.

Traitement

Ivermectine une fois par an pendant 10 à 15 ans.

Prévention

Maladie maîtrisée en AO entre 1974 et 2002 grâce aux insecticides contre les larves de simulies et à une action à grande échelle : infection soignée chez 40 millions de personnes, 600 000 ont pu être sauvées de la cécité. 25 millions d’hectares de terres arables ont été récupérées.

Défis

Éradication complète de la maladie. 2010 : 76 millions de traitements dans 16 pays africains. Au moins 15 millions de sujets en attente de traitement.

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Ver parasite Onchocerca volvulus

© IRD-M. Boussinesq