-
Dernière mise à jour le

Les magnifiques paysages de la Norvège. Photo : le village de pêcheurs de Reine, situé sur un fjord, faisant partie de l’archipel des Lofoten. © Getty Images
La transition énergétique verte fut au cœur d’une mission économique en Norvège (16-19 juin 2024), aux côtés de l’économie circulaire et des sciences de la vie. Nos délicieuses fraises et le sport équestre ont également été mis à l’honneur. La mission a permis de conclure 18 contrats.
En moyenne, deux missions économiques princières sont organisées chaque année, sous la conduite de la princesse Astrid. Chaque fois, un pays pouvant offrir une valeur ajoutée évidente à la Belgique et vice versa est choisi. En juin 2024, ce fut au tour de la Norvège.
Gaz, pétrole et énergies renouvelables
La Norvège est surtout connue pour ses fabuleux paysages : fjords, montagnes, forêts, rivières et lacs. Avec ses 5,5 millions d’habitants – moitié moins qu’en Belgique, plus de 80 % vivent dans des centres urbanisés – et une superficie de 385 200 km² – 13 fois la Belgique – il y a donc un incroyable espace pour la nature.
Mais saviez-vous qu’avec un PIB d’environ 75 000 dollars/tête, la Norvège est aussi l’un des pays les plus riches du monde ? Les Nations Unies classent régulièrement le pays scandinave au premier rang en termes de taux de développement.
Elle doit cette richesse et ce développement élevé en grande partie à ses vastes réserves de gaz et de pétrole en mer. La Norvège est le 3e exportateur mondial de gaz et le 6e de pétrole. Les bénéfices sont investis dans des actions étrangères par l’intermédiaire du Fonds de pension gouvernemental (Government Pension Fund).
Parallèlement, le pays est également un modèle en matière d’énergies renouvelables. La quasi-totalité de son électricité provient de sources renouvelables – principalement l’hydroélectricité – et 70 % de sa consommation d’énergie est renouvelable. La Norvège prévoit résolument d’augmenter sa part d’énergie renouvelable en y incluant l’énergie éolienne, les turbines marémotrices – l’énergie du flux et du reflux – et l’hydrogène vert.

La ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten, et son homologue norvégien signent une déclaration commune sur la coopération énergétique en mer du Nord. La princesse Astrid regarde en arrière-plan. © SPF Affaires étrangères
Coopération énergétique en mer du Nord
Il va donc de soi que la transition énergétique verte fut l’un des thèmes centraux de la mission princière. Car la Belgique et la Norvège peuvent s’apporter beaucoup à cet égard ! En même temps, la déclaration d’Ostende lors du sommet de la mer du Nord de l’année dernière a donné lieu à des actions.
D’une part, la ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten, a signé une déclaration commune sur la coopération énergétique en mer du Nord avec son homologue norvégien. Objectif : connecter à l’avenir les réseaux électriques de la Belgique et de la Norvège. En pratique, cela signifie une connexion entre les parcs éoliens norvégiens en mer du Nord et l’île énergétique Princesse Elisabeth au large de la côte belge (en cours de construction). En cas de déficit, l’autre partenaire peut transmettre son excédent. Cela doit conduire à une plus grande stabilité des prix.
La Norvège souhaite porter sa puissance éolienne en mer à 30 GW d’ici à 2040. Le savoir-faire belge peut être très utile dans ce domaine. Aujourd’hui déjà, la société belge Parkwin a remporté un contrat pour la construction d’un parc éolien de 1 500 MW au large des côtes norvégiennes.
Stockage du carbone
D’autre part, la Norvège possède d’immenses gisements de gaz vides dans le sous-sol de ses eaux territoriales. C’est une aubaine pour les entreprises belges à forte consommation d’énergie qui ne parviendront jamais à réduire à 100 % leurs émissions de CO2. Prenons l’exemple de l’entreprise sidérurgique ArcelorMittal, de la cimenterie Holcim et du producteur de chaux Carmeuse.
Il s’agit de capter les émissions de CO2 restantes en Belgique et de les transporter vers la Norvège – entre autres via un pipeline à construire – pour stocker le CO2 de manière sûre et permanente dans un champ gazier souterrain vide dans la mer du Nord. Une déclaration bilatérale sur le CCUS (captage, utilisation et stockage du carbone) a été présentée en présence du ministre de la mer du Nord, Paul Van Tigchelt.
Secteur de la construction durable
L’économie circulaire fut également un thème clé. Un atelier a proposé des solutions pour rendre le secteur de la construction plus durable, grâce à l’innovation et à la réutilisation. Cela commence dès la phase de conception – où la « construction régénérative » est centrale - jusqu’à l’utilisation de matériaux de construction innovants et circulaires (= réutilisables). La construction régénérative fait plus que réduire les impacts négatifs. Elle veut apporter une contribution positive à l’environnement et à la société, par exemple en stockant du CO2.
Les nombreuses voitures électriques en Norvège offrent également des possibilités de réutilisation. 90 % des voitures neuves achetées en Norvège sont déjà électriques ! Le recyclage des voitures rechargeables usagées et de leurs batteries intéresse un certain nombre d’acteurs belges.
Les sciences de la vie et la biotechnologie ont constitué un troisième thème clé. Ainsi, une visite du parc scientifique d’Oslo – un incubateur autour de la biotechnologie – était au programme. La Norvège cherche à diversifier son économie et se tourne vers le savoir-faire belge pour développer le secteur biopharmaceutique norvégien (dans le domaine de la radiopharmacologie, de l’oncologie...). La Health & Biotech Valley belge, qui réunit la recherche, l’industrie et la distribution, est particulièrement inspirante à cet égard.

Emma Tallulah Behn – petite-fille du roi Harald V et de la reine Sonja – démontre la qualité unique d’un cheval belge. © SPF Affaires étrangères
Délicatesse
Notre pays a également beaucoup à offrir en ce qui concerne les fruits et légumes. En effet, la Norvège importe 70 % de ses légumes, fruits, fraises et baies. La mission prévoyait une dégustation de desserts à base de fraises belges, un produit qui reste très populaire en Norvège. Nos fraises y sont réputées pour leur grande qualité et méritent une plus grande part de marché. Mais les baies, les poivrons, les asperges, les poireaux et les poires Conférence sont également en quête de débouchés commerciaux.
Enfin, il convient de mentionner la position de leader de la Belgique dans le domaine des sports équestres. La cavalière norvégienne Emma Tallulah Behn – petite-fille du roi Harald V et de la reine Sonja – a monté un cheval belge de qualité lors d’une démonstration de saut d’obstacles en présence de la princesse Astrid et de la délégation officielle.
Les champions norvégiens affluent vers la Belgique parce qu’ils y trouvent les meilleurs chevaux et les meilleurs entraînements du monde. Notre pays dispose également d’une chaîne logistique complète comprenant le transport des chevaux, des aliments de qualité, la construction de pistes, l’équipement pour les sauts d’obstacles et des cabinets d’avocats spécialisés.
18 contrats
Comme pour toute mission princière, l’occasion était également propice pour établir des contacts au niveau politique. Ainsi, la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib s’est entretenue avec son homologue norvégien au sujet de l’Ukraine, de Gaza, de la République démocratique du Congo, du Soudan et du Sahel, entre autres. La princesse Astrid, la ministre Lahbib et le Ministre-Président Jambon ont été accueillis par le prince héritier Haakon au palais royal. Une réunion avec le Fonds de pension gouvernemental était également à l’ordre du jour.
Comme à l’accoutumée, la délégation de 450 personnes comptait également un certain nombre d’universitaires. Ils ont profité de l’occasion pour renforcer les liens avec les centres de recherche norvégiens qui accordent une grande importance à l’expertise scientifique belge.
Au final, 18 contrats ont été signés entre des entreprises et des institutions universitaires belges et norvégiennes. Une fois de plus, la mission princière a été fructueuse, surtout à l’heure où nous sommes confrontés à de nombreux défis.
Les missions économiques princières sont une organisation conjointe de notre SPF, de l’Agence pour le commerce extérieur et des 3 agences régionales chargées de la promotion du commerce et des investissements (Flanders Investment & Trade/FIT, Brussels Invest & Export /hub.brussels, Agence Wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers/Awex).
Plus sur « Économie »

Her Initiative révolutionne la vie des jeunes femmes tanzaniennes
L'ONG tanzanienne Her Initiative a reçu le KBF Prix Afrique des mains du roi Philippe et de la reine Mathilde le 27 juin 2024. G...

La Belgique et la politique spatiale internationale
Saviez-vous que notre SPF est activement présent dans les différents forums internationaux où se décide la politique spatiale ? ...

Le travail décent mérite une plus grande attention
Le travail décent fait partie des trois thèmes prioritaires de la Coopération belge au Développement. Dans ce cadre, le Service ...