Trade for Development Centre : une Journée régionale du commerce équitable en Côte d’Ivoire

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Photo d'un homme posant ses mains sur une table couverte de fèves de cacao

Un producteur de cacao en Côte d’Ivoire (© TDC).

En septembre 2024, le Réseau ivoirien du commerce équitable (RICE) a organisé la toute première Journée régionale du commerce équitable en Côte d’Ivoire. Les producteurs ont pu s’y informer sur de nombreux sujets, tels que les répercussions du règlement européen contre la déforestation. Le Trade for Development Centre a soutenu l’événement.

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Icônes des objectifs de développement durable 1, 8 et 12

Vous avez peut-être déjà entendu parler de la Semaine du commerce équitable, organisée chaque année début octobre par le Trade for Development Centre (TDC), un programme de la Coopération belge au Développement (une compétence de notre SPF), via l’agence belge de développement Enabel. Le « commerce équitable » désigne des échanges économiques à la fois éthiques (rémunération équitable) et écologiques.
 

Sensibilisation dans le Sud


Outre un travail de sensibilisation auprès de la population belge, le TDC assiste également les producteurs du Sud qui cherchent à satisfaire aux exigences du commerce équitable. À cet égard, le marketing joue un rôle essentiel. Ainsi, le TDC aide entre autres les coopératives de cacaoculteurs à renforcer leur position sur les marchés nationaux et internationaux. Cet accompagnement vise à augmenter le chiffre des ventes pour, en définitive, améliorer le revenu et les conditions de vie des cultivateurs.

De plus, une sensibilisation reste indispensable dans les pays du Sud, auprès des cultivateurs et des coopératives mais aussi des autorités et du grand public. En Côte d’Ivoire, pays du cacao par excellence, le TDC soutient à cet effet les journées nationales et régionales du commerce équitable.
 

Réunions-débats


Le 11 septembre 2024, le RICE, le Réseau ivoirien du commerce équitable, a organisé la toute première Journée régionale du commerce équitable dans la ville de San Pédro. En ce moment, le réseau compte 80 coopératives membres, représentant environ 70 000 producteurs de diverses filières agricoles, dont le cacao, le café, l’anacarde (ou noix de cajou), la banane, la mangue et le miel.

La journée régionale a débuté par une présentation des principes et des implications du commerce équitable. S’est ensuivie une réunion-débat sur la traçabilité des produits agricoles et, plus particulièrement, sur le règlement européen contre la déforestation (RDUE). Un second panel s’est intéressé aux pratiques agricoles durables.

Les débats ont ensuite laissé la place à une table ronde consacrée au financement agricole. Enfin, la journée s’est conclue lors d’un lunch informel, l’occasion idéale pour les participants d’établir des contacts et d’échanger des idées.
 

Public varié


Le RICE a accueilli une centaine de participants formant un public varié : organisations de producteurs mais aussi représentants du secteur privé, ONG et chercheurs. Un professeur-chercheur de l’université de San Pédro a ainsi pu partager son expérience en matière de bonnes pratiques dans la cacaoculture, en mettant l’accent sur le recours aux engrais et pesticides biologiques.

En outre, le RICE s'est particulièrement réjoui de la présence des autorités de la ville de San Pédro. Un dialogue entre les producteurs et les autorités locales est en effet essentiel pour que ces dernières comprennent la situation et puissent agir.
 

Règlement de l'UE contre la déforestation


Une telle Journée régionale du commerce équitable répond clairement à un besoin, car le domaine du commerce équitable ne cesse lui aussi d'évoluer. Ainsi, le récent règlement de l’UE contre la déforestation s'avère non seulement extrêmement utile et nécessaire, mais présente également des implications significatives pour les cultivateurs. Il impose en effet que le cacao, le café, l'huile de palme, le bétail, le bois, le caoutchouc et le soja, ou tout produit dérivé comme les meubles et le chocolat, importés dans l'UE répondent à l’exigence « zéro déforestation ».

Autrement dit, l'importateur doit être en mesure de prouver que ces produits ne sont pas issus d’une production associée à la déforestation ou à la dégradation des forêts, ici ou ailleurs dans le monde. Et cette obligation ne peut être remplie que, par exemple dans le cas du cacao, si toutes les fèves sont « traçables », donc si nous savons clairement de quelles parcelles elles proviennent.

Mais comment y parvenir ? Pour satisfaire aux exigences du RDUE, les coopératives devront quoi qu'il en soit faire face à des frais d'investissements et des frais récurrents de gestion tels que pour la géolocalisation et la séparation physiques des lots. En ce qui concerne le cacao, l'Afrique dispose heureusement déjà de sa propre norme, l'ARS-1000 (ou the African Regional Standard for Sustainable Cocoa). Complémentaire du RDUE, elle vise également la traçabilité et la culture durable et équitable du cacao. Actuellement, le gouvernement ivoirien s’emploie par le biais de son régulateur, le Conseil Café-Cacao, à promouvoir la norme ARS-1000 dans l’ensemble du secteur.
 

Les producteurs peuvent y arriver


En bref, une Journée régionale du commerce équitable semble l'occasion idéale pour soulever ce type de questions, souvent complexes. En tout cas, les participants sont repartis avec la conviction de pouvoir y arriver s’ils y mettent du leur.

Plus généralement, le RICE profite de cette journée régionale pour sensibiliser le secteur agricole et le grand public aux principes, avantages et implications du commerce équitable en Côte d'Ivoire. Un événement à l’échelon régional permet de nouer des liens étroits avec des coopératives et producteurs locaux.

Cette toute première Journée régionale du commerce équitable appelait une suite. Une nouvelle édition est ainsi déjà prévue au début de l’année prochaine. Elle aura lieu dans la ville de Daloa et proposera un programme similaire.