Une spécialiste en poussière spatiale remporte le prix Christoffel Plantin

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Cérémonie de remise des prix

La cérémonie de remise des prix à la Maison provinciale d'Anvers le 25 octobre 2021. De gauche à droite : la lauréate Dr. Veerle Sterken, le président du Fonds Plantin Guy van Doosselaere et la gouverneure provinciale Cathy Berx.

Le Prix Christoffel Plantin est remis depuis 1967 par le fonds du même nom. Quelques amis avaient alors eu l'idée de décerner un prix à un ou une Belge qui contribuerait au prestige de la Belgique à l'étranger, mais encore méconnu(e) chez nous. Avec ce prix, ils voulaient mettre à l'honneur cette personne et la faire connaître dans son pays.

Le prix, qui consiste en une dotation de 25 000 euros et une médaille, est décerné chaque année dans l'une des trois catégories suivantes : engagement social (2018, 2021, …), culture (2019, 2022, …) et sciences (2017, 2020, …). En raison de la crise du coronavirus, le prix de 2020 a été décalé d'une année. Les candidats peuvent uniquement être présentés par les ambassades et les consulats belges qui font appel à leur réseau mondial.

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Veerle Sterken

Dr Veerle Sterken devant une maquette du vaisseau spatial Giotto de l'ESA en 2015.

Une des meilleurs scientifiques au monde

Cette année, c'est le docteur Veerle Sterken qui a été désignée lauréate. Elle travaille comme scientifique de l'espace à l'ETH de Zurich, une prestigieuse université suisse. « Le Dr Sterken fait partie des meilleurs scientifiques au monde et a déjà construit une carrière impressionnante pour son jeune âge », explique Guy van Doosselaere, président du Fonds Plantin pour motiver ce choix.

Jusqu'à ses 18 ans, la jeune femme a vécu à Merelbeke où elle est née. Elle est allée à l'école à Gand. « À 5 ans, j'ai pu aller observer la comète de Halley en Nouvelle-Zélande avec mon père, qui était astronome, explique-t-elle. C'est de là que je tiens ma fascination pour l'astronomie et pour la navigation spatiale. » C'est ce qui la pousse, à 18 ans, à choisir d'aller étudier les techniques aéronautiques et aérospatiales aux Pays-Bas. Après quelques détours, elle finit par atterrir en Suisse.

Aujourd'hui, elle est spécialiste des « poussières interplanétaires et interstellaires ». Au sens propre. Une mission spéciale intitulée Stardust a en effet ramené sur Terre des poussières spatiales, ce qui a permis d'en connaître la composition exacte.

De telles recherches se révèlent extrêmement utiles. En effet, lorsque les astronomes observent les étoiles, la lumière qu'ils voient est quelque peu déformée par ces poussières. En améliorant leurs connaissances à leur sujet, ils peuvent évaluer avec plus de précision ce qu'ils voient. Il est aussi intéressant de savoir ce qui évolue dans notre système solaire et en dehors. Les particules de poussière transportent en effet des éléments d'information sur l'environnement dans lequel elles ont « vu le jour ».

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Poussière spatiale

Voici à quoi ressemble une simulation de laboratoire de la poussière spatiale.

Ravie

Mme Sterken est en tout cas ravie de son prix. « Il n'est pas facile de construire une carrière dans la science, confie-t-elle. Le Prix Christoffel Plantin pourra m'être utile pour la suite. Étant donné que j'habite à l'étranger depuis l'âge de 18 ans, j'ai relativement peu de contacts en Belgique. Ce prix est donc une excellente occasion de faire connaître un peu mieux mes recherches en Belgique. Il pourra également m'aider à renforcer mes anciens contacts aux Pays-Bas. Il est en outre fantastique de mettre en lumière la science des poussières in situ. Bien que ce soit extrêmement utile et fascinant, c'est un domaine de recherche relativement méconnu, même parmi les astronomes. »

Ce prix permettra donc de mettre un peu mieux en avant la recherche sur les poussières spatiales. À l'avenir, une mission spatiale interstellaire pourrait également détecter des poussières spatiales en dehors de notre système scolaire, en tout cas si la NASA décide de concrétiser cette mission.

Parmi les anciens lauréats du prix figurent le metteur en scène d'opéra Gilbert Deflo (2019), l'ophtalmologue Piet Noë (2018), qui a mis sur pied une clinique ophtalmologique au Rwanda, et la microbiologiste Hilde De Reuse (2017), affiliée à l'Institut Pasteur à Paris.

Les expériences du D. Sterken avec l'ambassade de Belgique en Suisse

« Je connais bien sûr l'ambassade pour y avoir renouvelé mes passeports et autres, mais le plus sympa et le plus amusant, c'est toujours la Coupe du monde. L'ambassade organise une projection publique sur la Waisenhausplatz avec de la bière belge, des frites belges et de la sauce andalouse ! C'est un vrai plaisir. J'y retrouve de nombreux Belges et Suisses que je connais, mais c'est aussi l'occasion de faire la connaissance de nouveaux Belges. ».’