Visite d’État en Afrique du Sud : hommage à la lutte contre l’apartheid et engagement en faveur du développement durable

La toute première visite d’État de la Belgique en Afrique du Sud, en mars 2023, a mis en exergue nos valeurs communes et le développement durable. La lutte contre l’apartheid et en faveur de la liberté a également été mise à l’honneur.

Lors d’une visite d’État, le couple royal rencontre les chefs d’État du pays hôte. Ce type de visite incarne le degré le plus élevé des relations diplomatiques entre deux pays et constitue à chaque fois une occasion unique de renforcer les liens, tant sur les plans politique, économique, académique que culturel.

Nos souverains emmènent en effet toute une délégation dans leur sillage. Ils sont systématiquement accompagnés, entre autres, du ministre des Affaires étrangères et des ministres-présidents des communautés et régions, ainsi que de représentants d’entreprises et d’universités belges.

Après la Lituanie l'année dernière, c’était au tour d’un autre partenaire solide de recevoir la visite de notre couple royal en mars 2023 : l’Afrique du Sud. Tout comme la Belgique, l’Afrique du Sud défend le multilatéralisme ainsi que la paix et la sécurité sur les continents européen et africain. En outre, l’Afrique du Sud s’est imposée comme une superpuissance régionale et un acteur important sur la scène internationale qui pourrait jouer un rôle prépondérant, par exemple pour la paix dans l’est du Congo.

L’Afrique du Sud est le seul pays africain membre du G20 – les 20 plus grandes puissances économiques mondiales – et fait partie des BRICS, une association de pays émergents qui comprend également le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Le pays cherche par ailleurs à entretenir de bonnes relations avec les pays occidentaux afin de favoriser pleinement la relance économique.

La Belgique constitue un des principaux partenaires commerciaux de l’Afrique du Sud. En 2021, notre pays était son 10e plus grand client et même le 3e plus grand au niveau de l’UE. Pour la Belgique, l’Afrique du Sud en tant que client et fournisseur se situe respectivement à la 37e et 24e place. Nous importons principalement des diamants, des voitures et des tracteurs, tandis que nous exportons majoritairement des produits pharmaceutiques et de l’énergie. La Belgique entend clairement renforcer ses investissements en Afrique du Sud en raison du potentiel considérable que lui confère son statut de pays le plus industrialisé et d’économie la plus diversifiée d’Afrique.

Bien que la visite d’État fût résolument tournée vers l’avenir, il était essentiel de se pencher également sur le passé. En effet, l’Afrique du Sud a souffert pendant de longues années de l’« apartheid », une violente ségrégation raciale – blancs, noirs, métis – qui n’a officiellement pris fin qu’avec la présidence de Nelson Mandela en 1994. En déposant une gerbe au mémorial de Freedom Park, nos souverains ont voulu rendre hommage aux victimes de l'apartheid et, plus largement, à tous les Sud-Africains qui ont sacrifié leur vie pour la liberté et la démocratie. 

Le roi et la reine se sont également rendus au musée Hector Pieterson qui commémore le soulèvement des écoliers qui se sont opposés à l'utilisation obligatoire dans leur classe de l'afrikaans, une langue associée à l’époque à la minorité blanche dominante. Lors de ces manifestations, Hector Pieterson, un garçon de douze ans, a été abattu par la police de l’apartheid.

Parallèlement au devoir de mémoire, la visite était également placée sous le signe de l’avenir, lequel s’accompagne entre autres de défis urgents tels que la transition énergétique verte. À Johannesburg, une visite a été rendue à l’entreprise Beka-Schréder, belle vitrine d'un investissement belge réussi en Afrique du Sud qui bénéficie même d’un rayonnement dans toute l'Afrique subsaharienne. Beka-Schréder produit des éclairages publics alimentés par l’énergie solaire.

Une visite du Battery Test Bed figurait également au programme. Financé par la Flandre, ce laboratoire construit récemment teste de nouvelles technologies en vue de mieux adapter les batteries aux conditions climatiques et techniques locales en Afrique du Sud.

Pendant la pandémie de coronavirus, notre pays a vivement plaidé pour que les pays plus pauvres puissent eux aussi produire leurs propres vaccins, réduisant de cette manière leur dépendance vis-à-vis de l’Occident. En collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’UE, entre autres, la Belgique a soutenu dans cette optique un centre de transfert de technologie pour les vaccins à ARNm en Afrique du Sud, l’objectif étant que l’expertise en matière de vaccins développée localement soit par la suite exportée dans d’autres pays du continent africain, voire dans le monde entier.

Nos souverains ont visité ce centre qui est le fruit d’une collaboration entre les sociétés sud-africaines Afrigen et Biovax et les sociétés belges Univercells et ETheRNA. L’Afrique du Sud et les autres pays concernés seront désormais mieux armés pour réagir rapidement en cas d’émergence d’un nouveau virus dangereux.

L’Afrique du Sud étant le premier pays exportateur de diamants, une visite de ce secteur était incontournable. Notre roi a ainsi rencontré des employés d’une entreprise de diamant qui lui ont montré le processus de taille de ces pierres précieuses.

Plusieurs visites étaient centrées sur les jeunes. La délégation s’est par exemple arrêtée au Skate Park de Johannesburg, une école de skateboard locale qui se consacre à l'éducation créative des jeunes dont la majorité est issue de milieux défavorisés. Notre souverain n’a d’ailleurs pas hésité à monter sur l’une de ces planches à roulettes, sous les encouragements des nombreux jeunes présents. L’école est financée par la start-up bruxelloise The Skateroom. 

Le roi Philippe a également participé à une table ronde sur l’autonomisation des jeunes (youth empowerment). L’objectif était de discuter du renforcement de l'industrie locale du diamant, entre autres par la formation et l’échange de bonnes pratiques. De son côté, la reine s’est rendue au centre de la petite enfance d’Emuseni dans le célèbre quartier populaire de Soweto. L’ASBL belge VVOB, partenaire de la Coopération belge au Développement, y organise des formations à l’attention du personnel.

Au cours de la visite d’État, les universitaires de la délégation ont pu bénéficier de nombreuses occasions de rencontrer leurs homologues sud-africains. Nos souverains se sont ainsi rendus à l’université de Western Cape au Cap qui collabore étroitement avec les universités de Gand (Universiteit Gent) et de Bruxelles (Vrije Universiteit Brussel) depuis de longues années. L’accent a été mis sur l’inclusion numérique grâce à laquelle des jeunes issus de milieux défavorisés peuvent eux aussi bénéficier d’opportunités de formation et d’emploi.

Ce programme de quatre jours, particulièrement riche en activités, a permis de mettre en lumière les divers aspects de la coopération et de la relation qui unit nos deux pays. Il est apparu clairement sur le terrain que la Belgique et l’Afrique du Sud entretiennent des liens très forts.

Cette toute première visite d’État de notre pays en Afrique du Sud, et première visite d’État du couple royal en Afrique, était donc on ne peut plus utile et nécessaire. La prochaine mission économique princière, prévue en mai 2023 et conduite par la princesse Astrid, se déroulera également en Afrique, plus précisément au Sénégal.