Du yoga et de la méditation pendant la quarantaine

Début mars, Maryline Delvallée et son ami albanais Vigjilent Rrapaj se sont rendus en Inde pour suivre une formation. Quelques jours après leur arrivée, ils ont été mis en quarantaine. Ils ont heureusement pu compter sur le soutien dévoué du consulat général belge pour organiser leur rapatriement. Maryline nous raconte son aventure.

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Plan d'eau avec palmiers et personnes sur le rivage

De beaux backwaters près de l'ashram

Je suis arrivée en Inde le 8 mars accompagnée de mon ami albanais. Nous nous y étions rendus pour suivre une formation en ayurveda, une forme de médecine indienne ancestrale, et suivre des cours de yoga notamment dans un ashram dans le village de Nedungalam (État du Kerala). Appelé Maithrimandir, ou « maison de l'amitié », cet ashram entouré de backwaters est un endroit merveilleux au beau milieu de la nature.

Dès le 10 mars, nous avons été mis en quarantaine en tant que touristes. Les autorités locales effectuaient régulièrement des contrôles afin de s'assurer que tout se déroulait au mieux. À partir de ce moment, nous avons suivi l’évolution de la pandémie en Belgique et dans le monde entier sur internet. Nous étions aussi informés grâce à nos contacts avec notre famille et nos amis via Messenger et WhatsApp.

Yoga et méditation

Au cours du premier mois, nous avons simplement suivi notre formation avec un groupe de Français. Après leur départ, nous n'étions plus que 3 touristes. Parmi le personnel local, il ne restait que le responsable du centre, Sarvatma, le cuisinier Rajee et le superviseur Jay. Nous avons fait du yoga et de la méditation, nous nous sommes occupés du potager et nous avons distribué de la nourriture aux villageois.

En dépit de la quarantaine, je me sentais parfaitement bien dans l'ashram. Mon ami était quant à lui bien moins rassuré. Il était préoccupé par une aggravation possible de la situation. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de rentrer. Mais il était impossible de trouver un vol (pour l'Europe), surtout pour mon ami de nationalité albanaise, même s'il a un permis de séjour grec.

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Nourriture distribuée sur des tapis en plastique pour la distribution

Distribution de nourriture pour les villageois

Monsieur Mark

Fin mars, une amie de l'ashram nous a mis en contact avec le consulat général à Chennai. Je me suis inscrite sur Travellers Online, la base de données du SPF Affaires étrangères pour les voyageurs belges et j'ai envoyé un e-mail.

Heureusement que nous étions en contact avec le consulat général, car mon ami n'a pas reçu d'aide de la part de l'ambassade albanaise, ni dans un premier temps de l'ambassade grecque. J'ai moi-même été principalement en contact avec le consul général, « Monsieur Mark », comme je l'appelais. Je ne l'ai jamais rencontré, tout s'est déroulé par mail et par téléphone.

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Maryline et Vigjilent avant le départ

Maryline et Vigjilent, juste avant le départ pour l'aéroport

Vol au départ de Bangalore

Le 5 mai, le consulat général nous a informés que les autorités françaises organisaient un vol le 8 mai vers Paris au départ de Bangalore. L'ambassade française a d'abord refusé que nous embarquions à bord de l'appareil, mais elle a finalement accepté grâce à « Monsieur Mark ».

Nous devions d'abord parcourir les 800 km qui nous séparaient de l'aéroport de Bangalore. Heureusement, nous avons pu compter sur l'aide de deux chauffeurs super sympathiques, des connaissances du responsable de l'ashram. Nous avions anticipé un long voyage et nous nous sommes mis en route le 7 mai à 6h30.

Des paysages époustouflants

Nous avons effectivement été soumis à de nombreux contrôles : celui de notre passeport, de notre autorisation de quitter l'État du Kerala, de nos certificats médicaux, mais aussi de notre température corporelle ! Après un périple de 14 heures, nous sommes arrivés à Bangalore à 20h30. Nous étions suffisamment à l'avance pour notre vol à 1h30 le lendemain matin. Même si ce voyage n'a pas été de tout repos, nous avons en contrepartie eu la chance d'admirer des paysages tout simplement époustouflants !

Durant le voyage, nous sommes restés en contact permanent avec le consul général et nous lui avons également signalé que nous étions arrivés à notre destination. L'ambassade de France n'a rien fait pour nous à l'aéroport, tout s'est déroulé par l'intermédiaire du consulat général belge.

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Maryline, Vigjilent et un chauffeur de taxi

En voyage vers l’aéroport avec des conducteurs super sympathiques

Attente à Charles De Gaulle

Même si nous nous trouvions dans un pays confiné, l'atmosphère était sereine à l'aéroport de Bangalore. Nous étions bien entendu tenus de respecter strictement la « distance sociale » de 1,5m et de porter un masque. Tous les sièges de l'avion étaient occupés, impossible donc de séparer les passagers. J'avais heureusement pu réserver deux places pour nous, nous étions donc plus ou moins séparés. Nous avons nous-mêmes pris l'initiative de garder notre masque et de nous désinfecter régulièrement les mains.

Nous sommes arrivés à l'aéroport Charles De Gaulle à Paris sans problème. C'est là que nos chemins se sont séparés. Mon ami albanais n'avait en effet pas le droit d'accéder au territoire belge et devait se rendre en Crète, un long voyage. Il est arrivé à destination le 12 mai, tandis que j'ai pour ma part atteint Zaventem le 9 mai. J'ai ensuite pris un taxi jusque chez moi.

Cette expérience restera gravée dans ma mémoire comme une aventure passionnante. J'ai été vraiment ravie de collaborer avec « Monsieur Mark » qui a fait preuve d'un profond dévouement à notre égard. Toutes nos félicitations au consulat général !!