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La migration ne connaît pas d’époque
La migration ne date pas d’hier. Depuis toujours, des individus ont cherché un nouvel endroit où vivre, pour une foule de raisons différentes. Si l’on constate bel et bien une hausse du nombre de migrants depuis quelques années, il importe de mettre les choses en perspective. Depuis 1990, le nombre de migrants au niveau mondial est passé de 2,9 à 3,3 pour cent.
Les migrants sont le plus souvent accueillis par les pays en développement
Les migrants n’arrivent pas tous en Occident. Il ressort d’un rapport de 2018 des Nations Unies que les pays en développement accueillent 21,7 millions de migrants. Les pays développés, tels que ceux de l’Union européenne et d’Amérique du Nord, n’en accueillent « que » 3,6 millions. Le nombre de migrants accueillis par les pays en développement a doublé en dix ans. Les dix plus grands pays d’accueil sont la Turquie, le Pakistan, le Liban, l’Iran, l’Ouganda, l’Éthiopie, la Jordanie, l’Allemagne, la République démocratique du Congo et le Kenya.
Les pays en développement accueillent plus de migrants que les pays développés. Photo: un camp de réfugiés rohingyas Jamtoli au Bangladesh. © iStock
Les migrants sont souvent très jeunes
La migration concerne essentiellement les jeunes. Plus de la moitié de la totalité des migrants en provenance de l’Ouganda, du Burkina Faso, du Ghana, du Nigeria et du Sénégal sont mineurs. Outre l’âge, l’éducation s’avère un bon indicateur en matière de migration. Les migrants ont souvent un niveau d’éducation plus élevé que les non migrants et sont à la recherche d’un emploi qui leur permettra de mettre leurs connaissances en pratique.
Les migrants ne sont pas tous des hommes
En dépit des normes sociales qui entravent leur mobilité, le nombre de femmes migrantes va croissant. Elle représentent aujourd’hui près de la moitié du nombre de migrants à l’échelle mondiale. Des études montrent que les filles dont le père a un niveau d’éducation plus élevé émigrent plus souvent que celles dont le père n’a pas étudié. L’appui des pères a incontestablement une influence sur l’avenir des filles. Les femmes émigrent plus souvent pour des raisons familiales, tandis que les déplacements des hommes sont davantage motivés par la recherche d’un emploi.
Les migrants ne sont pas tous mus par les mêmes raisons
Chaque parcours migratoire est différent. Certains quittent un pays en guerre, tandis que d’autres cherchent des perspectives à l’étranger. Souvent, la migration n’est pas un choix, mais une question de vie ou de mort. Selon des estimations de 2016 des Nations Unies, environ 66 millions de personnes ont été contraintes d’abandonner leur habitation en raison de persécutions, conflits, violences et violations des droits de l’homme. Plus de 40 millions d’entre elles sont des « déplacés internes », ce qui signifie qu’elles migrent dans leur propre pays.
De nombreuses femmes émigrent également. Photo : Camp de réfugiés de Dadaab au Kenya avec des femmes somaliennes nouvellement arrivées. © iStock
L’agriculture joue un rôle majeur dans la migration
Contrairement à ce que l’on pense communément, les migrants ne se déplacent pas forcément de la campagne vers la ville. La situation s’avère bien plus complexe. Un grand nombre de personnes migrent d’une zone rurale vers une autre entre les récoltes, à la recherche de travail et de sécurité alimentaire. De mauvaises récoltes entraîneront par conséquent la hausse des flux migratoires. Il est donc essentiel d’accorder une attention particulière à l’agriculture dans le débat sur la migration.
Les dérèglements climatiques sont une des causes de migration
Le réchauffement climatique a de grandes répercussions sur la vie des habitants des zones rurales. La sécheresse ou les inondations qui résultent des perturbations climatiques entraînent de mauvaises récoltes suivies de famine. Un grand nombre de personnes décident d’émigrer afin d’échapper à l’insécurité alimentaire, à la perte de revenus et aux températures extrêmes. Selon les prévisions des Nations Unies, les dérèglements climatiques toucheront principalement les gens qui vivent dans la pauvreté et accentueront le phénomène migratoire.
La migration a un impact sur le pays d’accueil et sur le pays d’origine
La migration peut avoir un effet positif sur le marché de l’emploi du pays d’accueil en compensant les pénuries de main-d’œuvre. Mais la migration exerce également une influence sur le marché de l’emploi du pays d’origine. En effet, le départ des migrants entraîne une perte de main-d’œuvre qui, en principe, est préjudiciable aux familles restées sur place et au pays d’origine.
Nombre de familles choisissent cependant de laisser un des leurs émigrer. Elles comptent sur l’argent que le migrant enverra et qu’elles pourront investir de manière utile. En volume, ces « envois de fonds » (remittances) sont trois fois supérieurs à l’aide au développement dans sa globalité
Le développement n’est pas une solution immédiate à la migration
Le phénomène migratoire gagne en ampleur à mesure que les pays se développent. Les personnes en situation d’extrême pauvreté n’ont pas les ressources financière suffisantes pour émigrer. Les investissements dans le développement et la lutte contre la pauvreté à des fins de lutte contre la migration exercent donc dans un premier temps l’effet contraire. Les flux migratoires ne diminuent qu’à partir du moment où un pays entre dans la catégorie des pays à revenus intermédiaires (voir aussi En amont de la migration, la pauvreté).
La migration naît des inégalités
L’inégalité des chances est un facteur de migration. Un meilleur accès à l’enseignement, aux soins de santé et à l’emploi engendre une diminution des flux migratoires. Investir dans l’avenir offre davantage de possibilités d’évolution et de développement de son potentiel, sans devoir forcément émigrer. La migration doit être un choix, et non un plan d’urgence en l’absence de perspectives.
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