VLIR-UOS améliore les performances des universités du Sud

La coopération à long terme entre les universités flamandes et une université d'un pays plus pauvre s’avère un véritable succès. L'Universidad de Oriente de Cuba, entre autres, a ainsi évolué pour devenir une institution performante, qui s’est montrée en mesure de fournir une assistance pendant la pandémie de coronavirus.

VLIR-UOS organise, au nom de la Coopération belge au Développement, la coopération au développement des cinq universités flamandes. La « coopération universitaire institutionnelle » (CUI) constitue l'un des programmes les plus fructueux. Il s'agit d'une coopération à long terme entre les cinq universités et les hautes écoles de Flandre, d’une part, et une université du Sud, d’autre part. L'objectif : renforcer l’université du Sud pour qu'elle puisse mieux assumer son rôle d'acteur de la société.

Outre un certain nombre de thèmes de recherche académique, la CUI comprend toujours une importante composante « transversale », qui tourne autour du renforcement de l'institution dans son ensemble. Songez à la politique de genre, à la gestion générale, aux finances, aux relations internationales et à l’élaboration de programmes d'études, en plus de la fourniture de services internes (ICT, bibliothèque...) et externes (communications...).

Les universités francophones - par le biais de l'ARES - disposent aussi d’un programme très similaire.

Une coopération sur douze ans

La CUI puise en grande partie le succès de sa formule dans une collaboration intense et à long terme. Une procédure de sélection approfondie vise à identifier les groupes de recherche flamands les plus aptes à répondre aux besoins de l'institution partenaire potentielle. Généralement, après la sélection, une coopération de deux fois cinq ans commence, suivie de deux ans d’arrêt progressif. Soit un total de plus de douze ans, qui permet d'aboutir à une collaboration approfondie et à des résultats durables.

Grâce à la composante transversale, l'université s'améliore également dans son ensemble. En outre, la CUI répond aux besoins spécifiques de l’institution et contribue aux priorités politiques du pays plus pauvre en question. Les nombreux doctorats, postdoctorats et masters ont également un impact durable.

Universidad de Oriente

La collaboration avec l'Universidad de Oriente (UO) de Cuba depuis 2013 illustre parfaitement le succès de la CUI. L'accent y est mis sur la santé publique, la sécurité alimentaire, le développement durable, les énergies renouvelables, les produits biologiques et le patrimoine culturel.

La numérisation et le renforcement des capacités en matière d'ICT ont également constitué des facteurs essentiels de réussite. Entre-temps, l'UO dispose de connexions Internet et wifi sur ses trois campus. L’université a en outre créé un centre de données et investi massivement dans des ordinateurs.

Les résultats obtenus se répercutent également sur la société. Par exemple, un certain nombre de « clubs informatiques pour jeunes » (librement accessibles aux enfants et aux jeunes) ont été équipés de 120 ordinateurs au total, que 400 000 personnes peuvent utiliser. Les spécialistes informatiques de l'UO ont installé le matériel et les logiciels nécessaires et continuent d'en assurer la maintenance.

Une application pour des campagnes de santé efficaces

En collaboration avec la Vrije Universiteit Brussel (VUB), l'UO a développé l'application WisePocket. Cette application permet une interaction plus fluide avec le public et peut également utiliser des jeux. . Elle peut ainsi grandement améliorer l’efficacité des campagnes de santé destinées au grand public.

En outre, l'application fonctionne hors ligne, ce qui est très pratique dans un pays où l'Internet n'est pas toujours fiable. Le ministère de la Santé publique, les médecins, les prestataires de soins et les citoyens peuvent l’utiliser comme une plateforme. En 2018, WisePocket a reçu le prix D4D de la Coopération belge au Développement.

Pandémie de coronavirus

Par ailleurs, WisePocket a déjà prouvé son utilité pendant la pandémie de coronavirus. L'application a permis non seulement d'informer le public, mais aussi de collecter les données de patients guéris en vue d’une étude épidémiologique.

La CUI et l'UO ont également pu fournir d’autres formes d’assistance pendant la pandémie. Ainsi, des étudiants et de jeunes chercheurs ont été formés à la réalisation de tests PCR de masse, cruciaux pour la détection précoce de la COVID-19. Des pleurotes ont été cultivés pour soutenir le système immunitaire de patients en convalescence, de médecins et d’infirmiers. En outre, l'UO a contribué à la mise au point de vaccins cubains contre le coronavirus.

La CUI permet aux universités de pays plus pauvres de devenir des acteurs à part entière du progrès de leur société. Dans le même temps, celles-ci nouent des liens solides avec les universités flamandes : une collaboration qui, en fin de compte, profite à tous.

Enfin, la CUI représente une belle contribution à l'ODD4 (éducation de qualité), y compris l'ODD4.b (davantage de bourses pour l'enseignement supérieur dans les pays en développement) et l'ODD4.3 (même accès des femmes et des hommes à l'éducation), sans oublier, bien sûr, les ODD liés aux composantes distinctes de la recherche telles que l'ODD3 (santé).