12 conseils pour lutter contre le changement climatique

L'UE affiche son ambition climatique en proposant son « Green Deal ». Mais la réussite de l’accord dépend de la participation de tous. C'est pourquoi nous vous donnons quelques conseils pour vous aider à y contribuer en tant que citoyen.

  1. Dernière mise à jour le
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Un jardinier arrose des fleurs avec un arrosoir

Fournissez de la verdure, pavez votre jardin le moins possible et utilisez l'eau de pluie ou l'eau de rinçage des légumes pour arroser les plantes. © iStock

« Le changement climatique constitue le plus grand défi auquel le monde est confronté aujourd'hui », a déclaré en 2019 le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres. Malgré des signaux évidents - feux de forêt en Australie, températures élevées au pôle Nord, sécheresses extrêmes... - il reste difficile de réagir concrètement.

Certains considèrent que les actions individuelles ne représentent qu'une goutte d'eau dans l'océan. Ils se trompent. Certes, les entreprises doivent adapter leurs processus de production trop gourmands en énergie et s'assurer que leurs produits soient facilement recyclables. Il incombe par ailleurs aux scientifiques de continuer à rechercher des alternatives durables aux combustibles fossiles. Quant aux banques, elles pourraient investir dans des initiatives plus écologiques et nous attendons de la part des autorités nationales et internationales qu’elles prennent les mesures nécessaires. Cependant, à l’échelle citoyenne, chacun a un rôle essentiel à jouer.

L'UE a déjà fait preuve d'ambition. Le Green Deal vise en effet la neutralité climatique totale d'ici 2050. Cet objectif nécessitera un revirement considérable, mais le changement de comportement nécessaire n’est en aucun cas extrême. Nous devons tous participer : entreprises, gouvernements, banques et citoyens.

Les choix posés à l’échelle citoyenne ont un impact réel. Il ne s'agit pas seulement de, par exemple, consommer moins d'énergie. Nos choix ont le « pouvoir » d’exercer une influence sur les entreprises et les gouvernements et de les faire évoluer. Si le marché des SUV - des véhicules 4x4 lourds - énergivores venait à disparaître, les constructeurs devraient se tourner vers des voitures plus légères. Si les consommateurs se tournaient vers des produits sans huile de palme, les entreprises devraient répondre progressivement à cette demande, etc.

Nous souhaiterions donc partager avec vous quelques conseils. Essentiellement, ils se résument à (1) réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre - en particulier le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane - et à les ramener à zéro, et (2) soutenir le stockage (naturel) du carbone - forêts, océans, sols...

Cette liste de conseils constitue un guide duquel vous pouvez retenir ce qui vous convient le mieux, étape par étape. Certains conseils sont simples, voire même rentables, d'autres nécessitent plus d’investissement.

Les changements suggérés dans votre quotidien ne s'opèrent pas nécessairement au détriment de votre qualité de vie. Au contraire. Votre vie peut s'en trouver assainie, plus sociale, harmonieuse et intéressante, moins stressante. Nous espérons que cette liste pourra vous inspirer.

1. Vivre dans une maison (plus) économe en énergie

L'habitation constitue l'une des principales sources de consommation d'énergie. C'est pourquoi il est recommandé d'isoler efficacement votre maison, en particulier votre toit, et éventuellement aussi vos murs et le sol. Préférez du verre à haut rendement pour vos fenêtres ainsi que des matériaux naturels renouvelables tels que le chanvre, la fibre de bois et le lin. Vous pouvez trouver plus d'informations sur la construction responsable et écologique sur cluster éco-construction.

Vous pouvez par ailleurs vous renseigner auprès de votre autorité communale ou régionale pour savoir à quelles subventions vous avez droit. La plupart des banques proposent des prêts écologiques à des taux intéressants. N'oubliez pas que l'isolation de votre habitation vous rapportera de l'argent à long terme, certainement beaucoup plus que s’il reste sur votre compte d'épargne !

Dans le cas d'un nouveau bâtiment, vous pouvez immédiatement opter pour une maison presque neutre sur le plan énergétique, voire même pour une habitation passive. En revanche, la rénovation d'une maison existante est moins coûteuse au niveau des émissions de CO2 qu'une nouvelle construction. Vous pouvez également choisir un appartement ou un logement collectifs (co-hébergement).

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Un homme isole le toit

En isolant votre maison, vous pouvez économiser beaucoup d'énergie. © Shutterstock

2. Optez pour les énergies renouvelables lorsque c'est possible

Chauffer sa maison sans combustible fossile n'est pas encore chose aisée. Il est certain que le gaz restera encore longtemps incontournable. Mais dans ce cas, optez pour une chaudière à condensation à gaz économique ou une chaudière à haut rendement. Choisissez de préférence un fournisseur d'énergie verte.

Si possible, installez des panneaux ou un chauffe-eau solaires. Parfois, une pompe à chaleur est également recommandée. Ces investissements bénéficient non seulement à votre portefeuille mais aussi à la planète. Certaines communes et autorités provinciales fournissent gratuitement des conseils en la matière.

3. Un quotidien énergétiquement efficace

Vous pouvez économiser de l'énergie d'innombrables façons sans pour autant perdre en qualité de vie. Quelques exemples : ne laissez pas d'appareils tels qu'un ordinateur ou une télévision en mode veille, faites sécher vos vêtements sur la corde à linge, placez dans vos luminaires des ampoules LED de préférence, n'éclairez que les pièces que vous occupez, baissez le chauffage d'un degré, etc. Et bien sûr, n'achetez que les appareils ménagers les plus économes en énergie (A++ ou A+++). Energievreters.be vous donnera davantage de pistes.

Mieux vaut également éviter d’installer un système de climatisation. Par temps chaud, gardez votre habitation fraîche grâce à des stores appropriés, en ouvrant les fenêtres aux moments les plus frais de la journée, et en cuisinant moins. Une maison bien isolée ne permet pas à la chaleur de rentrer.

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Les cyclistes en ville

En vélo ou à pied, si possible... © iStock

4. Rendez vos trajets quotidiens aussi écologiques que possible

La voiture est parfois incontournable, c’est indéniable. Toutefois, si la distance le permet, vous pouvez vous déplacer à pied, à vélo ou à trottinette. Pour des distances plus longues, les transports en commun, le co-voiturage ou les voitures partagées sont des solutions tout à fait avantageuses. Si vous vivez plus près de votre lieu de travail, vous n'avez pas besoin de parcourir de longues distances.

Si vous désirez acheter une voiture mais que les prix des voitures électriques ou hybrides est encore trop élevé, préférez une voiture plus petite (avec des émissions de CO2 relativement faibles) plutôt qu'un véhicule tout-terrain. Si vous veillez toujours à la bonne pression des pneus et que vous conduisez calmement, vous économiserez immédiatement du carburant. Par temps chaud, ouvrez une fenêtre plutôt que d'allumer l'air conditionné.

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Poivrons, champignons, carottes, tomates et courgettes grillés

Un repas végétarien peut aussi être très savoureux ! © Shutterstock

5. Mangez des produits locaux, de saison et moins de viande

Consommez de préférence des produits locaux et saisonniers, et n'achetez que les aliments dont vous avez vraiment besoin. Vous pouvez trouver des calendriers de fruits et légumes sur Internet, notamment sur le site de Bruxelles Environnement.

Mangez moins de viande, les alternatives végétariennes régalent aussi les papilles. De plus, les économies réalisées sur la consommation d'eau et les émissions de CO2 ne sont pas négligeables. Un régime végétarien entraîne une réduction de 63 % des émissions, un régime végétalien même jusqu'à 70 %. Si vous mangez de la viande, optez si possible pour de la viande de meilleure qualité, produite localement et de manière durable, plutôt que pour de la viande importée.

Une agriculture respectueuse des sols, qui utilise du compost et évite les pesticides et les engrais artificiels, enrichit le sol en carbone. C'est le cas de l'agriculture biologique, mais l'agriculture intégrée va également dans ce sens. Le label Flandria, par exemple, désigne les fruits et légumes cultivés selon l'approche intégrée. Vous vous sentez perdu dans cette multitude de labels ? Labelinfo vous éclaire à ce sujet.

Essayez de limiter vos déchets. Vous pouvez par exemple acheter des aliments non emballés ou dans un conditionnement plus grand. Pensez également à utiliser une gourde et des pailles réutilisables.

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Vrouw kijkt naar trui in tweedehandswinkel

En achetant des vêtements d'occasion, les vêtements durent plus longtemps. © iStock

6. Portez des vêtements à la fois élégants et écologiques

Des fibres synthétiques ou naturelles entrent dans la production des articles textiles. Même la fabrication de fibres en coton « naturel » a un impact car elle nécessite une grande quantité de pesticides et d’eau. Sans oublier les produits de teinture.

Vous pouvez par exemple porter vos vêtements le plus longtemps possible, faire du troc ou encore leur donner une deuxième vie via le marché de seconde main. Vous pouvez évidemment acheter des vêtements écologiques labellisés et privilégier des matières telles que le lin ou le chanvre. N'hésitez pas à (faire) réparer les vêtements dont vous ne voulez pas vous séparer.

Le lavage des vêtements a aussi son impact. Pour cette raison, préférez des produits de lavage écologiques et portez vos vêtements le plus longtemps possible avant de les laver. D'ailleurs, un lavage à 30°C suffit.

7. Achetez « durable »

Faire de nouveaux achats peut être amusant. Mais en avez-vous vraiment besoin ? Ne pouvez-vous pas les trouver dans les friperies, parfois même dans un style plus original ? Leur qualité leur permettra-t-elle de durer assez longtemps ? N'y a-t-il pas des matériaux naturels plus faciles à recycler ? Pouvez-vous éviter les emballages ? N'est-il pas plus avantageux - économiquement et écologiquement - d'acheter en grandes quantités ? Faites aussi vos achats chez votre commerçant local.

Vous pourriez, par exemple, acheter des meubles neufs. Mais pourquoi ne pas décorer votre intérieur avec de beaux meubles d'occasion ou remettre à neuf le placard de votre tante ?

Apportez toujours votre propre sac lorsque vous faites vos courses, cela vous évite d'avoir à en demander un (en plastique). Prenez conscience que vos comportements d’achats peuvent inciter les entreprises à produire de manière plus durable.

À terme, nous devrons évoluer vers une « économie moins matérielle » : moins axée sur les possessions et davantage sur des choses immatérielles :s'adonner à des loisirs créatifs, partager des moments, s'occuper de sa famille et de ses amis, organiser des repas, s'offrir des vacances à proximité... 

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Fille sur le quai avec des bagages

Si vous voyagez en train, vous émettez beaucoup moins de CO2 ! © Shutterstock

8. Optez pour un tourisme durable

Le voyage durable, réalité ou illusion ? Devrions-nous voyager moins souvent, moins loin, plus lentement et plus longtemps ? Quoi qu’il en soit, les possibilités d’agir sont nombreuses. Par exemple, le train se prête bien aux trajets moins longs.

Citons également la compensation des émissions de CO2 de votre voyage en avion, par exemple via CO2logic.be, Greentripper.org, Treecological.be... Vous êtes d'ailleurs libre de compenser de cette manière vos déplacements quotidiens et le chauffage de votre maison.

9. Communiquez de la manière la plus écologique possible

La communication écologique, comment faire ? Nous utilisons tous un smartphone, une tablette, un ordinateur... Ces appareils contiennent beaucoup de minéraux qui proviennent souvent de mines polluantes. Pour limiter cette pollution, nous pouvons acheter nos appareils électroniques en seconde main ou opter pour des marques durables telles que le Fairphone.

Il importe également d’utiliser vos appareils le plus longtemps possible. Il est aussi possible de les faire réparer – par exemple, dans un atelier de réparation - au lieu de les jeter au moindre défaut. Si ces objets sont effectivement hors d'usage, rapportez-les à un point de collecte.

Internet consomme également beaucoup d'énergie. Vous pouvez donc choisir de compenser les émissions de CO2 de vos activités sur la toile. Google utilise déjà 100 % d'électricité verte, mais saviez-vous que vous pouvez aller plus loin avec des moteurs de recherche écologiques comme Ecosia et Lilo.org ?

Visionner des films et des vidéos en streaming demande également beaucoup d'énergie. Si possible, téléchargez le film avant de le regarder. L'envoi de courriels avec des pièces jointes (lourdes) est énergivore. Dès lors, prenez soin de limiter le nombre de destinataires et faites en sorte que votre pièce jointe soit la plus petite possible, par exemple en la compressant.

10. Économisez l'eau

La production d'eau du robinet nécessite bien évidemment de l'énergie. Mais l'eau devient aussi de plus en plus une denrée précieuse en raison du changement climatique et des longues sécheresses qui en résultent. En Flandre notamment, la situation est assez critique. Veillez donc à ne pas gaspiller l’eau !

Plusieurs méthodes s'offrent à vous : utilisez un bouton séparé sur les toilettes pour les petites chasses, préférez une douche (courte) ou lavez-vous au lavabo plutôt que de prendre un bain, réutilisez l'eau de rinçage de vos légumes dans le jardin ou ailleurs, buvez l'eau du robinet - filtrée ou non - au lieu de l'eau en bouteille, utilisez l'eau de pluie pour les chasses d'eau ou l'arrosage de vos plantes... Assurez-vous de temps en temps qu'il n'y a pas de fuites.

Mais vos achats ont également une « empreinte sur l'eau ». Par exemple, les aliments locaux, saisonniers et à base de plantes ont une empreinte hydrique nettement plus faible.

Si vous avez un jardin, évitez autant que possible de paver le sol. Si vous voulez une allée, optez pour un revêtement perméable à l'eau (gravier, dalles de gazon...) au lieu de l'asphalte ou du béton. Et pourquoi ne pas construire un "oued" : une excavation peu profonde avec une couche de gravier et d'herbe ou de plantes à fleurs dans laquelle l'eau de pluie peut s'infiltrer lentement. En Flandre notamment, le surfaçage excessif complique l'infiltration des eaux de pluie dans le sol pour alimenter les nappes phréatiques.

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Jardin en pignon avec des fleurs violettes

En pleine ville, vous pouvez toujours opter pour un jardin de façade. @ Chris Simoens

11. Densifiez les espaces de verdure et de forêts

Si vous avez un jardin, évitez la pelouse classique bordée par une clôture de jardin. De manière simple, vous pouvez ajouter plus de variétés pour rendre votre jardin beaucoup plus agréable à vivre.

Par exemple, pensez à des arbustes ou à des arbres. Optez également pour des espèces de plantes indigènes, des fleurs adaptées aux abeilles et des haies naturelles au lieu de clôtures. Et pourquoi ne pas laisser un coin de votre jardin devenir sauvage ou tondre un morceau de votre pelouse moins souvent, voire pas du tout ? Cela permet de mettre en valeur la richesse florale naturelle.

Si votre maison de ville ne vous offre pas assez de possibilités, vous pouvez toujours opter pour un toit vert ou un jardin de façade. Même dans un appartement, vous pouvez placer des jardinières sur la terrasse. La verdure donne le sourire et optimise le stockage de carbone.

Vous ne vous y attendez peut-être pas, mais l'utilisation du bois pour la construction d'ossatures et dans votre intérieur n'est pas préjudiciable aux forêts à condition que le bois provienne d'arbres cultivés et replantés de manière durable après l'abattage. Exigez donc toujours les labels FSC ou PFCS qui garantissent la gestion durable des forêts.

De nombreuses forêts sont sacrifiées au profit de terres destinées à la production en masse de viande et de fourrage bon marché. Réduire votre consommation de viande permet donc directement de préserver nos forêts.

Évitez également de consommer des produits contenant de l'huile de palme tels que les pâtes à tartiner au chocolat, les céréales pour le petit déjeuner, les chips et les cosmétiques. Préférez des produits sans cette huile, responsable d'une déforestation massive.

Mais le chocolat, le café et le caoutchouc sont aussi responsables d’une grande partie de la déforestation. Plus d’informations et de conseils dans La déforestation dissimulée derrière vos achats quotidiens.

12. Optez pour des placements financiers durables

Choisissez une banque (via le scan des banques) ou, du moins, des fonds d'investissement durables. Des projets écologiques sont régulièrement proposés, dans lesquels vous pouvez choisir d'investir une somme plus ou moins conséquente. Citons par exemple la production de bio-méthane, la construction d'un parc solaire ou l’immobilier durable. Il existe également des fonds de développement (Alterfin, Incofin, BRS Micro­finance et Oikocredit Belgique) qui investissent dans des entreprises et des organisations des pays en développement. Bien entendu, rendre votre maison plus efficace sur le plan énergétique constitue également un investissement écologique.

« L’humanité est tissée dans la riche tapisserie de la vie qui compose la diversité biologique de notre monde », a récemment déclaré le secrétaire général des Nations Unies, M. Gutteres. « Il semble que l'humanité ait oublié à quel point nous avons besoin de la nature pour notre survie et notre bien-être. » Nous devons en effet prendre davantage conscience de notre interdépendance avec notre environnement naturel. La technologie ne peut ignorer cette relation. La lutte contre le changement climatique fait également partie de ce besoin de « reconnexion ». Ensuite, ce sera au tour de l'économie de trouver des moyens de s'intégrer dans le respect des limites de la planète. En tant que citoyen individuel, vous pouvez vous aussi y contribuer.

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