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Rencontre cordiale du ministre Verlinden (à gauche) et de la commissaire européenne aux affaires intérieures Ylva Johansson (à droite) avec le président équatorien Guillermo Lasso (© SPF Affaires étrangères).
La ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden s'est rendue en Équateur et en Colombie fin février 2023 afin de renforcer la coopération dans la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité organisée. L'organisation de la visite ministérielle a été parfaitement orchestrée par nos ambassades à Lima et Bogotá. Car nos postes se chargent également des aspects internationaux des autres ministères.
Nos ambassades et consulats travaillent au service de la ministre des Affaires étrangères et du siège du SPF à Bruxelles. Ce sont nos antennes sur le terrain. Mais le monde est aujourd'hui tellement interconnecté que les autres ministres ne peuvent pas non plus se passer de ce réseau international.
De la drogue en provenance de l'étranger
À Anvers par exemple, on entend régulièrement parler d'explosions qui se produisent dans le cadre des violences liées au milieu de la drogue : des conflits qui opposent des bandes rivales de trafiquants de drogue. Ces bandes gagnent en effet des sommes considérables grâce au trafic de drogue – souvent de la cocaïne – importée notamment via le port d'Anvers.
Il s'agit là clairement d'une compétence de la police fédérale, qui relève du ministère de madame Annelies Verlinden. Mais ces drogues viennent de l'étranger ! La cocaïne, par exemple, est principalement produite au Pérou, en Bolivie et en Colombie. Le port de Guayaquil, en Équateur, est un port d'exportation crucial. Sur les 110 tonnes de cocaïne saisies dans le port d'Anvers en 2022, 56,4 tonnes provenaient d'Équateur, soit plus de la moitié.
En vue de la création d'une politique policière internationale belge, la ministre Verlinden a décidé de nommer un officier de liaison pour l'Équateur et la Colombie à partir de février 2023. L'officier s'installera à Bogotá, capitale de la Colombie, afin de mettre en place une coopération policière avec les deux pays et, le cas échéant, de la renforcer.
Une première mission en décembre 2022
Bien que la lutte contre la criminalité liée à la drogue et le crime organisé relève de la compétence du ministère de l'Intérieur, le sujet est aussi au cœur des préoccupations de nos postes concernés. Ainsi, notre ambassade à Lima (Pérou) – qui est également compétente pour l'Équateur et la Bolivie – avait déjà organisé une mission en Équateur en décembre 2022 autour de la lutte contre la drogue, suite à la détérioration de la sécurité dans le port de Guayaquil
L'organisation de la mission s'était faite en coopération avec, entre autres l'ambassade de l'Équateur à Bruxelles. Les douanes belges, les polices belge et néerlandaise et les ports d'Anvers et de Rotterdam y avaient participé. Cette visite s'inscrivait dans le cadre de SEACOP, un programme de coopération entre l'Union européenne et certains pays d'Amérique latine en vue de lutter contre le commerce maritime illicite.
Le ministre Verlinden lors de la rencontre avec le président équatorien Guillermo Lasso (avant, vu de dos). Notre ambassadeur du poste à Lima, Mark Van de Vreken, y participe également (5e à partir de la gauche) (© SPF Affaires étrangères).
Visite de la ministre Verlinden (du 26 février au 1er mars 2023)
Le 9 janvier 2023, de tristes violences liées au milieu de la drogue ont à nouveau frappé Anvers. Une habitation de Merksem a été la cible de coups de feu qui ont coûté la vie à une fillette de 11 ans. Face à ce drame, la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden a décidé d'avancer sa visite prévue en Équateur et en Colombie afin de pouvoir voyager avec la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson.
« Que ce soit en Belgique ou en Équateur et en Colombie, les narcotrafiquants opèrent de plus en plus brutalement, a déclaré la ministre. Aucun pays ne peut lutter seul contre cette menace. Il faut un réseau pour combattre un réseau. Il est crucial que nous unissions nos forces pour maintenir la drogue hors de nos ports et pour préserver nos rues de la violence liée au trafic de drogue. »
Notre ambassade à Lima a donc à nouveau été mise à contribution, du moins en ce qui concerne le volet équatorien. Le volet concernant la Colombie a été suivi par notre poste à Bogotá.
Une préparation minutieuse
Une visite ministérielle exige de nombreux préparatifs. Malgré l'étroit suivi du cabinet Verlinden à Bruxelles et des services fédéraux concernés, c'est principalement notre ambassade à Lima qui était chargée de l'organisation pratique et du programme de la visite : hébergement, transport, sécurité, interprètes... Nos collaborateurs ont également préparé plusieurs notes pour étoffer le dossier de la ministre qui avait été en grande partie préparé par le cabinet Verlinden et la police fédérale. La ministre était ainsi parfaitement informée des points de l'ordre du jour et des thématiques à aborder.
Le fait que notre personnel ait dû organiser la visite en Équateur à partir de Lima a représenté une difficulté supplémentaire. L'ambassade était donc en contact étroit avec les autorités équatoriennes ainsi qu'avec la délégation de l'UE en Équateur, puisqu'une commissaire européenne était également du voyage. Nos deux consuls honoraires en Équateur ont également été d'une aide précieuse. Ainsi, notre consule honoraire à Guayaquil a pu contrôler à l'avance la salle de réception et elle disposait d'excellents contacts à l'aéroport de Quito.
Le ministre Verlinden (à l'extrême gauche) lors de la visite du port de Guayaquil (© SPF Affaires étrangères.
Un programme chargé
Notre poste a réussi à élaborer un programme chargé enchaînant des réunions avec le président équatorien et les ministres équatoriens de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Défense. Une réception a été organisée en vue de présenter le tout nouvel officier de liaison de la police intégrée belge aux autorités équatoriennes. La délégation a également visité le port de Guayaquil. Elle y a rencontré plusieurs organisations spécialisées dans la lutte contre le trafic international de stupéfiants.
Un déroulement sans accroc
Pendant la visite même, notre personnel a constamment veillé à ce que tout se passe au mieux. Et ce dès l'arrivée à l'aéroport de Quito, où la ministre a été accueillie. Les bagages devaient être récupérés et le convoi avec son escorte prêt à être conduit en toute sécurité au premier rendez-vous.
Nos collaborateurs ont constamment gardé un œil sur l'heure, mais de petits changements de programme restent malgré tout inévitables. Ces informations devaient bien entendu être communiquées immédiatement aux personnes concernées. Pour résumer, la visite doit être organisée de manière à ce que tout se passe sans accroc afin que la ministre n'ait pas à se préoccuper des questions pratiques et puisse se concentrer pleinement sur ses discussions.
Protocole de coopération
On peut tout à fait qualifier cette visite de réussite, car le résultat est très positif. La ministre Verlinden a ainsi signé un protocole de coopération avec son homologue équatorien afin de renforcer la lutte contre la criminalité organisée. Les deux pays se sont engagés à intensifier la coopération policière. Cette démarche se traduit par des formations et un partage d’expertise et d'informations. Un plan d'action commun sera mis en place pour 2023 et 2024.
L'officier de liaison belge de la police intégrée à Bogotá veillera à la mise en œuvre du protocole de coopération. En outre, l'Équateur et la Colombie ont décidé de détacher chacun un officier de liaison en Belgique.
Coïncidence intéressante : le premier jour de la visite, l'Équateur a pu intercepter dans le port de Guayaquil 8,8 tonnes de cocaïne à destination d'Anvers. Par ailleurs, le pays s'engage à investir davantage dans des scanners au cours des mois à venir afin de contrôler tous les conteneurs en partance.
Notre ambassade continue d'assurer le suivi
Notre ambassade à Lima joue également un rôle important dans le suivi de la visite ministérielle. Elle travaillera en étroite collaboration avec les officiers de liaison de la police et des douanes et entretiendra des contacts locaux, y compris avec les différents ministères concernés.
Ces visites sont indispensables. C'est la seule façon pour la ministre et la police fédérale de constater de visu comment les choses se passent dans les pays fournisseurs et d'adapter leurs actions en conséquence. En tout cas, nos postes sont toujours prêts à assister la ministre de l'Intérieur, mais aussi d'autres ministres, dans leurs contacts internationaux.
Voir la vidéo de la visite de la ministre Verlinden au port de Guayaquil
Lire le communiqué de presse de la ministre Verlinden :
Renforcement de la coopération avec l'Équateur et la Colombie dans la lutte contre la criminalité organisée
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