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Le Mali a été classé cinquième pays le plus pauvre de la planète par les Nations unies (2020). C'est un pays sahélien, sans accès à la mer, qui s’est trouvé confronté à une succession de périodes de sécheresse ces trois dernières décennies. En 2012, le Mali a connu une crise politico-militaire : une offensive rebelle touareg, un coup d'Etat, l’occupation des deux tiers du territoire par des jihadistes et une intervention militaire de la France. En 2013, un Gouvernement de transition a fait place, à la suite d’élections présidentielles et législatives, à des institutions légitimes et à une phase de reconstruction. A la suite de ces évènements, une importante présence internationale s’est implantée au Mali, notamment via la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). En août 2020, le Gouvernement a été renversé par un coup d’état et, à ce stade, le retour à l’ordre constitutionnel se fait toujours attendre.
Les défis à relever en matière de développement et de lutte contre la pauvreté sont énormes au Mali et ce climat de violence retarde, sinon empêche, le redéploiement de l’État (autorités administratives et services sociaux de base), son investissement dans les infrastructures et équipements structurants, tout autant que le travail des ONG et à fortiori le développement économique. Cette situation affecte grandement les communautés résidant dans ces zones et tout particulièrement les femmes qui constituent un groupe social particulièrement défavorisé au Mali.
La grande sensibilité du Mali au changement climatique est mise en évidence par l’augmentation des évènements climatiques extrêmes (sècheresses, inondations, feux de brousses, vents forts, etc.). La variabilité du climat et le changement climatique aggravent les pressions anthropiques sur les terres, l’eau et les autres ressources naturelles. Ils ont également un impact direct sur les moyens de subsistances des deux tiers de Maliens qui vivent de l’agriculture, l’élevage, la pêche et la sylviculture.
L'OCDE qualifie le Mali d'État fragile, ce qui s'accompagne de recommandations spécifiques pour la coopération au développement. La thématique de la fragilité est de plus en plus intégrée dans la coopération belge au développement au Mali et ailleurs. La lutte contre les causes profondes de l'instabilité et la promotion de l'État de droit, de la lutte contre la corruption, des droits humains, de l'espace civique et de la démocratisation reçoivent une attention accrue, en concertation avec d'autres donateurs.

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La coopération belge au développement est mise en œuvre par différents canaux :
Auxquels s’ajoute le volet :
Coopération gouvernementale
La Belgique coopère avec le Mali depuis une trentaine d'années déjà. La coopération gouvernementale belge s'engage en faveur d'une croissance durable, inclusive et créatrice d'emplois, de la réforme de l'État et de la paix, de la sécurité et de la lutte contre la pauvreté.
Le programme de coopération gouvernementale au développement en cours se concentre sur l’amélioration de deux secteurs : la gouvernance démocratique locale, et le développement rural/sécurité alimentaire. Il développe une approche territoriale centrée sur la région de Koulikoro. Le renforcement des capacités des institutions et acteurs de la société civile au niveau régional est également vu comme un pilier transversal du programme.
Décentralisation
La politique de décentralisation au Mali donne plus de responsabilités et de moyens aux communautés locales. Ce processus est crucial pour ancrer la démocratie, le développement local et la lutte contre la pauvreté.
Présente dans la deuxième plus grande région du pays, Koulikoro, la Belgique renforce les capacités des élus locaux et de leur administration au travers de formations. Nous soutenons également la gestion des affaires courantes (perception des impôts et taxes, amélioration des services d'état civil, etc.).
La Belgique finance aussi une partie des équipements et infrastructures nécessaires à la bonne exécution de ces affaires. L'objectif ultime est d'améliorer la qualité des services publics, le développement économique et la gouvernance locale inclusive.
Développement rural
L'aide belge se concentre sur l'élevage et la pêche. Le pastoralisme joue un rôle clé dans l'économie malienne et dans la lutte contre l'insécurité alimentaire. Nous travaillons à l'amélioration génétique des races animales locales, à une meilleure gestion technique des troupeaux, à l'accès aux pâturages et à l'utilisation optimale des produits animaux.
La coopération gouvernementale belge accompagne en outre le démarrage et le développement de fermes piscicoles dans la région de Sikasso, où vivent de nombreux enfants souffrant de malnutrition.
Enfin, la Belgique renforce les capacités institutionnelles du Ministère de l'élevage et de la pêche dans les domaines du suivi et de l'évaluation, des statistiques, de la coordination et de l'élaboration des politiques publiques.
Changements climatiques
Un portefeuille régional « climat au Sahel » a par ailleurs été développé, et il comporte un volet malien. L'objectif global de cette intervention est d'améliorer la gestion intégrée des ressources naturelles et de restaurer durablement les écosystèmes naturels du Sahel pour lutter contre la désertification et les effets négatifs du changement climatique, renforçant ainsi la résilience des populations du Sahel vivant dans des conditions vulnérables. Cela se fera en accompagnant et en renforçant les acteurs locaux, nationaux et régionaux et en favorisant la coopération, le partage d'informations et d'expertise.

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Coopération non gouvernementale
Au Mali, les acteurs non gouvernementaux de la coopération belge au développement travaillent en étroite collaboration avec les organisations locales, à savoir tant des organisations de la société civile que des institutions publiques. Leur principal objectif est de renforcer la société civile afin de réduire les inégalités.
Au Mali, 11 acteurs belges de la coopération non gouvernementale sont regroupés au sein d’un cadre stratégique commun. Les objectifs communs de ces acteurs dans le cadre des programmes en cours sont à mettre en relation avec les Objectifs de développement durable :
- Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable
- Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous
- Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie
- Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge
- Garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable

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Coopération multilatérale
Pour atteindre les objectifs de développement, la Belgique participe aux côtés d'autres donateurs tels que l'Union européenne et la Banque mondiale à des programmes multilatéraux dans les domaines des soins de santé, de l'éducation, de l'environnement, de l'aide humanitaire et de la gouvernance (élections, justice).
Dans le cadre de cette coopération multilatérale, la Belgique applique le principe du « core funding » par lequel une contribution est apportée aux moyens généraux des organisations multilatérales partenaires (FAO, UNICEF, PNUD, ONU Femmes, FNUAP, etc.).
Aide humanitaire
Dans les contextes fragiles, les différentes crises humanitaires et politiques justifiant une aide humanitaire durent de plus en plus longtemps. Dans de telles situations, il est important de sauver des vies, mais aussi de promouvoir l'autonomie en se concentrant sur des projets qui font le lien entre l'aide structurelle, l'aide humanitaire et la consolidation de la paix.
Développement Transitionnel et Gouvernance
Dans le cadre du développement de transition et gouvernance, la Belgique a lancé plusieurs projets, notamment sur la violence basée sur le genre.
Au Mali, la Belgique consulte également de manière régulière d'autres acteurs de la coopération au développement (organisations locales, autres donateurs, autres ONG) à propos des thématiques suivantes :
- le renforcement de l'appropriation démocratique des partenaires ;
- l'alignement sur leurs politiques, procédures et systèmes de gestion ;
- l'harmonisation avec les autres donateurs ;
- la gestion orientée résultats ;
- la responsabilité mutuelle ;
- une meilleure prévisibilité des moyens.