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La situation sociopolitique au Mali
Le Mali est un des pays les plus pauvres de la planète. Ce pays sahélien, sans accès à la mer, s’est trouvé confronté à une succession de périodes de sécheresse ces trois dernières décennies. Il est aussi fortement marqué par les crises politiques et la présence de groupes djihadistes sur son territoire.
La situation politique
En 2012, le Mali connaît une crise politico-militaire : une offensive rebelle touareg, un coup d'Etat, l’occupation des deux tiers du territoire par des jihadistes et une intervention militaire de la France.
En 2013, des élections présidentielles et législatives donnent place à un Gouvernement de transition, à des institutions légitimes et à une phase de reconstruction.
Une importante présence internationale s’implante au Mali suite à la crise politico-militaire, notamment via la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Cette dernière a quitté le pays à la fin 2023.
En août 2020, le Gouvernement est renversé par un coup d'État. Un deuxième survient en mai 2021. En 2024, le retour à l’ordre constitutionnel se fait toujours attendre.
La situation démographique
Les défis à relever en matière de développement et de lutte contre la pauvreté du peuple malien sont énormes.
Le climat de violence retarde, sinon empêche, le redéploiement de l’État et son investissement dans les infrastructures et équipements structurants. Le travail des ONG et le développement économique sont aussi fortement impactés.
L’enlisement du cycle de la violence engendre de multiples exactions et violations des droits humains des communautés, la destruction régulière de villages et de campements et le déplacement forcés des personnes. Les femmes maliennes sont particulièrement affectées.
La situation climatique
L’augmentation des évènements climatiques extrêmes, comme les sécheresses ou les inondations, met en évidence la grande sensibilité du Mali au changement climatique.
La variabilité du climat et le changement climatique aggravent les pressions anthropiques sur les terres, l’eau et les autres ressources naturelles. Ils ont également un impact direct sur les moyens de subsistance des deux tiers de Maliens qui vivent de l’agriculture, l’élevage, la pêche et la sylviculture.
Le Mali, un État fragile
L'OCDE qualifie le Mali d'État fragile, ce qui s'accompagne de recommandations spécifiques pour la coopération au développement. En concertation avec d’autres donateurs, la Belgique porte une attention accrue sur :
- la lutte contre les causes profondes de l’instabilité ;
- la promotion de l’État de droit ;
- la lutte contre la corruption ;
- les droits humains ;
- l’espace civique des citoyens maliens ;
- la démocratisation.
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La coopération belge au développement est mise en œuvre par différents canaux :
Auxquels s’ajoute le volet :
La coopération gouvernementale
La Belgique coopère avec le Mali depuis une trentaine d'années déjà. La coopération gouvernementale belge s'engage en faveur :
- d'une croissance durable, inclusive et créatrice d'emplois ;
- de la réforme de l'État ;
- de la paix et de la sécurité ;
- de la lutte contre la pauvreté.
Le programme de coopération gouvernementale au développement en cours se concentre sur l’amélioration de deux secteurs :
- la gouvernance démocratique locale ;
- le développement rural et la sécurité alimentaire.
La coopération développe une approche territoriale centrée sur la région de Koulikoro. Le renforcement des capacités des institutions et acteurs de la société civile au niveau régional est également vu comme un pilier transversal du programme.
Les responsabilités locales
La politique de décentralisation au Mali donne plus de responsabilités et de moyens aux communautés locales. Ce processus est crucial pour ancrer la démocratie, le développement local et la lutte contre la pauvreté.
Dans la région de Koulikoro, la Belgique participe:
- à la formation des élus locaux et de leur administration pour renforcer leur capacité ;
- au soutien à la gestion des affaires courantes, comme la perception des impôts ou l’amélioration des services d’état civil ;
- au financement d’une partie des équipements et infrastructures nécessaires à la bonne exécution des services publics.
L'objectif ultime est d'améliorer la qualité des services publics, le développement économique et la gouvernance locale inclusive.
Le développement rural
Le pastoralisme joue un rôle clé dans l'économie malienne et dans la lutte contre l'insécurité alimentaire. Nous collaborons sur toute la chaîne de valeur de l’élevage à :
- l'amélioration génétique des races animales locales ;
- une meilleure gestion technique des troupeaux ;
- l'accès aux pâturages ;
- l'utilisation optimale des produits animaux.
La coopération gouvernementale belge accompagne le démarrage et le développement de fermes piscicoles dans la région de Sikasso, où vivent de nombreux enfants souffrant de malnutrition.
La Belgique collabore au renforcement des capacités institutionnelles du Ministère de l'élevage et de la pêche dans les domaines du suivi et de l'évaluation, des statistiques, de la coordination et de l'élaboration des politiques publiques.
Le climat
Le portefeuille régional « climat au Sahel » comporte un volet malien. L'objectif global de ce travail est :
- d'améliorer la gestion intégrée des ressources naturelles ;
- de restaurer durablement les écosystèmes naturels du Sahel.
Remplir ces deux objectifs, c’est lutter contre la désertification et les effets négatifs du changement climatique. C’est également renforcer la résilience des populations du Sahel vivant dans des conditions vulnérables.
Cela se fera en accompagnant et en renforçant les acteurs locaux, nationaux et régionaux et en favorisant la coopération, le partage d'informations et d'expertise.
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La coopération non gouvernementale
Les acteurs non gouvernementaux de la coopération belge travaillent en étroite collaboration avec les organisations maliennes, à savoir tant des organisations de la société civile que des institutions publiques.
Leur principal objectif est de renforcer la société civile afin de réduire les inégalités.
Des objectifs durables
11 acteurs belges de la coopération non gouvernementale sont regroupés au sein d’un cadre stratégique commun. Les objectifs communs de ces acteurs dans le cadre des programmes en cours s’appuient sur les Objectifs de Développement Durable définis par les Nations Unies :
- éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable ;
- promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous ;
- assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie
- permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge ;
- garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable.
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La coopération multilatérale
La Belgique soutient également la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable au Mali via ses partenariats avec les agences des Nations Unies, la Banque mondiale et l’Union européenne.
Cette coopération multilatérale se concrétise principalement via une politique de core funding soit des contributions aux moyens généraux de nos organisations partenaires ce qui permet un ciblage flexible, en fonction des besoins les plus importants.
Pour en savoir plus sur les activités de nos partenaires multilatéraux au Mali et leurs contributions aux ODD, référez-vous aux sites de ces différentes agences et organisations :
- UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
- UNDP, le programme de Développement des Nations Unies
- UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour les populations
- UNWOMEN – ONUFEMMES
- FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
- OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé
- ILO, l’Organisation Mondiale du Travail
- IOM, le Bureau national de l’Organisation mondiale pour les Migrations
- OHCHR, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme
- UNAIDS, le Programme commun des Nations Unies pour le VIH/Sida
- CGIAR, le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale
- UNEP, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement
Une autre dimension de notre coopération multilatérale au Mali est le soutien aux initiatives plus spécifiques (earmarked) ou multi-donneurs telles que:
- le projet UNFPA/UNFPA Supplies pour la fourniture de matériel et commodités de santé sexuelle et reproductive
- le projet UNWOMEN – African Girls Can Code Initiative
- le projet UNDP/UNDP Climate Promise sur les contributions déterminées au niveau national (CDN)
- GAVI, l’Alliance pour la Vaccination
- GPE, le Partenariat mondial pour l’Education
- GFATM, le Fonds Global
- GEF, le Global Environment Facility
- LDCF, le Fonds pour les Pays les moins avancés
- GCF, Green Climate Fund
- le Programme des Jeunes Experts Associés « JPO » des Nations Unies
Enfin, notre pays contribue fortement aux projets menés par l’Union européenne et les banques de développement suivantes :
L'aide humanitaire
Le Mali traverse une crise complexe causée par les conflits et l'insécurité, les grands mouvements de population, l'instabilité socio-politique, les chocs climatiques et les épidémies.
En raison du conflit en cours et de l'irrégularité des précipitations, il existe un problème majeur de sécurité alimentaire. Les droits humains et le droit international humanitaire y sont régulièrement violés.
L'aide humanitaire directe belge au Mali vise à assurer la protection de la population. Une attention particulière est notamment accordée à la protection des enfants et des jeunes vivant dans les camps de réfugiés et à la prévention de la violence sexuelle et basée sur le genre.
Le développement transitionnel et gouvernance
Dans le cadre du développement de transition et gouvernance, la Belgique a lancé plusieurs projets, notamment sur la violence basée sur le genre.
Au Mali, la Belgique consulte également de manière régulière d'autres acteurs de la coopération au développement (organisations locales, autres donateurs, autres ONG) à propos des thématiques suivantes :
- le renforcement de l'appropriation démocratique des partenaires ;
- l'alignement sur leurs politiques, procédures et systèmes de gestion ;
- l'harmonisation avec les autres donateurs ;
- la gestion orientée résultats ;
- la responsabilité mutuelle ;
- une meilleure prévisibilité des moyens.